Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
La Côte d’Ivoire, ce beau pays que le président Félix Houphouët Boigny a laissé aux Ivoiriens, ne connaîtra-t-elle jamais la paix ? Voilà un mot qui était très cher au père de l’indépendance et qui lui avait permis, de son vivant, de bâtir la nation ivoirienne, riche de sa diversité. Le passé s’idéalise dans le souvenir, mais son successeur n’a pas su se mettre sur le bon chemin pour tracer son sillon.
Un nouveau concept, sorti de son imagination, a vu le jour et cela a provoqué sa chute. Depuis, les choses sont allées de mal en pis et il a fallu qu’un Facilitateur soit nommé pour faire asseoir à la même table les belligérants de la crise ivoirienne. On sait ce que les négociations ont donné, malgré quelques difficultés en cours de route : l’Accord politique de Ouagadougou (APO) signé en mars 2007 (bientôt trois ans donc) et qui était censé régler le problème en neuf mois, autant dire en un tour de main.
Ce que tout le monde souhaitait désormais en effet, c’est la tenue d’une élection transparente, juste et crédible pour que le pays retrouve définitivement la paix. Mais aujourd’hui, tout semble remis en cause et la situation nationale s’assombrit. La pomme de discorde, c’est la dissolution, vendredi dernier, de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement par le président Laurent Gbagbo.
Pour le premier sujet, tout est parti d’une disquette qui comporterait 429 000 personnes, laquelle liste n’a jamais été intégrée dans le fichier. Pour le locataire du palais de Cocody, c’est une preuve flagrante de la fraude qu’il dénonce depuis longtemps. Pour les opposants au régime actuel, c’est un prétexte pour ne pas aller à l’élection.
Quant à la dissolution du gouvernement, ceux qui veulent gouverner la Côte d’Ivoire autrement pensent que c’est une décision inopportune, crient au « coup d’Etat » et disent ne plus reconnaître l’enfant terrible de Mama comme chef de l’Etat. Les faits sont donc là et chacun a sa lecture de la situation, selon sa chapelle.
Le gouvernement dissous, le Premier ministre, Guillaume Soro, qui a été reconduit à son poste, multiplie depuis les contacts pour la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, qui ne devrait pas être connue avant la fin de la semaine. Une mission qui s’annonce difficile pour l’ex-chef rebelle, lequel a rendez-vous ce mardi 16 février avec ses hommes à Bouaké. Ceux-ci doivent se réunir en conclave pour adopter une position commune sur les derniers développements politiques qu’a connus le pays.
Le Premier ministre, qui s’échine à colmater la brèche ouverte par son patron, va certainement parler et la réaction de la rébellion dépend aussi de l’issue de la crise dans la crise ouverte par les récents oukases présidentiels. Alors que commence ce qui ressemble fort à une semaine des longs couteaux (politiquement parlant) en Côte d’Ivoire, les Cassandre ne se gênent plus pour prédire un retour à la case rebelle.
Car déjà que les ex-combattants, qui se sont entre-temps embourgeoisés et criminalisés, renâclaient à retourner à leur vie anté-12 septembre, les mesures extrêmes qui viennent d’être prises par le Gbagoland leur offrent un bon prétexte pour ne pas désarmer.
On surveillait cette sortie de crise comme du lait sur le feu, il faut craindre dorénavant que le couvercle de la Cocotte- Minute ivoirienne ne saute maintenant. En optant de tout « gnangami », comme on dirait sur la perle des lagunes, le boulanger-pâtissier a fait l’effet d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Et à ce rythme, il boucle en octobre, ainsi que le préviennent certains analystes politiques, son deuxième mandat à la tête de l’Etat. Pour le prix d’un. Qui dit mieux ?
