Chute de Tandja : Les conséquences de la patrimonialisation du pouvoir
Décidé à avoir une extension exceptionnelle de son mandat de trois ans supplémentaires pour « achever les chantiers entrepris » à savoir la négociation des contrats d’uranium et de pétrole, Mamadou Tandja a fini par perdre la tête, au point d’être bouté, manu militari, le jeudi 18 février 2010 de son fauteuil présidentiel par un groupe de mutins.
C’est un ouf de soulagement pour les Nigériens qui ont souffert, pendant longtemps, le martyre ainsi que pour la communauté internationale qui a simplement condamné pour le principe cette action pouvant être considérée comme d’utilité publique. Maintenant que Tandja, « l’immuable », a été mis sur le banc de touche, on s’interroge sur ce que deviendront ses tanties, ses tontons, ses cousins, ses neveux, et autres descendants directs ou indirects de l’ex-homme fort, qui géraient à leur guise les biens publics nigériens ?
En effet, la patrimonialisation du pouvoir avait fini par avoir raison du natif de Maine-Soroa (région de Difa) qui, illuminé subitement par l’odeur du pétrole, en plus de l’uranium, n’avait plus les pieds sur terre. Cela est bien regrettable, pendant que de nombreux pays s’apprêtent à commémorer, cette année, le cinquantenaire de leurs indépendances, que plusieurs de nos dirigeants africains, qui devaient veiller à ce que les fruits de la croissance touchent l’ensemble de leurs concitoyens, laissent le pognon du peuple entre les mains de leurs familles respectives.
Les pauvres populations sont presque narguées, à la limite, marginalisées par les chantres de la patrimonialisation qui est loin d’être une exception nigérienne. On ne peut donc pas verser une moindre larme pour Tandja considéré, dans certains milieux, comme faisant partie du prestigieux cercle des présidents africains milliardaires, alors que son peuple croupit toujours dans la misère. Et il doit avoir appris à ses dépens car ce n’est pas en « mouillant » forcément certains bonzes de l’armée de plusieurs paquets de millions de FCFA que le fauteuil peut être sauvé.
Rabi Mitbkèta
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 22 février 2010 à 14:15, par Soldat Kakato En réponse à : Chute de Tandja : Les conséquences de la patrimonialisation du pouvoir
Que ce coup d’Etat serve de lecons a ceux qui revent d’eternité. Si je felecite les auteurs du putch pour n’avoir pas wanké ou dadissé Tandja, je me demande par contre ce que ce meême Tandja pense des jeunes militaires morts lors de cette operation que je salue encore une fois. Aura t il la conscience tranquille, lui qui selon les informations qui circulent, ne sera meme pas jugé. J’aurai suggéré que les familles des militaires morts estent en justice contre lui, car ces soldats etaient sous ses ordres.
2. Le 23 février 2010 à 14:15, par Boudwarba En réponse à : Chute de Tandja : Les conséquences de la patrimonialisation du pouvoir
"on s’interroge sur ce que deviendront ses tanties, ses tontons, ses cousins, ses neveux, et autres descendants directs ou indirects de l’ex-homme fort, qui géraient à leur guise les biens publics nigériens ?" Est ce vraiment comme ça ? était-ce ses parents ?
il ne faut pas confondre et emprunter rapidement le constat de maître Salif Diallo pour l’appliquer à tout. Chez Tandja n’y a t’il pas eu plus d’entêtement que de patrimonialisation ?
Ses frères cadets et soeurs geraient-ils avec lui ? Si c’était le cas les arrestations ne s’arrêteraient pas au seul Gvt. Si tu fais un coup ici il faut prendre les frères, soeurs, oncles, cousins, beaux frères et autres dont des frères sont devenus des beaux. Il faut voir comment se dessine une patrimonialisation du pouvoir qui est un vrai système engrené et gangrené.
Maître Salif est un Grand politologue et un grand politique. Vous aurez beau tourner vous reviendrez à sa proposition si non le pays va implosé.