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Epidémie de méningite : Titao au-delà du seuil de tolérance

Publié le jeudi 18 février 2010 à 00h44min

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Dans le cadre du Programme national de développement sanitaire (PNDS), le ministre de la Santé, Seydou Bouda, a pris le pool sanitaire de la région du Nord le jeudi 11 février 2010 à travers une visite au CSPS de Youba dans la commune urbaine de Ouahigouya, et présidé une rencontre ayant regroupé les autorités sanitaires et les forces vives de la région. Accompagné de Mohamed A. Chérif chargé de programme de la Banque africaine de développement au Bureau national du Burkina Faso, et de Mme Djamila Khady Cabbral, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burkina, le ministre Seydou Bouda et ses responsables des programmes et projets ont constaté l’état d’avancement des travaux du nouveau Centre hospitalier régional de Ouahigouya et du Centre médical avec antenne chirurgicale de Gourcy.

Manque de lits d’hospitalisation, pas d’ambulance, un Centre médical sans clôture et aux abords d’un marché à bétail, pas de logements pour les agents ; les conditions de travail au centre médical de Youba sont plus que précaires. Mais cette précarité n’entame aucunement la conscience professionnelle des agents qui disent donner le meilleur d’eux-mêmes en attendant des lendemains meilleurs.

Malgré le manque de cadre adéquat et l’insuffisance de personnel, les taux de fréquentation du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) par rapport aux différentes pathologies présentés par le major, ont été bien appréciés par les visiteurs. Convaincu des efforts que fournissent les agents de santé et soucieux du bien-être de la population, le ministre Seydou Bouda a promis la normalisation du CSPS de Youba.

Au cours de la conférence à l’hôtel de l’Amitié, le directeur régional de la Santé, à travers son exposé, a fait ressortir tous les problèmes dans sa zone de couverture. La région du Nord est surtout confrontée à l’insuffisance de personnel : un médecin pour 50 000 habitants, une sage-femme pour 45 194 personnes, ces ratios sont loin en deçà des normes préconisées par l’OMS.

Au niveau des pathologies, c’est le paludisme qui dicte sa loi dans cette partie du Burkina. 332 cas de personnes atteintes de Sida sont notifiés à nos jours. Titao est considérée comme le foyer de la méningite. Au niveau de son district sanitaire à l’heure actuelle, on a encore franchi le seuil épidemique de la méningite. Sur l’ensemble de la région, les statistiques laissent percevoir que la population ne se précipite pas dans les structures sanitaires quand il est question du planning familial. La malnutrition aussi sévit dans la zone.

Côté infrastructures d’accueil, la situation n’est guère reluisante. Le Directeur régional de la Santé s’est contenté d’énumérer les cas les plus urgents : la réhabilitation des infrastructures défaillantes, la normalisation des CSPS, la construction de deux locaux d’imagerie médicale à Séguénéga et à Yako, la construction du siège du district sanitaire de Titao.

Des échanges directs avec le ministre de la Santé, au cours de cette conférence à l’hôpital de l’Amitié, ont permis aux agents de soulever des problèmes liés à leur carrière. S’est invitée aux débats également la précarité des conditions de travail au Centre hospitalier régional de Ouahigouya. A ce niveau, la potion magique a été trouvée.

Il s’agit de la construction d’un nouveau Centre hospitalier régional dans le cadre du PNDS. Seyou Bouda et son équipe y ont fait un tour pour voir l’état d’avancement des travaux. A entendre le coordonnateur du PNDS, le docteur François Ramdé, ce nouvel hôpital dispose de toutes les infrastructures aux normes du ministère de la Santé.

« Le taux d’avancement des travaux de façon globale est de 43%, hormis les voieries et les réseaux divers. Au niveau des infrastructures, le taux d’avancement est de 90% », a laissé entendre le coordonnateur du programme PNDS. La particularité de ce centre hospitalier, fait-il remarquer, est qu’il dispose d’un service d’interface où médecins et tradipraticiens pourront collaborer.

