LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

Publié le vendredi 26 février 2010 à 01h55min

PARTAGER :                          

Depuis quelques jours, la Côte d’Ivoire et le Niger tiennent le haut du pavé dans les discussions de l’opinion publique nationale, qui ne manque de faire le parallèle rentre la situation dans ces deux pays et l’actualité politique burkinabè, dominée par le débat sur une éventuelle modification de l’article 37 de la Constitution. C’est dans ce contexte que la polémique autour de l’application de la Taxe de développement communal (TDC) a vu le jour, ravissant la vedette à tous les autres sujets avec l’avantage qu’il a d’être national.

Pour rappel, c’est le jeudi 28 janvier dernier que la mise en œuvre effective de cette taxe, instituée depuis la loi de finances 2008 par le gouvernement burkinabè, a été annoncée par le maire Simon Compaoré, au cours d’une conférence de presse, avec la précision d’un délai fixé au 31 mars 2010 pour l’acquisition des vignettes. La TDC se veut une solution pour financer le développement local en ce sens qu’elle est une taxe locale dont le recouvrement doit venir augmenter les capacités d’intervention des collectivités. Cette annonce a donné lieu à un véritable débat, qui a mis aux prises citoyens et autorités politiques par presse interposée.

Pour une bonne partie de l’opinion publique nationale, cette taxe est une double imposition parce qu’elle est déjà perçue sur les produits pétroliers et que son application n’entraînerait pas une baisse considérable du prix du carburant à la pompe. L’édile de la capitale, président de l’Association des municipalités du Burkina (AMBF), s’en défend en expliquant qu’il s’agit d’« une revendication des communes pour les communes », une mesure d’accompagnement de la communalisation intégrale, puisque les montants recouvrés seront entièrement reversés aux communes.

Quoi qu’il en soit, l’on aura constaté, le mercredi 24 février 2010, que la Taxe de développement ne rencontrait pas d’échos favorables au sein de la population, qui s’est fortement mobilisée pour la marche de protestation à l’appel des syndicats. Une fronde généralisée qui n’est pas sans rappeler le sort réservé à l’imposition du port du casque, les émeutes en moins pour le moment. Et l’on peut s’étonner que l’on fasse autant de grabuge pour « si peu ». Ainsi, le retour de la vignette, qui n’a pas laissé que de bons souvenirs, ne fait pas beaucoup d’heureux.

En réalité, si les gens renâclent à payer, ce n’est pas tant en raison du montant de cette taxe que de l’incertitude quant à l’utilisation qui sera faite de cet argent. Le déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés est tellement abyssal que les Burkinabè ne misent pas un kopeck sur le principe que 40% de l’argent est affecté à la commune qui le collecte et les 60% sont reversés dans un compte intitulé « Compte de solidarité communale ».

Les gens sont blasés et convaincus que l’argent récolté va servir plutôt à engraisser certains responsables. C’est la faute aux dirigeants si une telle situation s’est installée. Les deniers publics sont l’objet d’une mauvaise gestion et détournés à des fins personnelles, le pays souffre d’une corruption aigüe, et rarement l’autorité a sanctionné de gros poissons quand bien même les faits sont avérés.

Le déficit de confiance est donc criard entre gouvernants et gouvernés. La différence de pouvoir d’achat et de mode de vie a fait apparaître deux pays des hommes intègres : un Burkina de Ouaga 2000 et un autre de Taabtenga (quartier non loti situé dans la périphérie Est de la capitale). Ces deux Burkina, parfaitement opposés, évoluent de façon parallèle, les villas cossues du premier tranchant avec les ghettos du second, qui est à l’image des autres zones non loties.

Ce qui fait dire à d’aucuns que si tu nais pauvre sur la terre des hommes intègres, il y a de fortes chances que tu meures pauvre ; entendez par là que les portes de la réussite sociale s’ouvrent beaucoup plus aux riches qu’aux indigents. Les simulations effectuées indiquent que la majorité des « contribuables burkinabè » auront à payer entre 1000 et 2000 F CFA pour les engins à deux roues et entre 7000 et 10 000 F CFA pour les véhicules. Alors que parmi les croquants de la TDC, il en existe dont la somme qu’ils doivent débourser ne représente même pas le prix d’une journée de bière et de brochettes.