Justin Daboné
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 16 février 2010 à 07:30, par albert En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Un journaliste doit être objectif :
« La Côte d’Ivoire, ce beau pays que le président Félix Houphouët Boigny a laissé aux Ivoiriens… »
Houphouët Boigny est le premier responsable de la situation de la Côte d’Ivoire aujourd’hui : Dictateur resté au pouvoir a vie, il n’a fait tout au long de sa vie que préparer le chaos dans sons pays après sa mort : Corruption, détournement en masse de l’argent public, enrichissement personnel, népotisme, favoritisme envers son ethnie, violence envers les « non ivoiriens, non alternance politique, non préparation de sa succession etc. Houphouët Boigny n’a fait que des erreurs tout au long de son règne.
« Apres moi le déluge » : Voila ce qu’a été la stratégie politique d’ Houphouët.
Vu la façon dont il a géré son pays pendant pres de 50 ans, la situation de la Cote d’Ivoire aujourd’hui est parfaite logique et normal. Ca n’aurait pas pu être autrement.
Beaucoup de présidents africains qui souhaitent rempiler mandat sur mandat sans partage devraient regarder la Cote d’Ivoire comme le futur de leur propre pays apres leur mort.
Suivez mon regard…
Le 16 février 2010 à 11:45, par Jamie En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Je partage totalement votre avis. La crise ivoirienne actuelle est la consequence direscte de la gestion de Houphouet Boigny. Dommage que certains politiciens ivoirien continuent de se reclamer de lui. On ’est pas encore sorti de l’auberge. ce fut le cas dans l’ex zaire de Mobutu. Et le Burkina ne fait que s’enfoncer dans cette logique.Pauvre de nous !!!!!!!!
Le 16 février 2010 à 19:17, par TIME IS IT En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
J’adhère parfaitement à votre analyse. Elle est cohérente et juste. Affaire à suivre.
Le 17 février 2010 à 21:11, par Bocoum En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
vraiment ce qu’il dit c’est une réalité nul n’est indispensable dans ce monde et cela doit servir de leçon pour nous Burkinabé qui cherchons la monarchisation du pouvoir
2. Le 16 février 2010 à 09:17, par Zegue En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Ce nième revirement de Gbagbo, démontre la dextérité de ce boulanger (comme l’avait si bien qualifié feu Robert Guei) a rouler dans la farine n’importe qui quand bon lui semble. Il a une formidable capacité à profiter de la moindre faille pour ramener les compteurs à zéro. Il a ainsi mis tout le processus soutenu à coût de milliards sous frein à main et restera ainsi au pouvoir sans coup férir. En fin stratège, c’est lui qui a dénoncé Marcoussis 1 et 2, c’est lui qui avait demandé le dialogue direct avec les forces nouvelles après avoir constaté l’incapacité des FANCI à reprendre les choses en main, c’est aussi lui qui a fait supprimer la zone de confiance. Avec cette nouvelle remise en cause du fragile consensus qui prévalait jusque-là, il a maintenant mis le Petit Soro en position très difficile et a tempéré aussi j’espère, l’optimisme toujours afficher du facilitateur Blaise Compaoré. Le bilan élogieux de notre diplomatie en matière de facilitation dans la sous région, claironné à chaque sortie médiatique doit être maintenant relativisé. En faisant un rapide coup d’œil sur ce bilan largement médiatisé de Blaise Compaoré par son clan politique, on constate malheureusement que la crise se poursuit au Togo ; la Côte d’Ivoire fait un pas en avant et deux en arrière tandis qu’en Guinée notre diplomatie a eu sa sortie honorable grâce au tir du Lieutenant Kimba sur Daddis.
Il est temps que nos dirigeants se concentrent maintenant sur la pauvreté des Burkinabè. Nous en avons assez fait dans la diplomatie du sapeur pompier pour les autres.
Si je devais donner un conseil à notre président je lui dirais ceci : Il faut chercher une issue de sortie honorable de la crise Ivoirienne avant qu’il ne soit trop tard. Gbagbo est un animal politique, il sait très bien qu’il ne pourra jamais gagner des élections en RCI même en trichant et fera tout pour les empêcher. S’il n’est plus Président, lui son épouse et Blégoudé savent que le TPI n’est pas loin d’eux. La sortie de crise n’est donc pas pour demain et la communauté internationale ne pourra pas continuer à payer éternellement la lourde facture pour la Côte d’Ivoire. Une solution à la Kimba sera une issue heureuse pour tous. Si tu peux avoir un Kimba dans la cour de Gbagbo, dit lui de passer à l’action au grand bonheur de tous. Les Ivoiriens ont assez payé en souffrance. Trop c’est Trop !
