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Réinstallation des sinistrés à Yagma : Le processus connaît des lenteurs

Publié le lundi 8 février 2010 à 01h09min

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Le Conseil de gestion et de contrôle des opérations de réinstallation des sinistrés du 1er septembre sur les sites définitifs, a effectué une sortie sur le site de Yagma, le 6 février 2010. Des difficultés d’accès aux matériaux de construction, à l’eau, à la santé...ont été constatées.

Le processus de relogement des sinistrés sur le site de Yagma connaît d’énormes difficultés. C’est le constat que le Conseil de gestion et de contrôle des opérations de réinstallation des sinistrés, a pu établir, samedi 6 février 2010, lors d’une visite de terrain.

En effet, à la date du 6 février, de nombreux sinistrés attendaient toujours d’entrer en possession des 30 sacs de ciment et des 20 tôles mis à la disposition par le gouvernement, afin de permettre à ces infortunés de pouvoir se construire un logis sur les parcelles dégagées à Yagma.

A la vue de la délégation du conseil dirigée par l’Abbé Isidore Ouédraogo, des sinistrés qui attendaient depuis des heures sous le soleil et l’hamattan, ont exprimé leur colère, munis de leurs bons de retrait de ciment et de tôles.

"Cela fait 4 jours que j’attends. Et chaque jour, on dit de revenir le lendemain. Alors que j’habite vers Ouaga 2000" se plaint un vieux. Et un autre sinistré de renchérir : "J’attends depuis maintenant 7 jours et je n’ai toujours pas eu gain de cause...". La délégation du conseil veut comprendre.

Le chef de cabinet du ministère en charge de l’Habitat et superviseur des commissions d’attribution de parcelles et de délivrance de bons de matériaux de construction, Yombi Ouédraogo, présent sur les lieux, donne des explications.

Selon celui-ci, le travail des commissions sur le terrain est ralenti, car il y a pénurie de tôles. "La distribution du ciment et des tôles est momentanément arrêtée parce que la société chargée de fournir les tôles est irrégulière dans ses engagements. Et dans sa façon de travailler, les commissions de distribution ne délivrent pas séparément le ciment et les tôles...", a expliqué Yombi Ouédraogo.

Le superviseur des opérations sur le terrain explique aussi, que si des sinistrés n’ont pas encore reçu leur dotation de ciment et de tôles, c’est parce que leurs noms ne figurent pas sur les registres des commissions d’attribution et de délivrance. Et Yombi Ouédraogo de dévoiler une autre difficulté de taille. Les agents travaillant dans les commissions ne voient plus leur prise en charge de 2 000 F CFA/jour, arriver. Une situation qui peut engendrer une démotivation de ceux-ci.

Les membres du Conseil de gestion et de contrôle ont pris bonne note des difficultés énumérées, mais ont tout de même déploré un déficit organisationnel et un manque de communication avec les sinistrés : "parce qu’il n’est pas normal que l’opération de distribution du ciment et des tôles soit momentanément arrêtée et que des sinistrés ne soient pas au courant et continuent d’attendre...", ont-ils noté en substance.

Auparavant le Conseil de gestion et de contrôle était sur le site même de relogement. Là, les problèmes sont d’une autre nature. La plupart des sinistrés sont certes rentrés en possession de leurs parcelles, ainsi que du ciment et des tôles, mais les moyens font défaut pour démarrer les travaux de construction, les 50 000 F CFA reçus du gouvernement étant jugés insuffisants.

Certains se sont fabriqués des abris en séko ou en tôle en attendant de jours meilleurs, car les tentes données par l’UNICEF n’ont pas permis à tous d’en bénéficier. A cela s’ajoutent les difficultés d’accès à l’eau, à la santé, etc. "Il n’y a qu’une seule fontaine pour notre quartier de plus de 1000 sinistrés.

Et se procurer d’eau pour la boisson est un parcours du combattant, n’en parlons pas pour construire", a indiqué le responsable des sinistrés de Bogodogo, sur le site de Yagma, Moumouni Ouédraogo. Pour le président du Conseil de gestion et de contrôle, l’Abbé Isidore Ouédraogo, toutes ces difficultés ont été relevées par la structure et des recommandations seront faites au gouvernement pour un meilleur déroulement de l’opération de réinstallation des sinistrés.

Il a exhorté les sinistrés à se battre aussi pour se reloger, car l’Etat a déjà consenti d’énormes efforts. Pour l’Abbé Ouédraogo, tout n’est pas négatif. Car des parcelles ont été dégagées et attribuées, des enfants sont pris en charge à l’école sur le site, des voies ont été ouvertes...

Gabriel SAMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 février 2010 à 11:27, par Boudwarba En réponse à : Réinstallation des sinistrés à Yagma : Le processus connaît des lenteurs

    Notre déluge du 1er septembre risque, s’il contitnue d’être mal gérer, d’engendrer plus de problèmes qu’il n’en a créés initialement.
    * En tentant de refaire une génèse du sinistre il n’est pas évidant que des coupables ne devraient pas en répondre : Le niveau des eaux a très rapidement baissé dès l’ouverture des vannes des barrages n° 1,2 & 3. Pourquoi a-ton attendu. Bref le mal a été fait et comme d’hab "y a wend toumdé" c’est l’oeuvre de Dieu. Amen.
    * A partir de là les plans de gestion, qui étaient humanitaires au moment des urgences, se sont mués en calculs mercantilistes pour la gestion durable des conséquences du fléeau.
    * Les visés des choix stratégiques ont été dévoilées : chasser les pauvres et en faire des zones d’habitat de luxe avec vue sur le lac. ça aussi c’est le travail de Dieu. Si tu ne peux rien contre ton voleur aide le à transporter son butin.
    * Des sinistrés ont rejoint l’espace libéré à Yagma, qui avec des tentes, qui avec des seccos pour hangards et par temps de grand froid. et on leur a fait des promesses peu réalistes:300 000 fCFA pour se bâtir. Hélas,ces Bâtie-Neuves, c’est ainsi qu’on les appelerait les nouveaux quartiers en Français comme yipalla en mooré, tardent à pousser comme champillon parce que les promesses ne sont pas tenues.
    * Dans la suite de la réalisation du plan, il ya ceux dont les bicoques n’ont pas été délayées dans les eaux du 1er septembre et qui, comme le roseau de la fables ont été redressées après la pluie. Aux propriétaires il est donné jusqu’en mis mars pour déguerpir. les 300 000 f CFA (en nature et en espèce)ne sont pas encore tombés bien sûr mais.....Pourquoi donc l’acharnement sur ces pauvres sinistrés alors que pleins d’autres chantiers existent.
    * Si le déluge du 1er septembre est l’oeuvre de Dieu pourquoi confions nous sa gestion au Diable qui est impatient. Laissons du temps au temps pour mieu préparer le relogement des sinistrés. Ne voyons pas au sinistre une occasion de mettre en oeuvre mesquinement certaines politiques.

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