S’il y a bien un message qui a marqué l’assistance au cours de cette cérémonie qui était le point d’orgue du forum, c’est bien celui du président du Faso. Blaise Compaoré leur a indiqué tout d’abord que les solutions miracles n’existaient pas et que l’objectif était de mieux agir par la concertation. Et comme un père s’adressant à ses fils, le chef de l’Etat a demandé aux jeunes de savoir préserver leur santé et d’éviter les comportements à risque. Ainsi, ils pourront jouer leur partition dans la construction de la Nation. Blaise Compaoré a aussi insisté sur la nécessité pour la jeunesse de persévérer dans le travail scolaire et universitaire ainsi que la formation professionnelle. "Sans le savoir, il n’y a pas de progrès", a-t-il soutenu. Enfin, il a invité les jeunes à savoir exercer leur liberté avec responsabilité.

Message reçu cinq sur cinq par les jeunes qui par la voix de leur représentant, Adams Boris Ouédraogo (président du Conseil national de la jeunesse) ont promis d’être "une génération modèle, responsable, patriote, disponible et solidaire". Mais la tribune démocratique de ce forum a été surtout l’opportunité de relever les efforts à fournir pour l’épanouissement de la jeunesse. En cinq ans d’existence, le forum national des jeunes a certes contribué à consolider les canaux d’écoute et de dialogue pour leur promotion et la recherche de solutions, à leurs problèmes, notamment pour la formation professionnelle et entrepreneuriale, le financement de leurs initiatives.

Des insuffisances dans l’organisation

Mais, ils n’ont pas manqué de relever les insuffisances dans l’organisation du 5e forum, à savoir, la transmission tardive des documents préparatoires, l’insuffisance de moyens, l’absence d’activités relatives à la santé de reproduction des adolescents et des jeunes (SRAS) et à la lutte contre les IST/Sida, l’absence de diffusion des conclusions des derniers fora auprès des autres jeunes, l’absence d’un système de suivi des recommandations, etc. En rapport avec le thème, les participants ont relevé les contraintes actuelles qui dressent devant eux pour l’entrepreneuriat agricole, au cours des échanges. Il s’agit de l’accès à la terre, aux intrants et aux équipements adaptés, de la formation des jeunes agriculteurs, du nombre des retenues d’eau et leur ensablement, la faiblesse de l’enveloppe des crédits, etc.

En réponse, les membres du gouvernement sont intervenus pour apporter des réponses à ces préoccupations. Ainsi, le ministre de la Jeunesse, Justin Koutaba, a expliqué aux participants que le décaissement des fonds était fonction de l’avancement des projets des promoteurs qui doivent impérativement inspirer confiance à leurs mentors et au FAIJ par de bons taux de remboursement des crédits.

Quant au ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo, il a présenté toutes les initiatives entreprises par le gouvernement pour l’aménagement de surfaces irriguées, réaliser des retenues d’eau, révisiter le programme de formation des écoles. Il les a rassurés que les jeunes et les femmes bénéficient d’une discrimination positive pour l’accès à la terre au terme de la nouvelle loi sur la réforme agraire et foncière ; Mais, il a demandé à ceux qui voudraient s’engager dans l’entrepreneuriat agricole de s’armer de courage et surtout de s’investir pour une grande productivité dans leurs champs afin de conquérir le marché international.

Le ministre délégué à l’Enseignement technique, Maxime Somé, a, pour sa part, fait connaître le chronogramme de la construction des lycées professionnelles dans plusieurs villes du Burkina au cours de l’année 2010. Enfin, le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Marie Odile Bonkoungou, a annoncé que dans le cadre de la réforme du système éducatif, des thèmes émergents seront introduits comme l’enseignement des technologies de l’information et de la communication. Déjà, l’enseignement bilingue a intégré des activités agro-pastorales qui permettront aux élèves d’avoir une grande ouverture d’esprit, a-t-elle précisé.

Et pour assurer le suivi des résolutions du forum, le président du Faso a évoqué la nécessité de faire un bilan à mi-parcours. En tout état de cause, la jeunesse doit avoir toujours la passion de bâtir le Burkina en se réalisant d’abord dans le travail bien fait, a-t-il conclu. Les plus heureux à la fin du dialogue direct ont été les jeunes ayant décidé de s’engager dans l’entrepreneuriat agricole. Une vingtaine ont reçu leurs chèques des mains du président du Faso, tout comme ceux qui ont été récompensés au cours de la nuit du mérite (ils sont 6) pour avoir réussi entre autres à rembourser correctement leurs crédits.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays