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Alliance des démocrates révolutionnaires : Non à la révision de l’article 37”

Publié le jeudi 11 mars 2010 à 03h26min

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Dans cette déclaration, l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR) se prononce contre la révision de l’article 37 de la Constitution.

Peuple du Burkina,

Militantes et militants de l’Alliance des démocrates, révolutionnaires, chaque fois que le pouvoir de la IVe République échappe à une crise grâce à la complicité de ses acolytes pudiquement appelés opposants, il affine de nouvelles méthodes non pas pour corriger ses tares en vue d’améliorer le quotidien de notre peuple, mais plutôt pour combler les failles d’un système oppresseur qui cherche uniquement à se pérenniser. C’est ainsi qu’après la crise de 1991, le régime a largement rassemblé ses complices autour du gâteau au lieu de travailler à résoudre les problèmes réels que vivent les masses.

De même, suite à l’ignominie de l998, quand le groupuscule régnant a été obligé d’amorcer certaines réformes parce qu’il avait le dos au mur, ce fut fait mais une fois la situation apaisée, les disciples d’EISENSTADT ont décidé de balayer d’un revers de la main les acquis au point de penser aujourd’hui qu’il est antidémocratique de limiter le nombre de mandats présidentiels. Leur intention est de réviser l’article 37 de notre constitution pour permettre au chef de l’Etat dont le désir est un ordre dans leur milieu, de régner à vie sur notre peuple.

Peuple du Burkina,

Chers camarades,

Un des chantres de la révision de l’article 37 en citant Lenine pour justifier ce parjure soutenait qu’il était moins impie de s’en prendre à la foule du dieu qu’au dieu de la foule. Dans une dissertation littéraire on aurait dit qu’il est cultivé mais dans ce cas précis, le braillard est passé complètement à côté de la plaque. En réalité, même ceux d’entre les militants de l’ADR qui sont pour le moment à leur premier module de formation politique et idéologique que notre parti leur a administré, savent qu’on a biaisé la pensée de Lenine qui a d’ailleurs été mal cité à ce propos.

En effet, il faut savoir qu’en démocratie populaire, on ne parle pas d’alternance du fait que la foule du dieu est dans la même logique et dans les mêmes principes que le dieu de la foule où l’on parle plutôt de réajustement de la doxa politique et d’une réorganisation structurelle fondés sur la dialectique.

Dans cette perspective, la théorie est au service de la pratique qui ne saurait non plus se passer d’elle. C’est ainsi que Lenine parlera de praxis révolutionnaire qui se fait sous la direction éclairée du leader et dans ce cas, il s’agit plutôt de réforme et non d’alternance.

Peuple du Burkina,

Lorsqu’un pays opte pour la démocratie libérale, il a le devoir d’intégrer l’aItemance qui ne peut se réaliser de la manière la plus naturelle que par la limitation du nombre de mandats présidentiels. Dans les pays où l’on a bien appris la leçon de la démocratie libérale, même si la loi fondamentale ne le dit pas explicitement, les dirigeants ont toujours su quitter le pouvoir à l’expiration de leur second mandat. Chez nous, le dieu de la foule, ou plutôt le dieu de certains agitateurs, est à son troisième mandat forcé. Mais non content de cela, il se cache derrière les mêmes pour se faire frayer un passage vers un règne à vie.

Peuple du Burkina,

Chers camarades,

Le Bureau politique national de l’ADR constate que le chef de l’Etat a des problèmes d’adaptation. Quand on était dans la démocratie populaire, il n’a pas pu s’y adapter et a cherché à devenir lui-même leader parce qu’il n’a pas admis le principe du long règne. Aujourd’hui, notre pays fonctionne selon les règles de la démocratie libérale multipartite et l’on observe qu’il a encore du mal à s’y adapter. Seulement, Blaise Compaoré doit comprendre que s’il a remplacé un homme à la tête de l’Etat, il a aussi le devoir de permettre que quelqu’un d’autre lui succède.

Et pour reprendre sa propre expression, nous dirons que le Burkina Faso n’a pas été créé avec Blaise Compaoré. La vie ne s’arrêtera donc pas au Burkina parce qu’il n’est plus Président du Faso tout comme la vie a continué après ses devanciers jusqu’à ce que lui il ait la chance de diriger ce pays. Cette façon de faire est un aspect du verrouillage démocratique dont a fait cas le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).

Peuple du Burkina,

Chers camarades,

Ceux qui prétendent que l’alternance n’est pas une règle fondamentale en démocratie confondent démocratie populaire où ils ont été eux-mêmes moulés avec démocratie libérale multipartite qui est un fait aujourd’hui dans notre pays.

Ces individus qui fonctionnent avec une seule norme savent que personne ne parle d’alternance pour le moment en Libye puisqu’il n’y a même pas d’élection présidentielle ; au Maroc, du fait de la monarchie constitutionnelle, la succession se fait de père à fils mais au Burkina nous ne sommes ni en démocratie populaire ni dans une monarchie constitutionnelle.

Il faut donc que le nombre de mandats présidentiels soit limité à deux, quitte à ce que Blaise Compaoré revienne après cinq (5) ans de repos s’il en a les moyens. Il comprendra pendant ce repos que le Burkina peut fonctionner sans lui. En tout état de cause, l’ADR est pour une révision de l’article 37 en vue de le verrouiller totalement pour éviter qu’un individu qui qu’il soit ne puisse aller au-delà de deux mandats sous l’instigation de sa famille ou de ses “amis”.

Peuple du Burkina, chers camarades, le Bureau politique national de l’ADR est convaincu que si c’est parce que le chef de l’Etat aurait des talents de médiateur qu’il s’accroche tant au pouvoir pour continuer dans ce sens, nous dirons qu’il ne manquera surtout pas de poste au niveau des Nations unies en quittant pacifiquement ce pouvoir qu’il n’a plus le droit constitutionnel de conquérir après le mandat qui vient si toutefois il est réélu.

Nous lui conseillons vivement de savoir quitter le pouvoir pour éviter que le pouvoir ne le quitte. Dieu est au-dessus des griots, des marabouts, des féticheurs et de tout ce qui leur ressemble. Même si comparaison n’est pas raison, avec ce qui se passe ailleurs, il faut qu’il s’avise que “le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir “. A bon entendeur, salut !

Vive le peuple burkinabè !

Vive l’ADR ! Tous unis, tout réussit !

Le Bureau politique national

Sidwaya

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