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Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

Publié le lundi 22 février 2010 à 00h26min

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A Ouagadougou où ils se sont rencontrés, hier dimanche 21 février 2010, au palais présidentiel, le chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, facilitateur de la crise ivoirienne, Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et Alassane Dramane Ouattara de RDR, ont reconnu la gravité de la situation actuelle en Côte d’Ivoire suite à la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI). Aussi ont-ils exprimé leur attachement à l’Accord politique de Ouagadougou et pris rendez-vous pour une réunion d’urgence les jours à venir.

Alassane Dramane Ouattara refuse de s’adresser à la presse. Henri Konan Bédié débite des propos alambiqués comme : « nous ne sommes pas dans le gouvernement actuel qui est dissout ». Blaise Compaoré déclare ne pas avoir de bâton magique pour relancer le processus.

Faut-il lire par là des signes d’agacement chez le patron du RDR, d’égarement chez le président du PDCI-RDA et de lassitude chez le facilitateur, tous trois essorés par huit ans de crise ?

En tout cas la situation est de nouveau gnangmé, comme disent les Ivoiriens, au bord de la lagune Ebrié depuis la double dissolution, le 12 février dernier, du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI). Mesures accueillies par une flambée de contestations qui ont déjà fait des morts et de nombreux actes de vandalisme dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire.

Cette poussée de fièvre, énième obstacle au processus de sortie de crise, même si elle ne remet pas en cause l’Accord politique de Ouagadougou, comme le disent certains, a tout de même de quoi éprouver la sollicitude du médiateur : « Le facilitateur n’a pas de bâton magique pour trouver la solution à la relance du processus électoral » a, en effet, déclaré Blaise Compaoré, à l’issue de plusieurs heures de rencontre à huis clos avec les deux ténors de l’opposition ivoirienne. Même si plus loin, il se montre disposé à replonger la main dans le cambouis, sinon le pôtô-pôtô, de la politique ivoirienne : « Ce n’est le premier obstacle que nous rencontrons.

Cette fois-ci encore, surtout que nous sommes face à des délais à la fois incompressibles et très proches, les efforts doivent être déployés pour trouver les moyens d’aller à des élections apaisées ». Le maître de céans est-il parvenu à faire changer d’avis à ses « deux aînés » qui refusaient la participation de leurs partis au prochain gouvernement ?

« Ils [les deux hôtes] rentrent à 17 heures et le gouvernement est encore attendu jusqu’à demain. Pour l’instant, je ne peux rien dire sur la disponibilité des uns et des autres », a laissé attendre le facilitateur dont le souhait est qu’il ait « une entente pour que les parties signataires des Accords de Marcoussis soient présentes dans le gouvernement ».

Sera-t-il entendu ? « Pour l’instant, cela n’est pas envisagé, étant entendu que les consultations se déroulent aux pays », a lancé plus tard Henri Konan Bédié qui, pour mieux clarifier son propos, dira : « Nous ne sommes pas dans le gouvernement actuel qui est dissout ». « Mais qu’est-ce qu’il a voulu dire ? », s’est interrogé avec effarement un confrère.

Alassane Dramane Ouattara a, quant à lui, tout simplement boudé la presse frayant son passage dans une forêt de micros. Toutefois, trois hommes ont convenu de la tenue, dans les jours à venir, d’une réunion d’urgence (Lire communiqué final) .

Alain Saint Robespierre


Dialogue direct interivoirien : Communiqué de presse

1. A l’invitation de Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, Facilitateur du Dialogue direct interivoirien, Monsieur Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA et Monsieur Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, se sont rendus à Ouagadougou le dimanche 21 février 2010 dans le cadre d’une consultation avec le Facilitateur en vue de la relance du processus électoral, suite à la dissolution le 12 février 2010 du Gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEl).

2. Le Facilitateur a adressé ses remerciements aux deux responsables politiques pour avoir répondu à son invitation et partagé avec eux sa profonde préoccupation sur la situation de crise qui prévaut en Côte d’Ivoire. Il a réitéré son engagement à rechercher, avec la contribution de tous les acteurs politiques, les solutions idoines pour une sortie de crise apaisée. Les deux leaders politiques ivoiriens ont, pour leur part, renouvelé leur gratitude et leur confiance au Président Blaise Compaoré pour son rôle actif dans le processus de paix en Côte d’Ivoire.

