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Campagne d’exploitation faunique 2010 : Chasseurs des Hauts-Bassins, à vos fusils !

Publié le lundi 8 février 2010 à 01h09min

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C’est désormais chose faite. Les chasseurs de la région des Hauts-Bassins peuvent traquer en toute légalité, les animaux sauvages. Après le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie qui a lancé, au plan national, le démarrage de la campagne d’exploitation faunique, le 28 décembre 2009 à Niangoloko, le gouverneur, Témai Pascal Benon, a lui aussi emboîté le pas en donnant un coup de fusil symbolique pour ce qui est de sa région. C’était le jeudi 4 février dernier au cours d’une cérémonie sobre, au campement de la Mou, à 9 kilomètres, au sud de la commune rurale de Koumbia (province du Tuy).

Un fusil calibre 12 en main, pointé vers le ciel, suivi d’une détonation. C’est le symbole donné par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins pour marquer le lancement officiel de la campagne d’exploitation faunique 2009-2010.

Contrairement aux années précédentes, c’est au sein d’une concession touristique dénommée campement de la Mou, située à 9 kilomètres, au sud de la cité de Koumbia que l’autorité régionale, a choisi de lancer la campagne de chasse 2010. Un choix qui, selon le gouverneur, s’explique uniquement par le fait que ce site est « l’un des rares sanctuaires de la faune dans la région ».

En dépit de sa richesse et de sa diversité, les aires fauniques de la région des Hauts-Bassins, a relevé le directeur régional de l’Environnement et du Cadre de vie, Lassina Traoré, subissent de plein fouet des agressions causées par les populations. Son couvert végétal naturel connaîtrait une régression de 4%, chaque année. Pour ce faire, le département de l’Environnement et du Cadre de vie a entrepris en 1995, une réforme portée vers une responsabilisation plus accrue des populations à la base dans la gestion de la faune et du secteur privé dans la gestion des aires fauniques.

A ce titre, 24 concessions de gestion des aires fauniques ont été accordées à des privés en 1995 pour 10 ans. Cette expérience ayant été jugée fructueuse, 14 nouveaux opérateurs privés ont fait leur apparition en 2007 pour une durée d’exploitation de 20 ans.

Tirant les leçons des acquis du partenariat avec les concessionnaires, le directeur régional de l’Environnement a indiqué que « la mise en place des zones d’intérêt cynégétique permet de créer et aménager au niveau des terroirs villageois, au profit des communautés locales, des espaces de gestion faunique ». S’il y a quelqu’un qui se frotte les mains à Koumbia, c’est bien le maire Séraphin Makan Bonzi.

Le braconnage pointé du doigt

Selon ses dires, toutes les couches sociales de la population bénéficient des retombées provenant de la gestion du campement de la Mou. Et de souligner les taxes, les emplois générés par le site, ainsi que la viande sauvage octroyée par les touristes à la suite de l’abattage des animaux sauvages.

Abondant dans le même sens, le gouverneur de la région a surtout insisté sur l’importance des ressources fauniques dans la mise en œuvre des politiques de développement au Burkina. Il a relevé que la région des Hauts- Bassins a versé, de 2006 à 2009, au Trésor public, 11 180 000 F CFA des recettes en matière de faune .

Ce qui traduit, selon lui, « l’amélioration quotidienne des concessionnaires dans la profession et du système de suivi et d’évaluation par l’administration forestière ». Cependant, a relevé Mme Nadège Bambouré, porte-parole du concessionnaire de la zone de chasse de la Mou, Alassane D. Ouangraoua, le braconnage, l’occupation illégale de la forêt de la Mou par des populations pour des activités agricoles, le parcage d’animaux domestiques dans la forêt, l’empoissonnement des cours d’eau de la forêt et du fleuve Bougouriba et l’évolution progressive des enclaves freinent les initiatives d’aménagement de la zone.

Avec ses 34 000 hectares, la forêt de la Mou a été concédée le 13 juin 2008 à M. Ouangraoua, pour une durée de 20 ans afin « de participer au développement du tourisme par la pérennisation du système écologique ».

Cette vision, s’est traduite par l’érection d’un campement doté de plusieurs infrastructures dont 14 bungalows ventilés et diverses commodités de chasse. Le concessionnaire entend développer dans la zone, le tourisme de vision à travers la capture de quelques espèces fauniques et leur mise en enclos.

Pour une meilleure exploitation de la forêt, Mme Nadège Bambouré souhaite de la part du département de l’Environnement, un inventaire faunique. En vue de soutenir la direction régionale du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie dans sa mission de supervision, le concessionnaire lui a fait don d’une moto Yamaha 100.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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