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Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

Publié le mercredi 17 février 2010 à 01h43min

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On prête à Ernest Nongma Ouédraogo, cette fameuse expression " … on s’est souvent occupé de nos ennemis, maintenant il faut qu’on s’occupe de nos amis ". Phrase dite à quelques jours de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, et qui selon des analystes aurait été l’élément déclencheur du cannage du 15 octobre 1987. Car vu les positions de plus en plus tranchées à l’époque entre le camp du capitaine Blaise Compaoré et celui de Thom Sank, ce n’était plus qu’une question de dégainer plus rapidement que l’autre.

Et comme le capitaine Thomas Sankara aurait décidé de ne rien faire, l’autre camp a vite agi craignant que les partisans de Thom Sank qui avaient toute la machine répressive de l’Etat en mains ne se décident à aller contre le gré du président Thomas Sankara. Alors ceux-là qui étaient les amis indexés par l’expression de Ernest Nongma Ouédraogo ont fait ce qu’il ne fallait pas faire, à savoir assassiner un " espoir ".

En tirant esprit de la célèbre expression, on peut aujourd’hui dire que cela va se retourner contre Blaise Compaoré, dans le sens qu’il a pris l’expression à rebrousse poils. En effet, il n’est un secret pour personne que Blaise Compaoré ne fait que s’occuper de ses amis, heureusement cette fois-ci dans le bon sens ; oui il est devenu le " Monsieur bons offices " de la CEDEAO, le pompier de service de l’Union africaine. Quand il y a un feu quelque part, on fait appel à lui. Des fois la patate est tellement chaude qu’on se demande s’il ne va pas se brûler les doigts.

Et comme par miracle, il s’en sort, ce fut le cas de la Guinée Conakry, peu de gens aurait parié un kopeck sur la réussite de cette médiation, tant la chose se présentait alambiquée. Ô miracle, Dieu himself a envoyé la main de Toumba Diakité pour conduire à la sortie de crise comme un fil d’Ariane. En son temps, on avait écrit que Toumba a sauvé Blaise Compaoré dans le bourbier guinéen. Les affaires aux gros dossiers africains sur la table faso-présidentielle ne manquent pas. Il y a le Togo, la Côte d’Ivoire et même un peu du Niger. Le président Compaoré est franchement très pris en cette année électorale. Voilà pourquoi, on se demande s’il aura le temps de sa campagne. Et lorsque nous avons confié cela à un ami, il a presque éclaté de rire, en disant qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute sur la réélection de Blaise Compaoré, toute l’adversité n’arrête pas de se faire Harakiri.

Et lorsque nous avons avancé le nom de Me Sankara comme alternative crédible surtout avec son statut de chef de file de l’opposition, notre ami a littéralement pouffé de rire, sans rien y ajouter. Nous pensons avoir compris qu’il insinue que Blaise Compaoré, regarde trop dehors parce qu’il sait qu’en face il n’y a pas d’obstacle majeur. Son souci reste le taux de participation et son score qu’il voudrait sinon " Benalidien " du moins à hauteur d’homme. A part ce petit souci, on peut circuler, il n’y a rien à voir. On pouvait penser à un moment que le parti majoritaire aurait en son sein des requins aux dents acérées qui allaient essayer au moins de bousculer Blaise Compaoré dans sa trop grande sérénité.

Là-bas aussi, il n’y a rien, " nobody believes in change ", yes, ils ne peuvent pas. Quand on voit aujourd’hui de grands intellectuels, rompus dans la politique en train de crier le plus fort possible que le verrou de la limitation des mandats présidentiels est antidémocratique ; on a que ses yeux pour pleurer. Si la chose n’était défendue que par les plumitifs du CDP, on ne s’en étonnerait pas ; eux ne peuvent se contenter que des broutilles. Mais quand le dauphin constitutionnel se mêle dans la danse, alors là, l’affaire devient grave et inquiétante. Comment comprendre que le président du parti majoritaire soit aujourd’hui le premier à vouloir qu’il n’y ait pas de limitation de mandats présidentiels au Faso ? N’est-ce pas à lui que la chose peut profiter aisément et tranquillement ? Ou bien ici au Faso, même le président de plus grand parti politique l’est par procuration ?

Par K.K

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2010 à 09:18, par DODO En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    Nous pensons que ROCK et Simon jouent à l’hypocrisie. C’est à dire semer la Zizanie , une explosion , une crise politique nationale , faire vomir officiellement Blaise compaoré par les uns et les autres et par l’opinion international , ainsi il va céder , et Rock prend la place officiellement. Voici le jeux démocratique. Je tire la conclusion que ROCK et Simon demeurent les ennemies de Blaise Compaoré. Ces deux hommes politiques veullent bel et bien que Blaise s’en aille.SVP , garder ce message si vous ne voulez pas le diffuser. Ce message à un sens , vous le saurez plutard. Que pensez vous du lancement de la taxes ( vignette) par simon à la veille des éléctions ? Ne chercher pas les choses plus loins. je vous en prie.