3. Au cours des échanges, le Facilitateur, le président du PDCI-RDA et le président du RDR, ont reconnu la gravité de la situation dans le pays et appelé au respect de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) dont la mise en œuvre intégrale devrait permettre d’organiser, le plus rapidement possible, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

4. Soucieux de préserver les acquis et de remettre le processus électoral en marche, ils se sont accordés, après consultation des membres du Cadre permanent de concertation (CPC), pour la tenue en urgence d’une réunion en vue de trouver des solutions permettant le déblocage de la situation.

5. Au terme de la rencontre, le Président Blaise Compaoré, Facilitateur du Dialogue direct interivoirien a lancé de nouveau à la classe politique ivoirienne un appel au calme et à la retenue.

Fait à Ouagadougou, le 21 février 2010

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 22 février 2010 à 05:25 En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    Bon là je pense que notre Blaise commence à en avoir marre de la situation de n’arrive pas à se dénouer.

  • Le 22 février 2010 à 09:14 En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    Personnellement, ça me gène que Blaise se rende en RCI auprès de Gbagbo. C’est lui qui a allumé le feu, c’est à lui de se déplacer à Ouaga. Pas le contraire !!!!

  • Le 22 février 2010 à 10:00, par Manitu En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    J’attends toujours le jour où notre super facilitateur réussira sa mission quelque part.

    Le Togo s’enlise, la Guinée s’embrouille, le Soudan s’effrite et la Côte d’Ivoire se Gnagamè. On est bien parti...

  • Le 22 février 2010 à 12:23, par Paris Rawa En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    - Le principal point faible de la méthode de Blaise Compaoré dans ses missions de médiations, c’est omission systématique des aspects judiciaires. on ne parle jamais de procès pour les crimes des acteurs de ces crises politiques. Hors, dans des situations politiques (CI, Togo, Guinée) où il y a des victimes de violences politiques qui ne sont pas entendues dans leurs plaintes et où les coupables participent impunément au partage du pouvoir, on assiste nécessairement à un faux dialogue, truffé de non-dits, de silences imposés (aux victimes) et de petits calculs sournois.

    - L’impunité se trouvant ainsi "institutionnalisée" au coeur de ces médiations, les coupables (mauvais joueurs par habitude)ne ce privent pas de récidiver avec des décisions et des actions biaisées génératrices de violence, tant qu’ils estiment cela utile pour impacter la médiation et pour conserver ou accéder au pouvoir. On ne peut pas continuer, à chaque crise politique violente, à simplement passer les victimes innocentes par pertes et profits, sous prétextes que la paix serait prioritaire sur la justice. Existe-t-il une paix réelle sans justice ? Cette attitude encourage les violents à prendre leurs pays en otage et compromet la paix durable nécessaire au développement.

    - Par ailleurs, l’argument culturel de la valeur et de l’importance des palabres africaines dites traditionnelles ne peut pas être évoqué dans ces cas, à moins de l’accompagner et le compléter en même temps avec l’argument du caractère grave et souvent impardonnable du crime de sang dans les mêmes traditions africaines. Pour l’Afrique traditionnelle, la vie humaine est sacrée !

    • Le 22 février 2010 à 13:51, par ttcp En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

      Mon frère avec votre respect, je dirai de revenir sur terre (même si vous dites êtes à Paris) car votre théorie ne peut prospérer face en une situation de conflit armée.Il ne s’agit pas d’un simple différend de tupe privé. Comment peut-on traduire des belligérants en justice et parler de négociation ? complètement absurde.

      • Le 23 février 2010 à 14:53, par Paris Rawa En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

        Monsieur ttcp ! Je ne suis peut-être pas réaliste, et réclamer la justice pour sortir des situation de violence peut toujours vous sembler être une attente absurde. Mais une chose est sûre et indiscutable : une négociation sans justice, c’est la loi du plus fort. Et tant que le plus faible conservera en lui son désire de vengeance, la paix n’est qu’un sursis, un mirage qui ne dure qu’un moment. Ce n’est pas une question d’être d’accord ou pas, c’est la nature des choses, qui explique les explosions de violence à répétition dans nos pays. D’où ma question à laquelle vous n’avez pas répondu : existe-t-il une véritable paix sans justice ?

