MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Le débat sur la modification éventuelle de l’article 37 de notre Constitution vient de prendre un nouveau virage. L’Eglise catholique du Burkina, depuis sa retraite de Fada N’Gourma, où elle tenait sa deuxième conférence épiscopale, s’est prononcée officiellement sur ce sujet qui empoisonne actuellement le débat politique national. A sa façon, avec conviction, doigté et fermeté, la conférence épiscopale met en garde tous les apprentis sorciers qui envisagent maintenant, à visage découvert, de faire sauter le verrou de la limitation des mandats. Elle interroge leur sens de la responsabilité par rapport aux troubles sociaux que pourrait engendrer la mise en œuvre d’un tel dessein.
Si l’Eglise famille a franchi le rubicond, en donnant sa lecture de la situation, c’est que l’heure est grave. Au contraire des partis politiques, partisans par définition, qui, à coups de déclarations, vouent aux gémonies le parti au pouvoir, l’Eglise, elle, a l’avantage d’être cette autorité morale qui est à l’écoute non seulement des fidèles, mais aussi de la Nation tout entière. Ce faisant, elle montre qu’elle est partie intégrante de la société en se mettant dans une posture de sentinelle vis-à-vis des autres pouvoirs. Non partisane, elle veille sur la cohésion de la société, politiquement et socialement, au-delà de son équilibre spirituel. Et en l’espèce, tout croyant devra se sentir interpellé par ce message épiscopal.
Un fidèle, à la lecture de ce message des évêques du Burkina, a décroché son téléphone pour confesser à un de ses amis : « Aujourd’hui, je suis fier d’être chrétien, lis "Le Pays" du jour, je t’en prie ». Ce seul exemple véridique, montre à quel point ce message permet de décanter psychologiquement le débat malsain autour de la révision de l’article 37 qui veut que celui qui est contre, n’aime pas Blaise et serait contre son pouvoir. Faux et archi faux. Ils sont nombreux, les militants du CDP qui ne sont pas d’accord. Mais ils sont paralysés par la peur de perdre leurs avantages sociaux, leurs postes ou d’être bannis comme Salif Diallo qui a voulu prendre une autonomie de parole ou de pensée. Ils sont dans les rangs, au nom de la discipline du parti, comme des soldats. Ils seront les complices silencieux de ce viol programmé de la Constitution. L’Eglise, une fois n’est pas coutume, n’a pas voulu être complice d’un forfait, qui pourrait ternir son image de marque à jamais.
Les politiciens, champions de la manipulation, ont déjà oublié que ce sont leurs errements qui ont conduit à la douloureuse crise de 1998 à 2000. Ils ont déjà oublié que les pompiers avaient, entre autres noms, les chefs coutumiers et religieux qui sont à l’origine du pacte social traduit par les conclusions et les recommandations du Collège des sages. L’Eglise, elle, n’a pas oublié. Dans son message souligné en noir, elle a rappelé la solution des Sages : « Revenir sur la modification de l’article 37 de la Constitution et y réintroduire le principe de la limitation des mandats présidentiels consécutifs. En effet, sa révision en 1997, quoique conforme à l’article 164 alinéa 3 de la Constitution, touche à un point capital de notre jeune démocratie : le principe de l’alternance politique rendu obligatoire par le texte constitutionnel de 1991 ». Une piqûre de rappel à tous ceux qui feignent d’oublier leurs engagements d’hier et leurs promesses de construire et laisser aux générations à venir un Burkina plus démocratique.
Nos hommes politiques, quand cela les arrange, sont très visibles dans les lieux de culte. Sauront-ils entendre ce message, le décrypter comme il faut et en tirer les leçons ? On peut en douter. En dehors de l’Eglise, aucune autre entité morale de notre société n’est capable d’une telle audace. Les autres, on ne les citera pas, avec le secret espoir qu’elles nous surprennent, semblent un peu trop inféodées au système pour avoir une autonomie de pensée et d’action. On les utilise lorsque l’on a besoin de leur caution morale pour embrigader le peuple. L’Eglise n’est certes pas exempte de tout reproche. On se rappelle la sortie malheureuse du ci-devant ancien archevêque de Ouagadougou, qui a pu dire un jour que personne d’autre ne pouvait mieux gérer le Burkina. Une telle déclaration a dû blesser la modestie du pouvoir.