  • Le 17 février 2010 à 09:37, par Hamane En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    Merci à K.K. de Bendré pour cet analyse.
    Je veux intervenir sur 2 points :
    1er point : je pense qu’il n’ya pas ou qu’il ya très peu d’intellectuels dans le parti majoritaire. Les gens confondent le plus souvent un lettré et un intellectuel. Pourtant, il y a une différence. Le lettré sait lire les lettres d’un alphabet quelconque. L’intellectuel est de prime abord celui qui utilise son Intelligence pour sortir sa société du chao. A ce titre, un paysan analphabète peut être intellectuel et un lettré peu ne pas l’être. Malheureusement dans nos pays, par abus de langage, beaucoup de lettrés se font passer pour des intellectuels. Comment devient-on intellectuel ? Est-ce une auto proclamation ? Si oui, même le paysan le plus analphabète peut alors s’autoproclamer intellectuel. Est-ce la société qui désigne ses intellectuels ? Si oui, quand et où la société burkinabè à désigner ses intellectuels ? faut-il avoir fait des études supérieurs pour être intellectuel ? Non évidemment car l’analphabète peut l’être.
    2ème : lorsque le président du Mega-parti, le président de l’assemblée commence à dire que l’article 37 à l’état actuel est anti-démocratique, il faut bien le comprendre. De prime abord, il rêve que tant que Blaise pourra se présenter autant de fois, il sera toujours président et lui restera toujours président de l’assemblée et du parti. Il fait l’effort d’oublier qu’il a été premier ministre et a « démissioné », il fait l’effort d’oublier qu’il ya des anciens présidents d’assemblée dans l’hémicycle qu’il président.
    Dans ce système que nous avons tous construit activement ou passivement (par notre inactivisme ou silence) le seul poste qui est provisoirement inchangeable est le poste du grand chef sinon, personne d’autre ne sera éternel à son poste.

  • Le 17 février 2010 à 10:29 En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    Blaise est le champion comme médiateur en Afrique de l’Ouest car il arrange le système de la françafrique qui s’appuie beaucoup sur lui. Tout le reste est de la poudre aux yeux pour amuser la galerie et le peuple burkinabè. Comme il est abouté dans la françafrique, Blaise pourra se représenter en 2015 et au delà jusqu’à ce qu’il meure des suites de maladies ou d’accident !

  • Le 17 février 2010 à 12:26, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    "Quand on voit aujourd’hui de grands intellectuels, rompus dans la politique en train de crier le plus fort possible que le verrou de la limitation des mandats présidentiels est antidémocratique ; on a que ses yeux pour pleurer."

    - Non, ce ne sont pas des intellectuels. Ce sont d’éternels apprentis qui ne savent pas voler de leurs propres ailes, et qui restent alors toujours accrochés à leur patron : sans lui, ils sont perdus.

    - Un vrai intellectuel, c’est quelqu’un qui apprend de ces maîtres auprès de qui il accumule assez de savoir pour voler plus loin et plus haut que ses maîtres dans l’utilisation du savoir acquis et dans la production de nouveaux savoirs. Un intellectuel ce n’est pas un simple opportuniste qui n’a que le sens de ses intérêts immédiats sans aucune autre forme d’ambition pour la postérité et pour l’Humanité (avec un grand H). Non au CDP il n’y a pas d’intellectuel puisque qu’aucune personne ne peut y porter une vision d’avenir que la reproduction de la situation passée et présente, au mépris de la constitution et du sens de l’histoire.

    - Le pire c’est qu’ils en font un motif de fierté !! Et c’est cela qui ressemble à une malédiction pour notre chère patrie et requiert la mobilisation de tout honnête citoyen.

  • Le 17 février 2010 à 12:49, par L’autre En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    Très belle analyse, félicitations Bendré

    • Le 17 février 2010 à 15:24, par wend waoga En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

      Intellectuels ??!!! Laissez-moi pouffer de rire (comme cet ami de bendré,à propos de l’emploi de temps de Blaise et de l’éventuel Mre Sankara comme alternative !).Ces gens n’ont qu’une seule intelligence ;appeler automatiquement son homologue de Paris pour savoir la conduite à tenir face à une situation déterminée.Pas plus !

  • Le 17 février 2010 à 20:51 En réponse à : Présidentielle 2010 : Blaise Compaoré aura-t-il le temps ?

    je m’indigne que vous affirmiez tout platement que les amis de sankara detenaient l’appareil repressif d’etat. Donnez moi des noms et des fonctions et on fera le point de qui etait qui et faisait quoi. Si sankara avait tant de pouvoir il n’aurait pas ete abattu aussi facilement comme un vulgaire poulet. Un tel coup ne se prepare pas en quelques jours ni semaines d’ailleurs...arretez d’emboucher les niaiseries qui sont des insultes a l’esprit humain (ne fut-il pas un "intellectuel"
    somé

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