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Bonne gouvernance au Sénégal : Gorgui veut frapper fort

Publié le mardi 16 mars 2010 à 01h43min

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Ces dernières semaines, Dakar vibre au rythme d’un nouveau feuilleton : l’audit de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) par l’Inspection générale d’Etat (IGE). Une affaire de détournement de deniers publics et d’abus de biens sociaux a placé sous le feu des projecteurs les premiers responsables ainsi que les membres du Conseil de régulation de l’Agence. Des dizaines, voire des centaines, de millions de francs CFA ont disparu des écrans publics, ce qui intéresse l’opinion publique et les juges.

Depuis la sortie du rapport accusateur, tous les regards sont tournés vers le palais de justice Lat-Dior où les protagonistes de cette histoire de gros sous se succèdent devant le juge, en attendant le grand déballage du procès. Une affaire qui fait grand bruit dans la landernau dakarois et qui n’est pas sans rappeler la fameuse opération mains propres dénommée Epervier ; déclenchée en 2004 par les autorités camerounaises, sous la pression des bailleurs de fonds. Cette chasse aux détourneurs avait envoyé des dizaines de directeurs généraux et de hauts fonctionnaires derrière les barreaux. Un vaste et vigoureux coup de balais censé racheter des décennies de laxisme et d’impunité au pays d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya.

Plus proche de nous, la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo s’est, elle aussi, engagée dans le grand nettoyage de la maison café cacao, débusquant au passage une bonne cargaison de prédateurs économiques. Et si ces derniers temps à Dakar l’opinion publique semble se passionner pour les révélations sur la nébuleuse des télécommunications, cette affaire continue de faire des vagues, faisant rejaillir certains dossiers « oubliés » tels que l’affaire ANOCI, du nom de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique, dans laquelle Karim Wade, fils aîné du président, serait mis en cause.

Mais la lutte contre la corruption, on le sait, reste une affaire de volonté politique. Et la détermination à aller jusqu’au bout doit toujours venir d’en haut. Et si de plus en plus de voix s’élèvent pour dire qu’aujourd’hui au pays des hommes dits intègres la morale n’agonise plus, mais qu’elle est morte, le discours officiel reste, lui, des plus optimistes. Pas plus tard que le mois dernier, notre Premier ministre, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, a reçu les représentants de trois des principales institutions du pays.

C’est à cette occasion que Tertius Zongo a affirmé qu’il faut des sanctions. Pour lui, après l’étape des rapports, « ont doit aller vers le jugement des fautifs ». Un caillou jeté dans le jardin florissant de la corruption et de l’impunité. Mais encore faudra-t-il qu’au-delà des déclarations d’intention cette volonté politique affichée se traduise en actes concrets ! Et au pays des hommes, on attend toujours l’envol de l’épervier.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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