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SYNTSHA : Journées de protestation du 15 au 17 mars

Publié le vendredi 12 mars 2010 à 01h45min

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Le secrétariat général du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) nous a fait parvenir une Note d’information sur des journées de protestation du 15 au 17 mars 2010 dont teneur suit.

“Depuis quelques années, les travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) mobilisés au sein du SYNTSHA n’ont de cesse d’interpeller les autorités de notre pays sur la situation chaotique du CHU-YO. En guise d’exemples, en 2005, plusieurs interpellations et mouvements de protestations ont été initiés par notre syndicat visant à exiger des autorités qu’elles prennent leurs responsabilités en vue de permettre au CHU-YO de répondre aux attentes des populations. Toujours dans la recherche de solutions à la situation du CHU-YO, les mêmes interpellations ont été répétées lors des rencontres entre notre Syndicat et les autorités du ministère de la Santé notamment en avril-mai 2007.

Le 14 mars 2009, nous adressions une correspondance n°009-003/BSO à Monsieur le Directeur général du CHU- YO avec pour objet : communication des préoccupations pressantes des travailleurs. Ces préoccupations qui portaient sur les conditions de travail et de vie ont fait l’objet de rencontres de concertation sans amélioration notable de la situation.

Face au constat de dégradation continue de la situation établi en assemblée générale des travailleurs le 19/08/09, notre organisation rendait publique « une déclaration sur la situation au sein du CHU-YO » dans laquelle il est indiqué en conclusion : « En mandatant le bureau de faire cette déclaration, les travailleurs du CHU-YO expriment leur refus de rester indifférents devant la situation actuelle au sein du CHU-YO, situation qui porte préjudice aux malades et à leur outil de travail. C’est pourquoi, le SYNTSHA Section du Kadiogo : Interpelle de nouveau toutes les autorités sur leurs responsabilités à l’égard du CHU-YO et de la santé de notre peuple :

Appelle les travailleurs du CHU-YO à se mobiliser et à se tenir prês à se battre pour exiger un traitement sérieux et diligent de leurs conditions de travail et de vie » (cf le quotidien “Le Pays” n°4435 du lundi 24 août 2009). C’est dans ce contexte que sont survenues les inondations du 1er septembre 2009 qui ont durement frappé le CHU- YO qui était déjà en agonie. Alors qu’on était en droit d’attendre des autorités du CHU-YO et du pays des mesures énergiques de relance du CHU-YO, les travailleurs et les malades font aujourd’hui l’amer constat de la démission totale de ces autorités vis-à-vis du CHU-YO.

En effet, actuellement :
• Bon nombre de services connaissent un fonctionnement au ralenti pour panne d’équipements (ex. Bactériologie) ou par manque de climatisation (ex. Bloc maternité) ;
• les services sont l’objet de ruptures fréquentes de consommables (réactifs, produits anesthésiques, gants, alcool, etc.) ;
• les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU), suffisamment médiatisés et cités chaque fois en exemple sont de plus en plus vidés de leur contenu ; par exemple pour une césarienne, les malades sont obligés de dépenser en plus des 11 000 FCFA pour raison de kits incomplets (ex. manque de Bétadine rouge, jaune...) ;

• l’officine pharmaceutique connaît fréquemment des ruptures de certains produits essentiels ;
• aux Urgences de traumatologie, il y entre un brancard et deux tables d’examen : conséquences, des blessés sont couchés et traités à même le sol et si d’aventure la situation de deux patients nécessite des radios au même moment, avec un brancard, un d’entre eux doit « patienter ».

Ces quelques exemples, loin d’être exhaustifs, illustrent éloquemment pour notre part, la précarité aggravée des conditions de travail des travailleurs du CHU-YO qui consentent d’énormes sacrifices pour apporter leur contribution à la prise en charge de la santé de notre peuple. En retour, le sinistre du CHU-YO est l’argument tout trouvé par la Direction générale pour mépriser leurs conditions de vie et rejeter leur traitement aux calendes grecques. C’est pour rechercher une fois de plus des solutions à cette situation que le SYNTSHA a rencontré la Direction générale le 02/02/2010 sans obtenir de satisfaction sur l’essentiel.

Mieux, à lire les dernières notes de service (ci-joint) du Directeur général, le sinistre est devenu une raison pour traiter les préoccupations des travailleurs du CHU-YO comme bon lui semble pendant qu’ailleurs dans le pays on ne se prive pas d’activités budgétivores (fête de l’indépendance à Ouahigouya, préparation de la fête du cinquantenaire à Bobo, journée de jeunes à Bagré, journée des paysans à Ziniaré, etc).

A ce jour, le CHU-YO se meurt à petit feu, ses travailleurs avec, dans l’indifférence des autorités, et la population abandonnée à elle-même en subit les conséquences Pendant ce temps, le Directeur général se livre à travers des notes de service à des remises en cause des acquis (exonération), à de véritables attaques et provocations à l’endroit des travailleurs et de leur syndicat.

Aujourd’hui, le gouvernement dit gérer encore les conséquences du sinistre du 1er-Septembre et le CHU-YO, l’un des services les plus touchés, en est exclu de fait. Nous demeurons pourtant convaincus que la gestion de la situation du CHU-YO est également une affaire nationale. C’est pour tout cela que les travailleurs et travailleuses du CHU-YO, mobilisés au sein du SYNTSHA, décident d’observer des journées de protestations sous forme de sit-in du 15 au 17 mars 2010 de 07 heures à 11 heures pour exiger :

1) Au titre des conditions de travail

• La prise de dispositions rapides et appropriées pour le fonctionnement des services d’aide au diagnostic et de la pharmacie ;
• La dotation des services cliniques et de maintenance d’équipements de travail et de consommables ;
• L’amélioration de la dotation en personnel du CHU-YO.

2) Au titre des conditions de vie

• La connexion dans la chaine du CHU-YO du reste des agents encore au SIGASPE
• la régularisation de la situation administrative et financière liée au reversement dans l’EPS d’un nombre important des travailleurs.
• le paiement des rappels liés au reclassement des garçons et filles de salle non titulaires du CEPE
• Le paiement du reliquat des indemnités de garçons et filles de salle.
• Le paiement de l’incidence financière des avancements 2006-2007 et 2008-2009 conformément aux différents budgets qui prévoient chacun 3% pour les avancements.

• Le reclassement des médecins spécialistes contractuels et le reversement des médecins spécialistes fonctionnaires en catégorie 6 P à compter de janvier 1999 pour ceux qui étaient au CHU-YO avant cette date et à partir de leur date de prise de service pour ceux qui sont arrivés après.
• Le paiement effectivement des reliquats des primes de rendement dû aux reversements des années 2002, 2003, 2004 et 2005.
• L’annulation de la note de service sur l’exonération et le respect strict du RAABO en vigueur.

• La prise en compte des recettes SONU dans le calcul des ristournes. Si à l’issue de ces actions, des solutions satisfaisantes ne sont pas trouvées, le SYNTSHA se réserve le droit d’engager des luttes multiformes pour faire aboutir ses justes et légitimes revendications. Recevez, Monsieur le Gouverneur, l’expression de nos sentiments distingués.”

Pour la section SYNTSHA, Le secrétaire général par intérim : Hamadi Konfé

L’Observateur paalga

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