        Regardez ; en Guinée, la menace de la justice pénale internationale a bousculé la junte militaire pour que les choses bougent dans le bon sens et l’espoir commence à naitre ! C’est ce qui manque au Togo et à la CI où certains acteurs de la scène politique ne se gênent pas pour dire et faire n’importe quoi. La peur du gendarme qui doit encourager la vertu fait défaut, alors tout est permis.

  • Le 22 février 2010 à 13:01 En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    J’ai cette impression d’une main invisible qui voudrait compliquer les équations comme fait en Cote d’Ivoire. Le coup d’Etat reussi n arrange pas ceux qui comptent sur les conflits pour avoir du boulot et courrir dans les mediations. Y t il vraiment besoin d’un mediateur dans des cas aussi consensuels et limpides comme au Niger où la desapprobation etait totale envers le regime Tandja ? Mediation entre qui et qui ? Faut il une solution à la Nigerienne pour sauver le peuple ivoirien ?

  • Le 22 février 2010 à 14:11, par Kon N’doungtouly En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    J’aime bien que le Président Blaise réussisse dans ses médiations surtout que c’est pour restaurer la paix dans ces pays en difficultés ; mais n’en faisons pas trop en toute occasion pour lui jeter des fleurs !
    On en a eu plein les yeux et des oreilles lors du forum des jeunes à Bagré où un cross pour magnifier ses differntes médiations s’y est invité ,on ne sait comment cet amalgame des organisateurs dont le grand Maître n’est autre que le ministre de la jeunesse alias « Capi » (Capitaine ).
    Or n’oublions pas que l’histoire a de la mémoire , et tout le monde sait que c’est BAGBO lui même qui a proposé à COMPAORE d’être Facilitateur , et il sait pourquoi .Pendant ce temps , BAGBO se rend compte qu’en réalité COMPAORE ne fait qu’engranger des glorioles pour son propre compte .Les sorties des gropuscules ici et là pour louer les efforts du Facilitateur ne font que conforter BAGBO dans ses convictions .Tenez , à ce Forum , le Président Blaise dit qu’il s’évertu dans la médiation non pas pour la Cote d’ivoire mais pour l’intérêt du Burkina .Son excellence le Président n’a pas usé de diplomatie pour exprimer le fond de ses pensées ; c’est des écarts de langage qui peuvent amener Bagbo à changer son fusil d’épaule.
    Soyons patients et attendons de voire les signes de retours définitifs de la paix en Cote d’ivoire ,Togo , Guinée avant de festoyer ; jusque là il n’y a que des échéances qui sont réculées pour ce qui est de la cote d’ivoire .

  • Le 22 février 2010 à 18:10 En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    La mediation et la communauté internationale se sont mis le doigts à l’oeil jusqu’au cous. En effet tout le probleme de la CI repose sur la l’IVOIRITE et non pas sur les elections.Ce probleme resurgira tant qu’il ne sera pas effectiviement resolu. Coupler la revision de l’état civil aux elections est la pire betise qu’il ne fallait pas commettre car Il apparait clairement aujourdhui que cet etat civil se fait à dessins electoraux. La classe politique, la communauté internationale et le facilitateur auraient dû nettoyer proprement l’etat civil et Savoir qui est ivoirien et qui ne l’est pas ; avant d’ouvrir le registre de la liste electorale. On restera encore à ce stae jusqu’en 2015 et Gbagbo aurait cumulé 3 mandats sans veritablement etre elu à un seul.
    Salut

  • Le 22 février 2010 à 23:43, par New York USA En réponse à : Bédié et ADO chez Blaise : Le facilitateur dit ne pas avoir de bâton magique

    Donner la paix a des millions de personne par une seule personne n’a jamais ete facille. Courage a vous Compaore et ne jamais lesser les bras tomber. Please keep going,car dans les jours a venir tu seras le second Mandella with a nobel price in Burkina faso.

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