On peut dire aujourd’hui, que l’Eglise a tourné définitivement cette page, en se mettant au-dessus de la mêlée, du côté de l’intérêt général. A propos, à qui va profiter cette modification constitutionnelle, si elle a lieu ? L’Eglise nous pose la question. Elle va plus loin : « A qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs. Cela garantirait –il la paix sociale, ou nous conduirait-il devant les mêmes turbulences ? ». Pour l’Eglise la réponse est claire : « … à un niveau constitutionnel, tout changement doit viser le bien commun et non les avantages de groupes particuliers ; la justice sociale est à ce prix ». Que ceux qui ont des oreilles entendent. La vérité fait quelquefois mal, mais c’est la vérité. Si malgré tout, un passage en force devait avoir lieu, laissons l’histoire juger.
Sidzabda
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 2 mars 2010 à 09:02, par cogito En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Je voudrai juste joindre ma modeste voix à celle plus indiquée et plus haute de l’église catholique pour appeller toute la classe politique burkinabé au respect des valeurs démocratiques. Que vaut mon malheur face au bonheur général de mon peuple ? Que les uns et les autres acceptent de sacrifier leurs intérêts (somme toute égoïste) pour le bien commun. Faite vous sien cette morale et dites vous que vous n’êtes pas immortels. Mon souhait est que la communauté musulmane emboite le pas de sa soeur chrestienne afin que d’une seule voix, le peuple burkinabé dise non à ce tripatouillage constitutionnel néfaste à notre démocratie. Mon cri de coeur au pouvoir en place : entend l’appel de ton peuple à défaut sent les signes,. J’aurai parler....
2. Le 2 mars 2010 à 09:49, par bhagus En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
bravo l’eglise enfin on a l’impression que la bas aussi ca bouge maintenant dans le bon sens , fini l’epoque des declaration fracasante de Mgr jean marie compaore
3. Le 2 mars 2010 à 10:16, par burk En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
je suis fière d’être chrétien !!
J’avais eu honte à la déclaration de l’archévêque Compaoré, dont la citation est évoquée dans l’article ; c’était vraiment malsain de sa part !!
Merci à l’église chrétienne !
4. Le 2 mars 2010 à 11:11, par Missida En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Je ne sais pas pourquoi c’est seulement Le pays qui parle de cet écrit qui pourtant est très important pour l’avenir de notre pays. les autres auraient ils reçu des ordres de leurs hiérarchie pour ne pas en parler comme on le sent souvent ?
Quand ça chauffe on appelle les sages comme pompiers et quand les sages disent de ne pas allumer on ne veut pas écouter.
Tous doivent en parler parce que tous les bords religieux parlent de paix dans leurs messages quotidiens. Mieux prévenir que guérir.
Bravo aux évêques pour leur courage et aussi au pays pour ce pas de vrais journalistes
5. Le 2 mars 2010 à 11:13, par TEWO En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Merci à l’église,pour cette fois,je pense que tout est suffissement claire sur la modification programmée de l’article 37.Pardon !preservons la paix au Burkina,les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir ,ayez la crainte de Dieu et en plus vous êtes assez riche pr assurer vos vieux jours,donc il faut savoir vous separer du pouvoir avant qu’il ne vous lache et de quelle manière... Il y a des exemples autour du burkina.
6. Le 2 mars 2010 à 11:26, par woro En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Merci pour l’analyse sur l’avertissement donné par l’église, mais il faut dire clairement les choses aujourd’hui et ne plus les voiler. En claire on attemd aussi les reactions des autres forces morales et sociales que sont la communauté musulmane, protestante, les chefs coutumiers et j’en passe. Si c’est autre chose ils sont prompt a se hisser au devant, aujourd’hui le peuple veut les entendre. C’est une interpelation.
7. Le 2 mars 2010 à 13:45, par youle En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Merci à Sidzabda et aux éditions "Le Pays" pour ce bel article.Je n’oublie pas les autres hommes de presse pour leurs travaux.