Le problème, c’est donc moins le montant de la taxe que le principe même de son payement. Malheureusement, on voit mal comment la tendance actuelle peut être inversée, et le manque de confiance, effacé des mentalités. Certes, force reste à la loi et le civisme fiscal est un devoir, mais il faut pour ce faire que le citoyen puisse accomplir son devoir civique fort du crédit qu’il accorde à ses administrateurs. Avec la vie chère, les gens croulent sous le poids des problèmes, et le scepticisme gagne du terrain.

Il faut pourtant contribuer. N’oublions pas que l’aide publique au développement est le produit de taxes et impôts des citoyens des pays occidentaux. Et nulle part au monde, on ne paye l’impôt ou les taxes en riant, car on a l’impression de se faire écorcher à vif. Alors il faut qu’on apprenne à casquer pour ne pas demeurer dépendant d’un quelconque soutien extérieur, car comme le dit un adage bien de chez nous : « Si on te lave le dos, frotte-toi le ventre. » Mais encore faut-il pouvoir croire en la destination finale réelle de l’argent que l’on va sortir d’une bourse déjà bien maigre !

Par Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 26 février 2010 à 08:01, par bhagus En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    pauvre burkina , ils en veulent plus et plus et surtout que cette annee il y’a une campagne presidentielle a financer , mais toute chose a une fin , on en aura serieusement mare un jour

  • Le 26 février 2010 à 16:09, par On est plus loin de la victoire En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    Sanou j’adhère entièrement à ton analyse de la situation en ce qui concerne la TDC.On n’a pas besoin de faire de multiples démonstrations pour savoir que cette taxe est déjà payée au titre de la Taxe sur les Produits Pétroliers payée dépuis 1994.Le législateur veut-il nous dire que les conditions des burkinabè se sont améliorées pour leur extorquer de façon injuste des sous ? loin de là. Au contraire la vie au Faso devient de plus en plus insuportable pour les les burkinabè honnetes qui vivent de la sueur de leur front.Les chiffres calculés loin du pays réel souvent meme hors du Burkina nous dirons que la croissance économique est continue et l’indice de développement humain est satisfaisant.Mais nous les citoyens du pays réel, nous savons ce qui se passe dans ce pays là ."Lorsqu’un gros cailloux se retrouve sur la route, dans un premier temps , les passants le contourneront ; plus il dure, les passants le trouveront encombrant et il viendront en grand nombre pour le mettre hors d’état de nuir" d’après Seydou BADIAN. Il est évident que nous ne sommes pas loin d’une telle situation.En outre, nous les citoyens honnetes nous ne pouvons plus accorder du crédit à cse gens là Qqui le lient jamais l’acte à la parole.D’ailleur meme le maire Simon lors de son intervention à la télé n’a pas dit concrètement ce qui sera fait de celle malle.
    Nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle ; cette taxe ne sera pas payée. Les choses ne font que commencer. A bon attendeur , salut !

  • Le 26 février 2010 à 17:14, par Prince Aziz En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    le probleme est que si l’on accepte de payer cette année les années a venir verons une augmentation de ces même TDC alors ou iras toujours cet argent ?

    Cela deviendra une bagarre en Policier et Citoyens car moi je ne suis pas près a payer 125 ou koi de taxe dejà sur 1 litre de carburant et encore contribuer a gonfler les comptes des enfants de ces soit disant Gouvernant qui ne font que nous faire vivre le calvaire et le pays des homme integre a perdu sa valeur par leur faute.

    c’est maintenat le pays des Homme "Corompus" mon oeil de TDC

  • Le 26 février 2010 à 18:01, par Wendy En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    Monsieur le journaliste, vous avez tout dit : « En réalité, si les gens renâclent à payer, ce n’est pas tant en raison du montant de cette taxe que de l’incertitude quant à l’utilisation qui sera faite de cet argent. Le déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés est tellement abyssal… ». C’est exactement cela. Commençons par le Maire de la capitale qui défend (à juste titre la TDC). Y a-t-il eu la moindre suite au rapport de la Cour des Comptes qui a montré les graves irrégularités lors de la réfection de l’Hôtel de ville à plus d’un milliard de CFA ? Non. L’ex-Président du Conseil Constitutionnel, après avoir dilapidé quelques 50 millions de CFA de deniers publics dit le plus simplement du monde qu’il ne peut pas les justifier. La suite ? Rien. Dans l’affaire des fausses exonérations en douane, le DG de la douane après avoir été inculpé et sur le point d’être déféré à la MACO a vu toute la procédure annulée au motif que ce « n’est pas n’importe qui ». Depuis, plus rien. Et on pourra multiplier les exemples. Pendant ce temps on traque le petit peuple jusqu’à son dernier retranchement. C’est tout ça qui a creusé le déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés et qui va rendre le Burkina ingouvernable bientôt. Si on n’a pas pu appliquer le port du casque, si on n’arrive pas à appliquer la TDC, si le DG de la douane reconnaît lui-même qu’on ne peut pas intervenir au marché du Théâtre populaire pour déloger les fraudeurs, si, si… alors il faudrait situer les responsabilités et en tirer toutes les conséquences. D’ailleurs la Banque Mondiale vient d’introduire un nouveau concept dans son jargon à savoir le « paradoxe burkinabè », pour désigner un pays qui connaît une croissance mais dont la population se paupérise chaque jour davantage. A méditer.

