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Syndicats Contre la taxe de développement communal : On débraie aujourd’hui

Publié le mercredi 24 février 2010 à 02h47min

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C’est aujourd’hui, mercredi 24 février 2010, que les centrales syndicales et les syndicats autonomes ont décidé de faire une manifestation de protestation sur l’ensemble du territoire pour marquer leur opposition à l’application de la taxe de développement communal (TDC).

En rappel, la TDC, instituée depuis la loi de finances 2008 par le gouvernement burkinabè, a vu son application effective annoncée par le maire Simon Compaoré, au cours d’une conférence de presse, le jeudi 27 janvier dernier, avec le délai du 31 mars 2010 pour l’acquisition des vignettes. Conséquence, la condamnation par les responsables syndicaux de la mise en œuvre de ce qu’ils considèrent comme « une taxe doublement payée ». A cet effet, ils ont également rencontré les hommes de médias le mardi 9 février 2010, les informant qu’un préavis de grève pour aujourd’hui avait d’ores et déjà été déposé.

Le débat sur la taxe a opposé citoyens et autorités municipales à travers les colonnes mais aussi la page web (forum des internautes) de L’Observateur Paalga avec la participation, entre autres, d’un militant de l’UNIR/PS, Mahamadi Sawadogo, le professeur certifié de philosophie en service au lycée Bogodogo, de Moussa Diallo et du président du groupe municipal CDP, Marin Casimir Ilboudo.

Le premier, Mahamadi Sawadogo, soutient que la TDC est une double imposition parce qu’elle était déjà perçue sur les produits pétroliers et que son application n’entraînerait pas une baisse considérable du prix du carburant à la pompe (cf. L’Observateur Paalga n°7566 du mercredi 10 février 2010). Moussa Diallo, quant à lui, avancera dans l’Observateur Paalga n°7575 du mardi 23 février 2010 quatre raisons pour ne pas payer la taxe de développement communal. Ces raisons sont :

1- le devoir civique à travers la nécessité pour tout citoyen de désobéir à toute loi qu’il considère injuste ;

2- le caractère injustifié de la taxe, qui « est injuste parce qu’elle est injustifiée » ; les vignettes avaient été supprimées dans un premier temps au lendemain de la dévaluation du franc CFA et de l’institution de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) ;

3- La surtaxation du citoyen burkinabè, qui paye déjà une multitude d’impôts indirects (TVA, TPP, TSDAAE, TDE, droits de douanes, droits de timbre, taxe sur les boissons, taxe sur les spectacles, taxe unique sur les assurances…) ; 4- le devoir citoyen, qui commande au citoyen « de veiller à la bonne gestion des deniers publics et de demander des comptes aux gouvernants qui les détournent ».

La réponse des maires se fera entendre de par l’écrit de Marin Casimir Ilboudo, par ailleurs maire de l’arrondissement de Baskuy (in l’Observateur Paalga n.7575 du mardi 23 février 2010), qui soutient que la TDC est « une revendication des communes pour les communes » en ce sens qu’elle a été réclamée et adoptée par toutes les communes du Burkina Faso. Des partis politiques, notamment l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), et le G14 ont apporté leur soutien à la protestation des syndicats, qui prévoient des marches-meetings ce mercredi à travers tout le pays.

Paradoxalement, cette grève a lieu au moment où s’ouvre la 12e édition des journées de la commune burkinabè, qui se tiennent du 24 au 26 février 2010 à Ouahigouya. On apprend également qu’une délégation gouvernementale, conduite par le ministre Soungalo Ouattara, a rencontré les responsables syndicaux le 22 février 2010 (voir encadré).

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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