Félicitation aux évêques du Burkina. Dépuis l’arrivée de Mgr Philippe Ouédraogo parmi les archevêques la question de justice sociale bat son plein au sein de la communauté catholique. Ceci est une fierté pour les fidèles qui étaient dessus de ses hommes d’église affiliés au régime.
Merci au Pape d’avoir choisi Philippe Ouédraogo ; il sera sans doute un jour cardinal, un rang que certains archevêques effectivement doyens n’auront jamais.
8. Le 2 mars 2010 à 13:56, par bcoeurplayer En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
bien dit la paix n’est pas un vain mot elle incombe à touset surtout à ceux dont la voix porte c’est-à-dire à ceux les plus écoutés et respectés...l’eglise Catholiques ne pouvait pas mieux réagir !!!!
9. Le 2 mars 2010 à 15:01 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Ni de nouvels dicour ne feras rien,ni de faux vrai semons ne feras rien, que cette église de Jésus revienne sur ses bases anciennes(qu’est la charité)on ne sauvera l’église de Dieu qu’avec la charité et non ce jetté dans la politique pour faire bonne presse,qu’a t’on dénocé avent de sapitoyer surl’article 37,Pourquoi la chefferitradutionnel a le vent enpoupe c’est que de ce culte des anciens ont meurt pour une traihisonqu’elquonque.Les hommes sont devenuent indivudualiste aunon de certaine réligions,alors mieux vodrais pour ces réligions qu’ils ce limite a leurs culte que de fairent de la politique quin’engendreque desguerre plus fraticide que l’aticle 37 je Israel Palistine,guerre civile du Liban,Alquaïda que tout le monde condane,ilni a nul par la vérité,sinon Jésus ne devrait pas Mourir,de grsse défendé le genre humain comme a ses début de l’histoire de l’église a sa pénétration au Burkina Faso,laissez la politique au politicien(beau parleur)Rome et César.On tua César pour sauvé Rome mais ce n’était que par jalousie,et César pour Orgueuil traversa le rubicon ,par amour pour Céopatre.
10. Le 2 mars 2010 à 17:02, par Fred depuis NEWARK, USA En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Une fois de plus, merci aux eveques d’etre aussi explicites, impartiaux,veridiques, objectifs et a l’ecoute de la societe. Ils font ici la preuve qu’ils sont plus a l’ecoute du peuple que ceux-la meme qui ont en charge les destinees du meme peuple. Je suis aujourd’hui fier d’etre chretien et je leur demande de garder leur foi en Dieu et de ne pas ceder au chantage de ces gens indignes car je suis sur qu’il y en aura s’il n’y en a pas deja. L’injustice est l’une des principales causes des differents maux de notre societe et nous devons a la suite de ces eveques, chacun a son niveau prendre des decisions et poser des actes afin que notre pays ne sombre pas dans la desolation. Ils (les eveques) ont debute le travail et nous devons la terminer !!!Courage a tous et que le seigneur guide nos pas en tout temps et en tout lieu ! Amen !!!!!!!!
11. Le 2 mars 2010 à 17:24, par FGH En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Belle prise de position ! La vérité fait effectivement mal n’est-ce pas ? (je ne suis pas sûr que mon Mooré soit bon). J’avoue que j’ai eu la même réaction que ce monsieur qui a décroché son téléphone pour appeler son ami... J’ai dit à haute voix à ma famille "c’est pour de telles valeurs que j’aime me savoir Chrétien".Et l’effet spychologique de cette prise de position publique de l’Eglise Catholique, sur tous ces agitateurs du CDP, est même plus fort que celui du dernier putch qu Niger qu’ils n’ont pas hésité à balayer du revers de la main en clamant haut que le Niger n’est pas le Burkina ! Elle en bouche plus qu’un coin à toutes ces autres entités morales, et moi je le dis ouvertement, à toutes ces autres confessions religieuses et organisations coutumières qui ont formé le collège des sages, mais qui se révèlent aujourd’hui incapables d’assumer les positions courageuses que leurs représentants dans ce collège avaient prises alors.
A qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 ? Sacrée question à laquelle Blaise devrait répondre en premier ; lui qui sait que ses ouvriers agitateurs du moment sont les mêmes qui rasaient les murs il y a 10 ans lorsque ça chauffait dans la rue... Certains avaient même "failli ?" quitter le territoire comme des rats d’un navire en déperdition. Les revoilà pourtant, comme des Zorro, pour réclamer ce retour en arrière. Blaise devrait savoir que ces gens-là, plus qu’il y a 11 ans, ont accumulé un peu plus de biens pas toujours bien acquis ; et que c’est cela qui les motive plus que tout. En même temps, il doit savoir que les rats d’il y a 11 ans ne sauraient subitement s’être transformés en lions capables de sortir des griffes face à une autre menace ! Il devrait enfin savoir que cette grande masse de jeunes qui n’avaient que 10 ans en 1999 en ont 21 aujoud’hui et qu’il faut y ajouter tous ceux qui avaient 15 à 20 ans, pour comprendre que, ce que eux tous retiennent de lui, Blaise, c’est d’avoir fait ce qu’il a laissé faire un certain 13 décembre 1998 : embraser tout le pays qu’il avait pourtant la charge de conduire au progrès. "A un niveau constitutionnel, tout changement doit viser le bien commun et non les avantages de groupes particuliers ; la justice sociale est à ce prix". Voilà désormais une citation à inscrire en lettres d’or dans les annales de l’Eglise Catholique du Burkina et de l’histoire de notre démocratie. Pouvu que Blaise lui-même croie en la justice sociale dont il saupoudre parfois ses discours...
12. Le 2 mars 2010 à 20:49, par Eric En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Bravo à l’église ! De par sa position clairement exprimée, elle fait honneur aux hommes épris de paix et de justice sociale. Bon vent à ses dirigeants et que Dieu les bénisse !
13. Le 2 mars 2010 à 21:15, par Tasma En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
On attend aussi avec impatience la reaction des autres confessions religieuses, surtout LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE et LA COMMUNAUTÉ PROTESTANTE. Le plus tot serait le mieux.
14. Le 2 mars 2010 à 21:21, par lbagor En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
bonjour. je me suis toujours dis pouquoi sont ils tous silencieux ? mais avec cette reaction de l eglise je suis sur que tous reagirons : protestant et musulmans et meme les tanties.
15. Le 2 mars 2010 à 22:48, par BADO En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
jai toujours di et pensé qil ny aura pa de modification DE L’ARTICLE 37
et il ny aura pas de modification.
MERCI
16. Le 3 mars 2010 à 00:44, par Alima En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
lES PRETRES SE MELENT DE CE QUI NE LES REGARDE PAS :
VIVE BLAISE COMPAORE :
VIVE FRANCOIS COMPAORE :
CELUI KI N EST PAS D ACCORD QU IL QUITTE LE BURKINA :
Le 3 mars 2010 à 01:16 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
je pense que vous serez la première à détaller au premier coup de feu. pour éviter cela prenons la mesure du message des évêques
Le 3 mars 2010 à 11:00, par Cogito En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Vous ne sentez pas que vous nager à contre courant ! Unisons nos voix et disons non à ce braconage constitutionnel pour le bien général de notre cher patrie.
Le 3 mars 2010 à 11:58, par kilolas En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Domage tu n’aime ni BLAISE, ni FRANCOIS. c’est le contarire de ta pensée que tu as exprimée. L’EGLISE a fait preuve de patriotisme car la politique est la participation aux affaires de la Cité et tout citoyen en a l’OBLIGATION.
Le 3 mars 2010 à 23:47, par Divague2010 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
en fait je t’en veux pas avec un raisonnement nul et non avenu aussi plat que le tient, on voit qu’il y a beaucoup à faire au Burkina en matière d’éducation voir plus. Je me demande si tu es en intime connection avec ta propre raison raisonnable.
Crisby depuis la Généve
17. Le 5 mars 2010 à 19:11 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le coup de semonce de l’Eglise
Et le rocco qui est catholique ? Qui va t il obéir ? Son évêque ou son prési ? Yako !