  • Le 27 février 2010 à 00:02 En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    Comment nous sommes si bien maudits en economie

    Google : The CFA, ECOWAS and Monetary Union - Saoti

    Tapez ces mots dans Google et vous n’ etes pas heureux, vous serez au moins intelligents sur la science de votre misere.

  • Le 27 février 2010 à 14:14 En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    situation complexe !!on veut le progrès, mais on refuse tout ce qui peut nous y amener.Attendez au moins de voir la gestion qui en sera faite et là on pourra sevir. Je suis tout à fait d’avis que certains responsables abusent des biens publics, mais je pense que le Burkina sous l’ère Tertius subit quand même quelques "petits nettoyages" en ce qui concerne la corruption.

  • Le 28 février 2010 à 12:29, par Renaud Bambara En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    Je reponds à ce qu’il a ecrit mon frère concernant la corruption sous la gouvernance du premier Ministre Zongo. Que rien n’es encore fait pour le moment concernant cet argument, au contraire sa s’est enpirer. Et j’ai vue pas mal de cas quand j’etais au pays pendant mes conges de fin d’année 2009. Il faudra que le gouvernement prend des mesures strictes en donnant à la Citoyenne et Citoyen de dennoncer ses malfrats. Et en ce qui concerne le TDC qu’ils se disent que : personne ne paiera. s’ils n’ont pas pu developper le pays avec les millions et milliards qui etant des aides provenants d’ailleurs, sa ne sera pas avec nos pauvres dix ( 10 ) francs qu’ils vont le faire. Au contraire c’est pour remplir leurs bas ventre et compte bancaire. Ils font semblant de ne pas connaitre et savoir le vrai problème de nous les citoyens. Donc ils n’ont quand arreter de nous fugier tous les jours. Et avec la grace de Dieu sa finira un jour. au niveau de l’education il ya deja un grand problème que depuis là ils n’arrives pas à le resoudre. Le developpement d’un pays commence d’abord au niveau de l’education.

