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SYNATRAG : "La politique agricole de la IVe République est hasardeuse"

Publié le mardi 16 mars 2010 à 01h42min

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"Dans un contexte de crise alimentaire et financière inhérent au système capitaliste, travailleuses et travailleurs de l’agriculture, renforçons le SYNATRAG par une adhésion massive en vue de luttes futures pour l’amélioration de nos conditions de travail et de vie, et pour un meilleur encadrement des producteurs agricoles". Tel était le thème du 6e congrès ordinaire du Syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG), tenu les 10, 11 et 12 mars 2010 à Ouagadougou.

Selon les conclusions des travaux dudit congrès qui a vu le renouvellement du bureau national du syndicat, "la politique agricole de la 4e République est hasardeuse, conduit à la famine et est pour cela, suicidaire".

Face à la crise alimentaire et financière, le SYNATRAG déplore "les liquidations braderies", les privatisations et autres restructurations des sociétés agricoles comme SONACOR, CGP, CSPPA, ONAT, CRPA, CNEA, APICOMA, FLEX-FASO, SOFIVAR, ONBAH, FASO FANI, etc. Cette situation, selon le syndicat, a abouti à des licenciements massifs et compressions de nombreux travailleurs.

Conséquence de l’application des Programmes d’ajustement structurel dans le secteur agricole depuis 1991. En effet, ce syndicat a tenu son 6e congrès ordinaire du 10 au 12 mars 2010 à Ouagadougou, sous le thème : "Dans un contexte de crise alimentaire et financière inhérent au système capitaliste, travailleurs et travailleuses de l’agriculture, renforçons le SYNATRAG par une adhésion massive en vue de luttes futures pour l’amélioration de nos conditions de travail et de vie et pour un meilleur encadrement des producteurs agricoles". Lors de leurs travaux, les congressistes ont dénoncé la politique agricole "hasardeuse" et "suicidaire" de la IVe République.

Celle-ci, ont-ils soutenu, s’exprime à travers le désengagement de l’Etat des productions céréalières, au profit du coton, d’une part. Le SYNATRAG ne conçoit pas que plus de 19 milliards de F CFA soient investis dans le coton uniquement, alors que l’autosuffisance alimentaire reste incertaine au Burkina. De même, le syndicat condamne la promotion des cultures à des fins de biocarburant, au détriment des cultures de rente. D’autre part, il dénonce "les manoeuvres frauduleuses d’introduire des OGM (Organismes génétiquement modifiés)" au Burkina. Par ailleurs, le SYNATRAG s’insurge également contre la marginalisation des petits producteurs, au profit des "nouveaux riches", en ce qui concerne notamment la répartition des terres fertiles, du matériel et des intrants agricoles.

Le 6e congrès du SYNATRAG a aussi été marqué par le renouvellement de son bureau national. Ainsi, le nouveau secrétaire général se nomme Emmanuel Siambo, précédemment secrétaire général adjoint. Se prononçant tantôt sur le déroulement de la 14e édition de la Journée nationale du paysan (JNP 2010), celui-ci a dit trouver que la JNP n’est pas un cadre véritable qui puisse permettre aux paysans de poser concrètement leurs problèmes. Car a-t-il signifié, deux heures seulement ne suffisent pas pour entendre les problèmes respectifs de près de 1000 producteurs. Le congrès a pris fin par un appel à la mobilisation lors de la grève générale contre la Taxe de développement communal, prévue pour les 31 mars et 1er avril prochains.

Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2010 à 09:27, par Kôrô Yamyélé En réponse à : SYNATRAG : "La politique agricole de la IVe République est hasardeuse"

    Mon cher SANOU FAbrice, le SYNATRAG a de tout temps lutter pour améliorer les choses et particulièrement toi, tu as raté de ’’bonnes soupes’’ à cause de ce syndicalisme. Mais je vais dire une chose :

    - Les syndicats du Burkina Faso sont égoistes et sectaires, et ils l’ont été de tout temps si ce n’est leurs dirigeants qui dînent à la table du pouvoir.

    Par exemple, jamais le syndicat des enseignants et de la santé n’ont porté main forte au SYNATRAG dans sa lutte.

    - Les syndicats de l’enseignement et de la santé se croient les plus forts et leurs actions sont retentissantes et donc ils s’en foutent des autres. Je me rappelle même qu’on disait que si les gens de l’Agriculture grèvent, celà n’empêchera pas les paysans d’aller dans les champs. OUI, c’est vrai mais celà montre aussi l’état d’arriération des paysans, autrement dit dans les pays où l’agriculture est développée, les agents de l’agriculture sont respectés car ayant les agriculteurs avec eux, Ce n’est donc pas une fierté chez nous que de se moquer du SYNATRAG,
    - Par exemple le syndicat des enseignants a récupéré les FJA (Formateurs des Jeunes Agriculteurs) avec lui pendant que ces gens-là travaillent dans le ministère de l’Agriculture, où ils avaient même développé les inimitiés avec les autres agents de ce ministère. Ils ont eu de gros salaires à cause de la lutte du snydicat des enseignants alors que celà n’était en rien proportionnel au travail qu’ils faisaient dans le ministère de l’Agriculture. On aurait dû les reverser au MEBA et on n’en parlait plus encore. D’ailleurs ils pourraient être très utiles dans les CEBNF car ceci est adapté à leur formation,
    - Il en est de même du syndicat de la santé qui s’est aggrippé aux vétérinaires à tel point que le SYNSHA était désigné par le sobriquet de ’’Chiens et Chats’’.

    Voilà aujourd’hui, notre agriculture est par terre, les terres sont achetées par des non-cultivateurs. Tout coûte cher et les paysans n’ont pas d’argent, le coton se vend mal, etc. et les effets de l’abandon du secteur de l’Agriculture touchent tous les secteurs économiques. C’est bien ainsi, maintenant tout le monde va connaître la valeur du secteur Agricole dans ce pays au lieu de se cantonner à défendre un segment sans avenir.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 16 mars 2010 à 18:45, par max En réponse à : SYNATRAG : "La politique agricole de la IVe République est hasardeuse"

    Bonsoir ! je suis très content que le SYNATRAG se réveil enfin pour jouer sa partition ; je suis un jeune travailleur et encourage les travailleurs consciencieux de notre ministère à poursuivre la lutte. Beaucoup de jeunes au congrès sont de ma promotion et je nourrit l’espoir que le MAHRH va changer à tout point vue. Ce qui est sûr nous allons revendiquer de meilleurs condition de travail !
    La lutte continue jusqu’à la victoire finale !
    Max

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