Ce joyau est financé à 75% par la BAD. Son chargé de programme Burkina, Mohamed A. Chérif, n’a rien trouvé à redire sur la conduite des travaux. « Chaque sortie de suivi du PNDS est une école. C’est en tenant compte des particularités entre les régions, qu’on arrivera à asseoir une politique efficace de santé » a souligné le ministre Bouda.

Il s’est empressé de préciser que malgré les énormes difficultés soulignées par-ci par-là, le gouvernement a fourni beaucoup d’efforts. En 10 ans, dira le patron de la Santé, le système sanitaire au Burkina a beaucoup avancé dans ses différents compartiments .De nos jours on est à plus de 1400 CSPS contre moins de 800 vers l’année 2000. Des augmentations ont été enregistrées concernant les Centres médicaux avec antennes chirurgicales et les centres hospitaliers régionaux.

Le goulot d’étranglement reste toujours l’accessibilité. « Il faut forcément un autre plan pluriannuel pour combler les déficits les plus urgents », a annoncé le ministre Seydou Bouda. Pour Djamila Khady Cabbral, cette tournée permet de toucher du doigt les réalités du terrain. Ce qui pourrait susciter par la suite une réorientation et une redynamisation des différentes interventions pour une prise en charge sanitaire efficace et pour tous.

Seydou Bouda a également fait un tour à l’Agence régionale de la CAMEG à Ouahigouya. Avant d’arriver à Ouahigouya, il a aussi pris la mesure de l’exécution des travaux du Centre médical avec antenne chirurgicale à Gourcy. En rappel, le Plan national de développement sanitaire (PNDS), qui a vu le jour en 2001, est une structure de financement des plans d’actions du ministère de la Santé. Ce programme prend fin cette année.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 février 2010 à 01:16, par le bon citoyen En réponse à : Epidémie de méningite : Titao au-delà du seuil de tolérance

    Hi

    En lisant l’article, on a envie de pleurer.
    On constate que les infrastructures sanitaires du faso sont les plus lamentables et le manque de personnel est le plus criard et ce peu de personnel ne sont pas bien traité.

    La méningite aussi s’invite dans la danse et malgré tout cela on dit que ce pays avance.

    J’attends la réaction du député S Mahama sur la méningite qui est en train d’exploser et surtout ses propositions de riposte. Ou bien lui il est à l’assemblée uniquement pour la constitution ? Alors qu’il nous dise à qui s’adresser.

    Que dieu sauve le faso

  • Le 18 février 2010 à 12:53, par Sianko En réponse à : Epidémie de méningite : Titao au-delà du seuil de tolérance

    C’est assez désolant que nos autorités ne soient pas en mesure de mettre en place un programme conséquent de lutte contre ce mal qui sévit depuis des décennies dans notre pays.
    « Gouverner, c’est prévoir » dit-on ! Après nos pauvres mauvais communicants qui nous gouvernent s’empresseront de dire :« tout va bien au Burkina !
     »
    Un peu de pitié quand même !

  • Le 18 février 2010 à 14:26 En réponse à : Epidémie de méningite : Titao au-delà du seuil de tolérance

    Que voulez vous qu’on en pense de tout cela ? un gouvernement qui a d’autres priorites que la sante de sa population. Le Burkina ne se resume pas a Ouaga,le gouvernement et son president oublient les populations des autres provinces et des villages. ces gens croupissent dans la misere et la desolation pendant ce temps nos chers ministres, deputes et directeurs de societes se la coulent douce a Ouaga.

    Ils attendent encore le demarrage de la campagne presidentielle pour encore envahir les villages et exploiter cette meme misere qu’ils entretiennent. C’est vraiment triste et c’est cela la bonne gouvernance.

    Que c’est honteux.

  • Le 21 février 2010 à 16:05 En réponse à : Epidémie de méningite : Titao au-delà du seuil de tolérance

    Moi je suis sidéré par le manque de précisions du Ministre sur le nombre de CSPS. Le Ministre confirme t-il par là le peu de fiabilité des statistiques au Burkina Faso ? Au moins le nombre de CSPS...

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