  • Le 28 février 2010 à 17:42, par kohole En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    A mon humble avis, je crois qu’il y a un problème de communication et de compréhension du contenu que le commun du mortel donne au terme « Taxe de développement communale ». La Taxe de Développement Communale, je retiens que c’est un impôt direct que devra payer tout propriétaire de véhicule au Burkina Faso (hors mis certains véhicules spéciaux et les véhicules agricoles). Cette taxe sera collectée annuellement et repartie entre toutes les communes, urbaines comme rurales, du Burkina Faso. Ces fonds permettront aux communes de financer des projets de développement à la base.
    Ainsi donc, le paradoxe qui se relève ici est le fait que la décision a été prise par le haut et non par la base. Je profite justement de cette opportunité de malentendu entre Administrateurs et Administrés ou entre gouvernants et gouvernés et pour rappeler que dans le processus actuel de mobilisation communautaire a s’approprier des initiatives de développement locales qui est en train d’être initie au Faso, il conviendrait parallèlement de changer de stratégie de prise de décision. Si le leadership burkinabé s’est rendu compte qu’il faut responsabiliser les communautés a la base pour accéder a un développement authentique, il sera adéquat de procéder au systèmes de centralisme démocratique de prise de décision. toute idées novatrice doit être mise sur la table des discussions au niveau des collectivités territoriales en allant de la base vers le haut, c’est a dire en partant des communes rurales, communes urbaines, départements, provinces et national. Il faut toujours éviter cette attitude coloniale administrative qui consiste à vouloir trouver les solutions des problèmes à la place de ceux qui sont concernés.
    A l’image par exemple de Monsieur COMPAORE, le Maire de la ville Ouagadougou qui reste incompris par les commerçants malgré tous les efforts qu’il déploie pour les aider. Ca peut se voire par ceux qui le côtoient de prés, qu’il cherche à mieux faire, à améliorer, à pérenniser, à développer le secteur commercial. Mais seulement, ils pourraient seulement se poser cette question : comment ces commerçants perçoivent mes messages ? A son insu il lui arrive de prendre des décisions que lui en tant que Maire juge utile pour le commerçant, a sa place. De prime abord, c’est faire preuve de quelqu’un qui assume ses responsabilités de Maire. Cependant, il s’agit bien des décisions imposées. Au delà de leur caractère policier, il s’agira de décisions qui ne pourraient jamais être comprises à leur juste valeur. Il serait donc utile que certaines recommandations ou décisions telles que les taxes imposées au commerçants soient dans un premier temps discutes par ces derniers sur leur bien fondes, sur une base d’analyse du bénéfice secondaire qu’ils auront a en tirer, avec bien sur la présence des experts financiers qui pourront mieux élucider le système des taxes et leurs procédures d’application, etc.
    Je parle en connaissance de cause. je connais par exemple un petit commerçant de tissus qui s’est vu ferme par force sa boutique pour taxes impayées, et en même temps, on lui exige une somme de 48000 F CFA pour régler. C’est bien une contradiction. Ce dernier ne sait plus a qui se confier, et explique qu’il ne sait pas pourquoi Mr COMPAORE agit de la sorte. On lui ferme la boutique et on lui demande de payer... / Il aurait fallu que cette taxe soit collectée par les commerçants eux-mêmes par exemple, pourquoi pas, je veux dire en fait qu’il ya un réel problème d’approche et de perception des taxes au Faso. Il faut bien sur faire ici la différence entre les petits commerçants et les grands entrepreneurs. il faut éviter la politique de l’Etat gendarme. Il faut responsabiliser les collectivités de manière a les amener a s’approprier des efforts de leur développement. C’est cela donner un pouvoir réel aux collectivités territoriales.

    Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

    On est ensemble.

    • Le 28 février 2010 à 22:26 En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

      Comment on va taxer des vouatures qui sont deja largement taxee ? En 1997 deja Konditamde le douanier de Oaga Inter a taxer 400.000f sur les vpoitures d’ occasion au titre des frais de transport douanes. Est- ce qu’ il n’a pas de bons fiscalistes honnetes et courageux pour dire a ce regime qu’ il y na une limitation a la taxation si on ne vit pas declencher la revolte fiscale ? On ne taxe pas au hasard, bon sang ! Voila que le gouvernment est coince actuellement. Il ne pourra pas appliquer ses mesures si les gens disent qu’ ils ne vont pas payer. Et ils ont deha dit. Ca devine tmme plus difficile pour les autres taxes a venir. Gouvernment, utilisez bien vos cadres specialistes sinon ca votre fin qui arrive doucement comme ca.

  • Le 28 février 2010 à 18:42 En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    c’est dommage on profite toujours des pauvres pour se developper pendant que les riches ne seront pas controlés sans oublier le raquetage de la police autour de ça

  • Le 28 février 2010 à 23:35, par Le nabé En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    La question a été clairement définie par le journaliste,que je félicite : la confiance.

  • Le 1er mars 2010 à 19:02, par Hess En réponse à : Taxe de développement communal (TDC) : Les Burkinabè ne croient plus en rien

    Lorsque j’ai lu cet article, je suis devenu tout triste. Parce que l’auteur a peint une vérité que tous ceux qui aiment le pays redoutaient : que les citoyens en viennent à ne plus croire en rien du tout. Conséquence : On doute de tout... on a peur de tout. Même ce qui honnêtement acquis suscite des doutes, on vote pas, etc.

    C’est en fait une confirmation. A ceux qui sont à l’étranger, essayez de donner quelques idées à vos frères et cousins qui sont au pays en situation de sans emploi. Vous serez vites decourager par les « ce n’est pas possible », « ca ne peut pas se faire ici », « il faut connaitre des gens », « il faut etre dans le circuit »... « il faut que tu glisses quelque chose » !

    Conclusion : une jeunesse qui ne rêve que de partir très loin car on ne croit plus au pays ni à son devenir !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino