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Faso des scandales et des affaires : Des "n-gates" à la rescousse de valeurs en chute libre

Publié le vendredi 12 février 2010 à 01h21min

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Le pays des hommes intègres fait face depuis quelque temps à des affaires et scandales dans les milieux économiques, politiques et judiciaires. On se situe, dirait-on, dans un cycle des " n-gates ", pour emprunter le suffixe le plus connu dans ce monde quand on parle de scandale. Comme référence à celui du Watergate qui a débouché sur la démission du président américain, Richard Nixon en 1974. Et qui, selon les spécialistes de la presse, a permis à la presse écrite américaine de prendre possession du quatrième pouvoir.

Cette affaire a fait tache d’huile dans le monde entier notamment dans une Afrique qui s’est distinguée par des scandales à répétition, la corruption insondable, la pauvreté systémique, les guerres civiles, les coups d’Etats permanents, les dictatures la terreur et les assassinats. L’Angolagate, l’affaire Elf et autres restent sur les tablettes des zones d’ombres de certains pays africains.

Le Burkina Faso, a connu lui aussi, ses affaires, ses scandales et pour ne citer que les dernières en date ou des plus illustres, les ministres aux mœurs légères, l’affaire BCB-Mégamonde, Kossouka, Norbert Zongo, David Ouédraogo,… ! Il s’agit pour la société démocratique nourrie par la presse libre, non pas de traîner sur le chemin du Golgotha des citoyens supposés fautifs, mais de faire triompher des valeurs républicaines et de permettre à tous de vivre dans un environnement débarrassé de la corruption, des magouilles et d’autres bassesses. Il appartient, dans ce sens, à la force publique, une fois des pratiques non recommandables rendues publiques, de prendre toutes les dispositions qui siéd, pour ramener les responsables desdits actes, sur le chemin de la légalité. Pour assurer cette fonction, il existe des mécanismes de contrôle et de répression.

Cependant, l’expérience montre que les citoyens, à tort ou à raison, en particulier dans nos Républiques, ont rarement confiance au traitement et à l’aboutissement optimum des affaires soulevées et qui ne manquent jamais de faire des victimes innocentes. Ces citoyens, en réalité, ne demandent pas forcement une condamnation systématique des présumés coupables mais plutôt, la vérité sur les faits. Le faire équivaut d’ailleurs à invoquer une Justice puriste qui n’est qu’injustice. Les latins le disent, " summum jus, summa injuria ", " justice ecessive devient injustice”.
Ils sont d’autant sceptiques qu’il y a une alliance de fait ou un marquage à la culotte entre les milieux politico judiciaires et économiques. Toutes choses qui permettent aux membres des réseaux, constitués autour de leurs intérêts mafieux, de se porter secours, dès qu’un des leurs se retrouve face à l’application de la loi. Ils ont tous les moyens pour faire peser la balance de leur côté !

Dans ce contexte où la force publique ne peut pas et ne veut pas sanctionner des individus pour faute commise, tout simplement parce que ces derniers font partie intégrante du système qui décide de ce qui est juste ou non, de qui sanctionner ou de quelle règle respecter, que faire ? A la réponse, le citoyen se retrouve impuissant, la queue entre les jambes, après avoir tant gesticulé et crié à la justice. C’est le cas dans beaucoup d’affaires et scandales dans ce pays, où les victimes et les citoyens en général sont contraints le plus souvent à se renfermer dans le fatalisme : Dieu leur rendra la monnaie. Pendant ce temps, les fautifs continuent de faire prospérer leurs affaires et Dieu continue de regarder, enfin !!!! Il n’est pas pressé, dit-on !

Dans certains cas, l’on se dit que l’exemple des uns va servir de leçon pour les autres. Mais tout porte à croire que personne ne tire leçon de quoi que ce soit. Certains s’étonnent de voir leur nom circuler dans la presse pour avoir commis tel ou tel acte, et se permettent de mettre la pression sur les journalistes en oubliant que cet adage qui dit : "si tu te conduis comme un ver de terre, ne t’étonne pas si un jour on te marche dessus." Nonobstant cette moquerie notaire des puissants, leur refus de se remettre en cause, de s’attaquer aux racines des problèmes qui leur arrivent parce que cité en public, parce qu’ayant posé des actes condamnables et illégaux, l’on reste optimiste que les choses changeront, que le besoin de transparence va triompher de la suffisance, que les n-gates vont purifier la vie publique et que la justice sera une réalité pour tous, quel qu’en soit le rythme et le temps. L’objectif étant de nous débarrasser de certains péchés qui détruisent nos sociétés : la politique sans principes, la richesse sans travail, le plaisir sans conscience, la connaissance sans volonté, les affaires sans morale, …Nous paraphrasons Ghandi !

Par Bendré

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