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SITUATION DES ENSEIGNANTS : Le SNEAB hausse le ton

Publié le vendredi 19 février 2010 à 00h23min

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De nombreuses victimes d’abus divers sous la révolution n’ont toujours pas vu leurs dossiers révisés. C’est l’objet de cette lettre ouverte du SNEAB (Syndicat national des enseignants africains du Burkina) au ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.

Monsieur le Ministre,

Dans le cadre de la réparation des torts commis par l’administration sur les usagers et les travailleurs du secteur public de notre pays, des efforts ont été faits pour apurer un grand nombre de dossiers et régler plusieurs contentieux. Cette prédisposition au dialogue et à la concertation a été largement saluée.

La reprise des enseignants licenciés, leur réhabilitation administrative et financière participent de cette volonté de la IVe République, à rétablir tout citoyen lésé du fait même de l’Etat. Il faut reconnaître cependant, que l’application de la Zatu 08 AN IV du…..1988 n’a pas pris en compte tous les cas de figure lors du reversement des agents. Ainsi la totalité des enseignants dits "révolutionnaires", la première promotion du Service national populaire 1984 et les promotions de 1985-86-87 ont été lésées.

- 881 élèves instituteurs des promotions 1983 à 1985 n’ont pas bénéficié d’avancement avant leur reclassement au titre du CEAP ou du CAP ;
- 75 élèves instituteurs adjoints (EIA) de la promotion 1984 ont été reversés au 01/01/1989 à l’indice égal à celui déjà atteint en 1986 ;
- 38 élèves instituteurs adjoints (EIA) de la promotion 1985 ont été intégrés en 1986 au lieu de 1985 en raison de la période du Service national populaire (SNP) ;
- Beaucoup ont été intégrés ou reclassés sans que leur année du SNP ne soit prise en compte, etc. Depuis 2005, ces camarades ont constitué des dossiers de révision de carrière. Une commission spéciale comprenant un représentant du SNEA-B a travaillé sur ces dossiers dont les conclusions ont été remises à votre département depuis 2007. Voici donc bientôt quatre (4) ans que le dossier est techniquement prêt.

Notre organisation qui suit de près la question a eu plusieurs rencontres avec les différents ministres de la Fonction publique, dont la dernière remonte au 15 juillet 2008. Toutes les promesses ont été faites quant à l’aboutissement heureux du dossier, hélas nous sommes au regret de constater le laxisme qui entoure le traitement des dossiers des agents de l’Etat. Le Premier ministre ne prêche-t-il pas dans un désert en incitant les agents à plus de rigueur, d’ardeur et de probité dans le service public ? Comment peut-on exiger d’un travailleur le sacrifice si au même moment son moral est sapé par l’administration ? Il est évident que le rendement d’un agent reste fortement tributaire de la motivation que l’employeur a su lui insuffler.

A la dernière rencontre, il nous avait été dit que tout était fin prêt, et qu’une communication orale en conseil des ministres sera faite. En clair, il ne restait qu’à élaborer les actes de jouissance. Monsieur le ministre, à quand le bout du tunnel pour ces camarades lésés ? De la date de dépôt des dossiers à aujourd’hui, nombreux d’entre eux ne sont plus de ce monde. Combien devront-ils encore mourir avant que ce dossier aboutisse ? Nous avons aujourd’hui le sentiment que votre département a délibérément mis le pied sur ce dossier pour des motifs non avoués. Pour notre part, le SNEA-B estime avoir observé toute la patience que requiert la situation. Et c’est à juste titre que nous nous inquiétons avec les autres travailleurs quant au silence de la Fonction publique et aux conséquences que cette situation pourrait entraîner dans les semaines ou jours à venir.

C’est pourquoi, Monsieur le ministre, le Bureau national vous interpelle et vous invite à un déblocage sans délai de ce dossier afin que les travailleurs entrent dans leurs droits légitimes. En outre, nous déclinons toute responsabilité quant aux désagréments que la situation pourrait engendrer. Tout en vous souhaitant bonne réception, recevez Monsieur le ministre, l’expression de nos sentiments respectueux et de notre ferme volonté à faire rétablir les travailleurs dans leur droit.

Ouagadougou, 05/02/2010

Pour le Bureau national, Le Secrétaire général national

Jean KAFANDO Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques

Le Pays

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