L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
A Fada N’Gourma, où elle a tenu, du 15 au 21 février 2010, sa deuxième assemblée plénière annuelle, la Conférence épiscopale Burkina-Niger s’est penchée sur le Carême, les inondations du 1er septembre, les cinquante ans d’indépendance de notre pays, et sur la très controversée possible révision de l’article 37.
Certes, dans leur message, les évêques du Burkina ne se sont pas ouvertement prononcés pour ou contre une relecture de l’actuelle disposition constitutionnelle tant controversée. Cependant, il n’est point besoin d’être un grand clerc pour comprendre que l’Eglise catholique refusera sa bénédiction à une éventuelle remise en cause de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels.
« Il y a donc lieu de se poser la question à qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs. Cela garantirait-il la paix sociale, où nous conduirait-il devant les mêmes turbulences [NDLR : crise consécutive à l’assassinat de Norbert Zongo] ? » Inquiétude des hauts dignitaires ecclésiastiques.
Certaines bonnes âmes de la curia regis qui embrument chaque jour l’esprit de leur maître se demanderont « de quoi se mêlent ces hommes en soutane ». Eh bien ! qu’elles comprennent qu’ici, les prélats se sont mêlés de ce qui les regardent. Autorités spirituelles qu’ils soient, ils ne restent pas pour autant insensibles à tout ce qui affecte et infecte la vie de leurs ouailles ici bas. Et tous ceux qui bêlent aujourd’hui à une révision rétrograde de l’article 37 sont mieux placés pour le savoir.
En effet, quelle trouvaille avaient-ils finalement inventée, après vaines répressions et autres pratiques occultes, à en croire certains, pour ramener l’apaisement pendant les troubles sociopolitiques nés de l’assassinat de Norbert Zongo ? N’ont-ils pas sollicité l’intervention d’un Collège de sages dans lequel, justement, était représentée l’Eglise catholique pour faire des propositions de sortie de crise ?
Or une des recommandations de ce cénacle de personnes de ressources, vite suivies d’application, a été la restauration de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Maintenant que l’orage semble passé, voilà que des thuriféraires à la mémoire courte appellent à la destruction de ce qui fut leur bouée de sauvetage.
Certes, la position de la Conférence épiscopale Burkina-Niger ne saura être un dogme. Elle est juste un point de vue d’une composante de la société burkinabè. Donc susceptible d’être contesté. Mais de grâce, que les partisans de la révision et autres constitutionnalistes à la petite semaine nous épargnent les répétitions douloureuses et pavloviennes du genre : « l’actuel article 37 est antidémocratique », « la Constitution elle-même autorise la révision de l’article 37 », et tutti quanti.
La réintroduction, il y a dix ans de cela, de la clause limitative du nombre de mandats à la magistrature suprême avait procédé d’un compromis politique national. La supprimer par la seule volonté d’un homme ou d’un camp relèverait du parjure.
« Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, c’est en vain que travaillent les maçons ; si le Seigneur ne garde pas la ville, c’est en vain que la garde veille », ont prévenu les évêques.
Alain Saint Robespierre
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 4 mars 2010 à 10:33, par Exprit libre En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Je crois que ce journaliste n’a pas voulu lire exactement ce que les Évêques ont écrit. Ils se sont ouvertement prononcé contre, ce qu’ils ont dit c’était clair et explicite. Je trouve que la position du journaliste est ambigüe. A vouloir préciser que les Évêques ne constituent qu’un groupe de citoyens et que leur position ne saurait être un dogme, il fait en même temps une ouverture à ceux justement qui justifient ou voudraient justifier leur forfait futur par une "adhésion massive du peuple souverain" à travers les votes qu’ils pourraient remporter. C’est exactement ce que Rock dépité, dit dans son message d’ouverture de la session parlementaire. L’heure n’est plus à équilibriste, il faut être clair.
2. Le 4 mars 2010 à 11:20, par N’dabi En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Ah ! ces politiciens ingrats et égoïstes, cette même bouée de sauvetage qui leur avait sauvé de la noyade est réfutée et controversée et en passe d’être mise à feu, après qu’elle eut contribué à enlever l’épine de leur pied. Notamment, comme M. Rock Marc a su bien le dire lors de leur première session que la théorie des bons coups de forces ne saurait être acceptée par les démocraties constitutionnelles, en faisant référence au Niger. Cependant, en regardant de près, la même institution démocratique au quelle il se réclame,a eu ressembler à la situation que vie le Niger actuellement, car, les évènements du 15 octobre 1987 s’appelaient bel et bien "une rectification". Donc, arrêtons de jouer à la fourberie et balayons devant notre porte avant de chercher à dénoncer les immondices du voisin.
3. Le 4 mars 2010 à 13:32, par woro En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Cher robespierre, je suis pas tout a fait d’accord avec ton analyse quand tu dit que les eveques de l’église catholique dans leur message ne sont pas prononcer ouvertement pour ou contre l’actuelle disposition constitutionnelle tant controversée. De quelle maniere tu veux encore qu’ils se prononcent aussi clairement. N’oublie pas quand meme que ce sont des ministres de Dieux et des diplomates apres tout et qu’ils vont pas employer un language de rue comme moi pour dire qu’il faut pas toucher a notre article 37.
Mais je pense qu’ils ont ?0t ?0 au contraire tres claire. Et mieux ils ont meme rapelé le contexte dans lequel cet article a été restauré et estiment que sa modification a nouveau n’est pas pour apporter la paix et le mieux etre a la population. alors comment tu veux qu’ils se pronnoncent encore ? Vraiment je te comprend pas. Ou tu prefere qu’ils disent : Non ne modifier plus l’article 37 si non ca ve engendrer a nouveau la violence et on va faire encore appel au comité des sage, a l’eglise.....
Non ils ont tout dit et avec la maniere. Aucun reproche a leur faire et on peut pas etre aussi claire que ca.
Merci pour le reste de ton analyse qui tres pertinante.
4. Le 4 mars 2010 à 14:05 En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Vivement que les revisionalistes à la memoire courte reviennent à de meilleurs sentiment pour nous éviter les troubles.
5. Le 4 mars 2010 à 17:11 En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Je vous tient tous au coin antérieur de mon eoil et je cris, hurle, et frappe GARS GARS à l’insensé qui aurait à toucher l’article 37 pour ses fins oubliant le champ de la démocratie, ce qu’elle requiert, ses objectifs...et j’en passe. Toucher et vous verrez !
Suur Zabda née Zirri !
6. Le 4 mars 2010 à 17:37, par K-Ramba (cheval de troie) En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
Pauvre Mahama ! il a toute l’église contre lui ; lui qui est pour ce coup d’état constitutionnel comme s’il était le seul bénéficiaire.
Je croie que même le Gourou n’est pas de ton côté !
IL croyait au poste vaquant du ministre BOUGOUMA.
CE N’EST QUE LE DEBUT DE VOTRE DECLIN !
7. Le 4 mars 2010 à 17:46, par Liberté pour tous En réponse à : L’Eglise et l’article 37 : Le sermon de Fada
J’espère que je ne serai pas victime de censure de votre part par rapport à ma réation sur l’analyse de M. Woro que j’apprécie. j’ai également dénoncé la publication tardive par L’observateur paalga de la déclaration des évêques. Webmasteur vous pouvez allez verifier sur le site de Lobs concernant le même article : j’ai bien dénoncé cette publication tardive et Lobs ne m’a pas sensuré. Je ne sais pas pourquoi c’est le cas à votre niveau.