Le 16 février 2010 à 20:10, par Baas-Ziiri En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Bien dit mon frère, j’ai essayé hier de te féliciter pour ta clairvoyance mais le message n’est pas passé. D’abord, je crois bien que c’est Toumba Diakité et non Kimba. Toumba n’est certes pas un ange, néanmoins il est le sauveur ! C’est pourquoi je suis d’avis qu’il faut un ... Toumba. Le Niger avait eu la chance d’avoir un certain Wanké pour barré un certain Barré en avril 1999. Depuis, le Niger cherche vainement un autre Wanké. Où sont passés nos braves militaires ? Il n’en reste que des généraux et colonnels corrompus jusqu’à la moelle ! Ha bon Dieu, sauve l’Afrique en envoyant un petit tremblement de terre de magnitude 14 sur l’échelle de Richter dans les bunkers où se terrent ces tripatouilleurs de la constitution et autres boulangers. Amen
3. Le 16 février 2010 à 09:43 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Bonjour,
monsieur le journaliste.
Le titre ne colle pas.
merci et bonne journée
bila
4. Le 16 février 2010 à 11:05 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
cher journaliste faites attention a ce que vous ecrivez.votre manière de traiter cette information ressemble plus a une incitation a reprendre les armes qu’à une analyse d’une situation.
Façon de voir !!!
5. Le 16 février 2010 à 11:13, par Madjer En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Gbagbo quittera un jour Abidjan à pieds. je vous le jure attendons de voir. Il s’est payé la honte avec son argent. C’est un choix pour lui de se mettre la honte. et dans tout ça qu’est ce que ce voyou de Blé Goudé et sa suite vont devenir ? où vont-ils rentrer ? Moi je vois déjà la fin de ce scénario. C’est comme un film western ; Dieu même n’est pas d’accord pour que Gbagbo continue de se jouer de tout le monde depuis le début. Il sera prit dans son propre piège qu’il tend aux autres. C’est une vraie tragie comedie. Je ne sais pas pour qui Gbagbo se prend. Je vous le jure que Gbagbo quittera Abidjan à pieds. C’est la fin de cette histoire. Les ivoiriens retrouverons leur paix tout de suite sans Gbagbo. il vient d’appuyer sur la gachette. Bonjour le gwangwan.
Le 16 février 2010 à 17:22, par sawato En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Dites moi ce que Gbagbo a fait de mal pour que vous le haissez de la sorte ? S’il y’a bien sûr quelqu’un qu’il faut accuser c’est Bedié et Alassane. Gbagbo est élu democratiquement par les Ivoirien. Il doit finir son mendat. Il est plus democrate que tous les autres preésidents. Je suis Burkinabé et si j’avais à voter je le voterai. Je pense que notre interêt c’est que la Cote d’Ivoire retrouve la paix. Comme Tiken l’avait dit dans un de ces morceaux : "ils alument le feu, ils l’activent, et après ils viennent jouer au ponpiers" De grâce, il faut que ça cesse.
Le 16 février 2010 à 18:38, par Tapsoba En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Mr ou Mme Sawato,
"Gbagbo est élu démocratiquement par les ivoiriens,il doit finir son mendat".
Je ne suis pas là pour corriger vos lacunes mais tout de même.Selon vous,Gbagbo est élu pour 10 ans ou en quelle année devrait finir son mendat ? Je laisse les lecteurs apprécier .
6. Le 16 février 2010 à 12:01, par KOUMA En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Attention la Côte d’ivoire !!!
