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Présidentielle du 21 novembre 2010 : Le tékréiste jette l’éponge, "l’homo diasporaüs" plonge

Publié le vendredi 5 mars 2010 à 02h19min

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L’un vient déclarer forfait, l’autre annonce qu’il se porte candidat. Deux attitudes, deux prises de position totalement opposées, et qui en disent long sur le choix tactique de l’opposition burkinabè, à quelques mois de la prochaine présidentielle.

Hermann Yaméogo et Maxime Kaboré n’ont pratiquement rien en commun concernant leurs parcours politiques respectifs, mis à part le fait que tous les deux s’opposent à la politique menée par Blaise Compaore, à la tête du pays depuis 1987.

Le premier est ce que l’on pourrait appeler un tacticien, un manœuvrier rompu dans l’art de la conceptualisation. Il est, à 62 ans, un professionnel averti, pour établir un parallèle avec la pratique du sport de haut niveau.
Tout le contraire du « quadra » Maxime Kaboré, qui, bien qu’ayant tenté vainement sa chance aux élections de proximité en Belgique, affirme avoir une parfaite maîtrise de l’environnement politique burkinabè, du fait qu’il n’a jamais totalement rompu les attaches avec le pays.

Du reste, le candidat à la candidature a pris la mesure des défis qui l’attendent avant de pouvoir goûter au confort du pouvoir. L’affaire sera particulièrement compliquée au niveau des parrainages désormais exigés à tout postulant à la magistrature suprême au Burkina.
Faute de pouvoir satisfaire à cette exigence, il ne restera plus qu’à suivre la campagne sur le petit écran, à la radio, dans les journaux ou sur Internet. Mais nous n’en sommes pas encore à ce stade, et souhaitons plutôt bon vent à ce futur présidentiable venu tout droit du pays de Tintin et Milou.

Car il reste encore du temps à saint Maxime pour aider son protégé à convaincre qu’il peut valablement décrocher l’investiture et affronter le Blaiso. Ex-« PMKliste », celui que les intimes appellent « l’amiral » va devoir affronter des eaux déchaînées qui exigeront des qualités exceptionnelles de sa part.

A ceux qui lui demandent s’il pense avoir l’étoffe d’un homme d’Etat pour prétendre gouverner le Burkina et ses 14 millions d’habitants, le psychologue tape du poing sur la table, en faisant mine de s’emporter. Grand Dieu - il est également pasteur - ! l’homme rétorque à qui veut l’entendre qu’il n’est pas n’importe qui, pour avoir joué les préliminaires de la « champions league électorale » en Europe. Un environnement dans lequel, dit-il ironiquement, certaines personnalités bien connues au pays, et qui pensent avoir de l’assise, n’auraient jamais eu le privilège de décrocher ne serait-ce qu’un poste de « colleur d’affiches ».
Pour le Liégeois, si le candidat à la présidentielle burkinabè devait se faire choisir sur la base du pedigree ou de ses états de service, il est certain que le bonnet d’âne ne lui reviendrait pas.

Ce qui est certain, c’est que le personnage ne laisse pas indifférent. Il a la tchatche facile, et s’en sert pour captiver son auditoire. D’aucuns voient d’ailleurs dans cet autre retour au bercail une similitude avec le cas togolais et son candidat « benguiste », fraîchement débarqué de l’Hexagone après 4 décennies passées à l’extérieur. On connaît la suite qui a été réservée aux prétentions de ce dernier, puisqu’en définitive son dossier a été rejeté, balayé d’un revers de main pour, dit-on, des anomalies juridiques.

Maxime Kaboré, lui, adore les références au « bayiri ». Il en use abondamment comme moyen de preuve pour attester qu’il n’est pas moins le fils du pays que ceux-là qui lui contestent sa légitimité.
Celà étant, il se dit prêt à relever le défi de la bonne gouvernance au Faso, à travers la mise en place d’une stratégie qu’il refuse pour l’instant de dévoiler. Tout au plus se contente-t-il de répéter que la présidentielle, c’est la rencontre d’un homme avec son peuple. Affaire à suivre donc.
Maxime Kaboré pourrait-il être « l’autre » candidat ? Difficile de répondre par un franc « yes » à cette question. D’autant plus que Me Hermann Yaméogo a annoncé sa décision de ne pas cautionner un processus électoral qui ne serait pas crédible à ses yeux.

En clair, il se déclare non partant officiel ! Ce qui, à dire vrai, n’a rien d’étonnant puisqu’en 2005, le président de l’« UNDD » avait boudé le scrutin en se retirant de la course au dernier moment. Il entendait ainsi protester contre la décision du Conseil constitutionnel de valider la candidature de Blaise Compaoré, le chef de l’Etat sortant. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Me Hermann a préféré vider la chaise très tôt. Et ce alors même que l’opposition avait déjà enregistré son premier candidat déclaré, en la personne de Bénéwendé Sankara, son chef de file.
La délicatesse du positionnement qui conduit les aînés à refuser d’aller au charbon électoral pendant que les plus jeunes se sentent pousser des crocs est bien la preuve que l’opposition burkinabè n’est pas encore sortie de l’ornière.

Les longues années de batailles pour l’auto-affirmation, les changements d’alliance n’ont donc pas apporté l’assurance que le changement (l’alternance) n’est pas un simple vœu. Et si jusqu’à ce stade de la pratique l’esprit d’équipe n’y est toujours pas, il y a de fortes chances que le serpent se morde encore la queue, au soir du 21 novembre 2010

A. Traoré

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2010 à 10:50, par étudiant En réponse à : Présidentielle du 21 novembre 2010 : Le tékréiste jette l’éponge, "l’homo diasporaüs" plonge

    Mon cher journaliste, je te demande de répartir à l’école !!

    Voilà un soi-disant intellectuel, qui est analphabète à mes yeux !!

    Le changement (l’alternance) peut s’opérer au sein du CDP.. Si un parti de l’opposition n’arrive pas à prendre le siège, au moins qu’après 2015, on voit un autre du CDP, et pas Balise Compaoré !! Si tel est le cas, le Faso vivra dans la paix continue !!!

    C’est ce que prône tous les jours, les adeptes de la démocratie !

  • Le 5 mars 2010 à 19:55, par Hamane En réponse à : Présidentielle du 21 novembre 2010 : Le tékréiste jette l’éponge, "l’homo diasporaüs" plonge

    Salut l’étudiant. entre nous. le journaliste t’a t-il dit qu’il est intellectuel ? qu’est-ce qu’un intellectuel ? qu’est-ce qu’un lettré ? comment deviens t-on intellectuel. suffit t-il d’aller à l’école m^me arrivée à l’université pour être intellectuel ? n’y a t-il pas d’analphabète intellectuel ? ce journaliste est simplement un lettré et tout lettré n’est pas un intellectuel.
    Au Burkina il y a peu d’intellectuels et y a en pas dans le CDP.

  • Le 6 mars 2010 à 20:51 En réponse à : Présidentielle du 21 novembre 2010 : Le tékréiste jette l’éponge, "l’homo diasporaüs" plonge

    Maxime Kabore a deja gagne le combat contre Hermann. Il rend son absention du coup inutile. Car le Ziniaruus a deja son candidat. Il a fait pire que ca avec des candidats acompagnateurs en 1998- la. Si c’es l’abstention seulement pour rester a la maison, Blaise n’a plus honte. Sa voiture n’ a pas de frein ni de marcharriere.

    Tanja- Burkina

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