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Editorial de Sidwaya : Pour que l’eau ne soit plus source de conflits !

Publié le vendredi 5 mars 2010 à 02h20min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

« L’eau, c’est la vie ». Ce seul adage parmi tant d’autres sur l’or bleu interpelle unanimement les uns et les autres sur l’importance de la gestion harmonieuse des ressources en eau pour l’édification d’une société prospère.

La XIVe édition de la Journée nationale du paysan (JNP) qui se tient, les 3, 4 et 5 mars 2010 à Ziniaré, met en évidence cette vision à travers, par exemple, le thème du forum des acteurs du monde rural : « Responsabilités des acteurs dans la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) pour un développement durable » au Burkina Faso et dans la sous-région ouest africaine.

C’est une invite à un souci opportun et permanent pour s’assurer du présent et mieux envisager l’avenir dans un monde surpris par des changements climatiques et désormais conscients de menaces qui pèsent sur ses ressources naturelles devenues épuisables.

Au-delà de la prise de conscience de la nécessité d’un management de qualité des ressources en eau, la Journée offre l’opportunité de rappeler aux différents acteurs, notamment l’Etat et ses démembrements, aux exploitants privés, à la société civile, bref aux acteurs du secteur de l’eau et de l’environnement ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, l’obligation d’une gestion transparente de cette précieuse denrée à la fois source de vie, de développement, de destruction.

S’il y a un patrimoine transgénérationnel à préserver, c’est bien les ressources en eau, qui non seulement appartiennent à des communautés au-delà des frontières des nations mais aussi et surtout aux générations futures. Les exemples des Autorités des bassins du Niger et de la Volta (ABN, ABV) dont notre pays est doublement membre en sont des illustrations. L’utilisation d’un tel patrimoine national ou sous régional, local ou communautaire nécessite un comportement responsable et visionnaire tant au niveau des Etats que de leurs ensembles d’intégration.

Il s’agit d’une exploitation multisectorielle souvent problématique sinon conflictuelle pour des activités devant concourir au développement du pays. Voilà pourquoi la réflexion de Ziniaré a regroupé quatre fers de lance du gouvernement dans le domaine : Agriculture-Hydraulique-Ressources halieutiques, Environnement et Cadre de vie, Mines-Carrières-Energie, Ressources animales. Avec la terre, l’air et le feu, l’eau fait partie des quatre éléments essentiels de la nature dont l’humanité a toujours cherché à dompter et à contrôler.

Il est donc impératif que les acteurs, à travers les institutions et les mécanismes existants, cultivent un dialogue permanent pour anticiper et gérer les potentiels et éventuels conflits liés à leur gestion. Il faudrait aboutir à une exploitation équitable de ces richesses communes et satisfaire les besoins collectifs des populations et des différents acteurs.

Cadre annuel de larges consultations axées sur la seule volonté de promouvoir le monde rural où vivent 80% de la population pour une contribution de plus de 33% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et plus de 60 % des recettes d’exportations, la Journée nationale du paysan est notamment marquée par des réflexions et des échanges, dont la solennelle et studieuse rencontre entre les paysans et le Président du Faso, Blaise Compaoré .

Pour cette édition, le face-à-face va opérationnaliser le concept de la mobilisation et de l’optimisation des ressources en eau pour des usages aussi divers que sont l’eau potable pour les populations et les eaux de surface pour l’agriculture, l’élevage, la foresterie, l’exploitation des mines, la pêche, la faune, les travaux publics, l’hydro-électricité, etc.

A l’issue des échanges, les acteurs devraient s’approprier les bonnes pratiques en matière de gestion durable des ressources en eau afin de garantir la satisfaction durable des besoins en eau des différents usagers. Il s’agit pour tous les acteurs, d’optimiser les différentes actions pour garantir des résultats toujours plus élevés.

Comme tous les grands rendez-vous de 2010, la rencontre de Ziniaré intervenant dans la ferveur de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de la nation burkinabè est une invite au changement de comportements et de mentalités et à l’écoute de la nature pour un développement harmonieux et durable. L’eau source de vie est devenue plus que plus que jamais source de développement pour peu que l’on sache la maîtriser et éviter les conflits.

Et dans un contexte marqué par les changements climatiques et la raréfaction des ressources en eau, le précieux liquide bleu est plus que jamais devenu un produit hautement stratégique qui mérite d’être surveillé comme du lait sur le feu. L’eau, source de vie ; de l’eau donc pour le développement durable (…) !

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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