7. Le 16 février 2010 à 13:53, par nlt En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Un journaliste sportif qui s’exerce dans le domaine politique, ca ne peut donner qu’un torchon de ce genre. Daboné, continue de prester dans les travées des stades ouagalais ca nous épargnerait une telle médiocrité.
8. Le 16 février 2010 à 14:41, par Le Pasteur En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Je voudrais demander a Albert et Jamie de mettre un peu d’eau dans leur vin, car le journaliste n’a fait que dire la verite.En cote d’Ivoire, dans le passe, la discrimination n’existait pas.La Cote d’Ivoire etait consideree comme les Etats unis d’Afrique,puisque toutes les nations d’Afrique etaient fortement representees et respectees.Mais aujourd’hui,la tendance a change.Des dictateurs tels que Bedie et Gbagbo pour pouvoir s’eterniser au pouvoir n’ont pas hesite un seul moment de trouver des ivoiriens de premiere classe et de seconde classe.a cela s’ajoutent la chasse aux etrangers et toutes les humiliations que ces derniers subissent tous les jours. Ce journaliste doit faire parti desormains des grands a partir de ce titre.La reprise de la guerre est vraiment une question de jour si cette injustice continue
Le 16 février 2010 à 15:56, par Progressons ensemble En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Albert, j’ai réagi à cet écrit dans l’observateur sans avoir pris connaissance de votre commentaire sur le faso.net. J’ai eu lâ même réaction que vous. Alors je m’excuse de l’avoir publié alors que la votre était déjà sur la toile. Bonne journée
9. Le 16 février 2010 à 18:13 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
IL FAUT UN MONSIEUR COMME Toumba pour mettre de l’ordre en cote d’ivoire, sinon il est difficile que GBagbo quitte le pouvoir, il continuera a prolonger les elections à vie.
10. Le 16 février 2010 à 18:19 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Bientot, il y aura deux ex presidents au Burkina, Dadis et Gbagbo, il fo que deja le Boss lui reserve une villa a Ouaga2000
11. Le 16 février 2010 à 18:57, par Miliband En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Qui a "nommé" le Président Compaoré facilitateur ? Revoyez votre copie cher monsieur.
12. Le 16 février 2010 à 19:05 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
C est dommage que l Afrique n ait qu une telle classe politique, incapable de consensus pour gerer un pays. Voila une bonne raison pour l irruption des militaires dans l arene politique. Un gros effort moral messieurs les politiciens !!!!
13. Le 16 février 2010 à 19:18, par Calfornian En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Tout a fait d accord avec Zegue et Tabsoba. Pais pour la CI sont mes derniers mots car ils sont encore des milions d etrangers en trre ivoirinne. Tout le monde sait le refrein. Quand ca chauffe le bouc emissaire c est les "bo yoro djan".Gbagbo n est pas immortel. N ya til pas un Garcon avec des couilles en CI ? Le Wankage et le Dadisage ne sont peut etre pas loin.
14. Le 17 février 2010 à 00:01 En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Pour le moment, l’Afrique cherche des solutions à ses problèmes en Afrique. Du courage au différents médiateurs africaines dans les crises africaines, et longue vie à la médiation africaine. Ayons confiance à nos dirigeants et soutenenons les. Le développement global (macro) de l’Afrique ne pourra être une réalité que si nous acceptetions la démocratie réelle et le résultat des urnes. Ayons confiance en nous même, et nous serons respectés par les peuples des autre continents. Le médiateur pour la Côte-d’Ivoire est notre frère, et les ivoiriens sont nos frères. Arrêtons la violence, et recherchons la paix. A bat la méthode Wanké ou la méthode Toumba, et vive les débats d’idées. Merci à lefaso.net
15. Le 18 février 2010 à 12:29, par solo En réponse à : Crise ivoirienne : Retour à la case rebelle ?
Bonjour,
Le droit prime la force. A ce titre le monde observe le degré de maturité des Africains.
L’armée n’a rien à voir dans le système politique sauf garantir la sécurité et l’intangibilité des frontières.
C’est aux juristes constitutionalistes ivoiriens et au médiateur de régler la crise.