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Vie conjugale : L’accueil de l’hôte de la famille

Publié le vendredi 19 février 2010 à 00h24min

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Rock Audacien D. Damiba : Conseiller conjugal

Une fois de retour au domicile de son ami-logeur, l’étranger venu de très loin se donna le plaisir de remercier à haute et intelligible voix son bienfaiteur d’un soir. Et comme si cette congratulation ne suffisait pas, il se tourna vers l’épouse et renchérit : << Madame, remerciez pour moi votre gentil époux.

Il vient de m’offrir un repas copieux dans un restaurant de luxe de la ville. Je lui suis vraiment reconnaissant et j’en garderai un grand souvenir >> Tout ceci s’est passé devant les enfants.

L’étranger, qui croyait bien faire, se doutait qu’il venait de créer une grave situation, un conflit et non des moindres venait de naître dans la famille à cause de cette largesse faite à l’endroit du visiteur. Il a suffi que l’étranger reprenne son avion pour qu’une bagarre se déclenche.

En effet, l’épouse avait gros sur le cœur et les enfants étaient très remontés contre leur père. Tous disent ne pas comprendre que le chef de famille puisse offrir un tel repas à l’étranger, dans un tel cadre, repas qui a certainement coûté cher, et que pendant ce temps , eux se contentaient du strict minimum. Le pire dans tout cela c’est que le chef de famille a toujours prétexté le manque d’argent pour ne pas satisfaire leurs demandes.

En réalité, ils ne sont pas contre le geste de charité qui vient d’être fait, ce qu’ils ne comprennent pas et qu’ils n’acceptent pas, c’est le fait d’aller festoyer dans un restaurant alors que la même somme d’argent aurait suffi à faire manger tout le monde y compris l’étranger. Ce qui serait une occasion de réjouissance pour tous. Que recherchait le chef de famille en posant un tel acte ? Démontrer son bon sens de l’hospitalité ? Soit ! mais n’aurait-il pas pu se prendre autrement ?

Ils seront nombreux à se reconnaître dans cette façon de faire. Les époux sont tellement soucieux de leur bonne image du "m’as-tu vu" du paraître, qu’ils n’hésiteraient pas à dépenser d’importantes sommes pour les autres, l’étranger de passage.

La question qui se pose est celle-ci ; Est-ce ainsi qu’on démontre le sens de l’hospitalité ? Est-ce ainsi que l’on reçoit bien l’étranger ? Nos parents eux, avaient une autre façon de faire. Le poulet de l’étranger était égorgé et préparé dans la famille et par l’épouse. cette dernière se donnait un point d’honneur à réussir la cuisine. Tout le monde s’en régalait avec joie et avec reconnaissance.

L’arrivée de l’étranger suscitait l’espoir d’avoir un repas hors du commun. On me rétorquera, qu’en ce temps-là il n’y avait pas de restaurant et autres maquis. Mais là n’est pas la question. Le plus important c’est comment faire de l’arrivée et du séjour de l’étranger une occasion de retrouvailles, de communion et de joie. Si fait que, ce n’est pas seulement l’affaire du chef de famille, mais l’affaire de tous et à commencer par l’épouse.

Dans pareille circonstance et avec de telles occasions et se sentant honorée, elle mettra le paquet, va innover dans l’accueil et l’art culinaire pour mettre tout le :monde à l’aise. c’est pour cela que l’on dit pour être bien accueilli chez quelqu’un il faut s’entendre avec l’épouse.

Après tout l’étranger n’est-il pas l’hôte de tous et l’épouse premièrement ? Dans un pays voisin du nôtre ; on accueille l’étranger en lui achetant un mouton que l’on égorge dans la famille et dont on confie la préparation à l’épouse. Et l’étranger se sent honoré et il en garde un bon souvenir. Là-bas, ça se passe ainsi, même de nos jours dans les familles modernes. Ce n’est donc pas une affaire des temps anciens et dans les villages.

C’est une autre conception de l’hospitalité qui non seulement met à contribution l’épouse, mais l’honore, la considère. Que recherche-t-on chez nous dans ces invitations dans les restaurants et en dehors du cadre familial, si ce n’est une promotion personnelle, égoïste. on s’attire des satisfécits personnels, question de se faire voir et cela au détriment de la cohésion familiale.

