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CONTRACTUELS DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT : "Et nos droits de licenciement ?"

Publié le jeudi 18 février 2010 à 00h43min

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Ceci est une complainte des 266 travailleurs contractuels du ministère des Infrastructures et du Désenclavement licenciés le 31 décembre 2009 sans droits.

Voici maintenant quarante-six (46) jours que notre employeur, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement est passé de la parole à l’acte. Son projet de licenciement des 266 contractuels a été mis à exécution.

En effet, depuis la date du 31 décembre 2009, il a été mis fin aux contrats à durée indéterminée de tous les contractuels du ministère, sur le motif d’un manque de ressources pour faire face aux salaires. Nous n’avons jamais contesté le droit pour notre employeur de procéder à des restructurations de son département ministériel qui peuvent naturellement déboucher sur des licenciements, lorsqu’il s’y trouve contraint. Cependant, ce qui est inconcevable, c’est le fait de mettre à la rue des centaines de chefs de famille sans prendre le minimum de dispositions pour qu’ils puissent entrer, ne serait-ce qu’en possession de leurs droits légaux dès la cessation de leurs activités.

Nous portons à la connaissance de l’opinion publique que jusqu’à la date d’aujourd’hui, pas un centime de droits légaux, ni de mesure quelconque d’accompagnement n’ont été versés à aucun de ces travailleurs qu’on a privés de revenus depuis le 31 décembre 2009. Comment veulent-ils que nous vivions dans de telles circonstances ? Quand nous cherchons à savoir les raisons, on nous rétorque que le dossier des droits a été acheminé au ministère des Finances et que tout dénouement éventuel ne pourrait venir que de là-bas. Aux dires de nos autorités, c’est dorénavant au niveau du ministère des Finances que le dossier est bloqué.

A notre grand désarroi, nous apprenons que notre dossier dort dans les tiroirs où les agents auxquels le dossier est affecté tergiversent à n’en pas finir sur le statut juridique de ces pauvres travailleurs que nous sommes et les textes de référence de nos contrats de travail. Pendant ce temps, ce sont nos familles (plus d’un millier de personnes) affectées par la mesure de licenciement, qui ploient sous le joug des difficultés existentielles suscitées par cette mesure.

Par ces temps de vie chère, procurer la ration alimentaire quotidienne aux membres de nos familles respectives, assurer les soins et la situation de nos enfants rabroués de leurs écoles pour scolarités impayées sont devenus une gageure pour nous.

C’est pourquoi, de façon ultime, à notre ex- employeur tout comme à Monsieur Lucien Marie Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances tous deux responsables de ce dossier, nous souhaitons attirer l’attention sur la situation périlleuse que nous vivons en ce moment. Il est vrai que nos femmes et nos enfants ne peuvent pas prétendre à l’aisance et au confort des vôtres, mais tout de même n’ont-ils pas droit comme tout Burkinabè à un minimum de bien-être social (nourriture, santé et scolarisation) ? Qu’ont-ils fait pour mériter un tel sort ? Encore une fois et de façon ultime, nous vous lançons un S.O.S messieurs les ministres.

Si pour quelque raison que ce soit, vous n’avez pas pu sauvegarder nos emplois, de grâce, œuvrez au moins pour l’amour de Dieu, à nous permettre d’entrer en possession de nos droits de travailleurs licenciés avec des mesures d’accompagnement. Pensez un tant soit peu à ces nombreuses vies gâchées ou en passe de l’être si des mesures urgentes et idoines ne sont pas prises pour atténuer la misère de ces travailleurs qui, des années durant, ont servi la Nation burkinabè comme vous le faites en ce moment. Ce n’est qu’à ce prix que vous prouverez à la face de la communauté votre compassion face à cette dure épreuve que traversent en ce moment vos anciens collaborateurs et que nous ne souhaitons à personne de vivre.

Les contractuels du ministère des Infrastructures et du Désenclavement licenciés le 31 décembre 2009.

Le Pays

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