Ce n’est pas bon. Tout bénéfice que l’on récolte dans nos faits et gestes doivent profiter à toute la cellule familiale. Que l’on ne veuille pas offrir ce repas en famille n’est pas un problème. Si on choisit un autre cadre parce que plus intime, tant mieux. Il est par contre indécent de le faire tout seul sans l’épouse et on doit choisir cette occasion pour convier les enfants et l’épouse.

Tout le monde doit être de l’accueil, de la fête. Cela va coûter cher, c’est vrai, mais le sacrifice vaut la peine d’être fait car les retombées pour la famille sont nombreuses. L’idée qui prévaut ici c’est de faire de sorte qu’un acte de charité ne constitue pas une frustration pour les autres membres de la famille.

Et c’est pour cela que l’époux et l’épouse doivent parler ensemble et décider de ce qu’il y a lieu de faire. Retenons que l’hôte de la famille est l’hôte de tous, à commencer par l’épouse et sa gestion revient à tous. Puisse sa présence être une occasion de raffermissement, de consolidation, de joie et de paix pour la cellule familiale et non le contraire.

Rock Audacien D. Damiba : Conseiller conjugal (damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 février 2010 à 11:16, par Liberté pour tous En réponse à : Vie conjugale : L’accueil de l’hôte de la famille

    je suis tout à fait d’accord avec votre analyse M. Damiba. Il y a lieu de promouvoir le cadre familial et que chacun se sente utile...cependant, je voudrais émettre une hypothèse que l’hote n’a peut être pas reveler : "donner un oeuf aujourd’hui pour avoir un boeuf demain". En effet, nous sommes dans un monde où les intérêts (pour ne pas dire l’argent) guident les pas (chose d’ailleurs que je dénonce) des uns et des autres. Vous avez bien dit que l’étranger est reparti en avion, synonyme qu’il est sans doute aisée, solide ou qu’il a le gombo. Le chef de famille aurait donc décidé en toute connaissance de cause d’investir en cet homme en lui offrant un repas peut être copieux et un cadre enchanteur à l’abris des regard envieux ou dérangeants afin qu’il soit plus à l’aise dans leur "collation". Et qui sait, peut être qu’il a profité lui exposer ses quelques soucis financiers que l’étranger ne tardera pas à répondre favorablement après son retour au bercail. Monsieur ne peut pas dire certaines choses devant sa femme et ses enfants. En tout état de cause Monsieur attend de l’étranger un retour consistant de monnaie.
    NB:loin de mois d’approuver inconditionnellement cette attitude du chef de famille, je voudrais plutot mettre cette analyse sur le compte des exceptions.

    • Le 23 février 2010 à 11:44, par Fanta En réponse à : Vie conjugale : L’accueil de l’hôte de la famille

      C’est à "Liberté pour tous" que je réponds. "Donner un oeuf aujourd’hui pour avoir un boeuf demain", voilà qui laisse penser que vous n’avez pas le sens de l’hospitalité très développé si seulement l’intérêt guide vos actes ! Les étrangers sont très bien accueillis dans notre pays mais c’est vrai que souvent ils aimeraient être "aimés" et appréciés pour eux-mêmes, et non pour l’intérêt et l’attente qu’ils suscitent. D’ailleurs, lorsqu’ils s’en rendent compte, je peux vous dire qu’ils sont très déçus et peinés et qu’ils ne sont pas enclins à mettre la main à la poche !
      Alors apprécions-nous mutuellement dans un échange équitable qui sera profitable à tout le monde.

  • Le 19 février 2010 à 23:57, par SIMPO En réponse à : Vie conjugale : L’accueil de l’hôte de la famille

    Mes sinceres felicitations a Mr. DAMIBA pour cette analyse pertinente ! J en ai tellement apprcie le contenu que je ne peux m empecher de lui tirer mon chapeau. Ainsi, l on peut concilier tradition et modernite, au grand bonheur de toute la famille, on lieu de maintenir la femme dans son role tradionnel. Ensemble pour faire evoluer le statut de la femme, de la famille, de tous !

  • Le 20 février 2010 à 01:32 En réponse à : Vie conjugale : L’accueil de l’hôte de la famille

    Parfaitement d’accord avec le Koro Audacien. Ya trop de bluffeurs qui oublient leur familles. Moi ma famille est mon tout. J’ai des amis mais ils ne sont que des amis. Alors que ma famille, c’est moi- meme. Tu viens chez moi, je mobilise toute la famille et je ne vis pas au- dessu de mes moyens en allant a Silmande ou a Inde ou je ne sais encore.

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