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Faux monnayeurs : Deux policiers et une dizaine de personnes interpélées à Ouagadougou

Publié le mardi 2 février 2010 à 03h14min

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La semaine dernière les hommes du ministre Emile Ouédraogo ont fait une descente dans l’arrondissement de Nongr-Massom et ont pu mettre la main sur un réseau de trafiquants de faux billets. Selon les rumeurs, plus d’une dizaine de personnes seraient arrêtées dont deux policiers et un El hadj. L’enquête se poursuit.

L’affaire se passe au secteur 23 dans l’arrondissement de Nongr-Massom à Ouagadougou. Un jeune homme se présente devant un vendeur de portables avec un faux billet de 10 000 F CFA.

Le vendeur de portables après vérification constata la non-conformité du billet que vient de lui présenter son client. Très rapidement, un attroupement se forme sur les lieux. C’est à ce moment que A. de passage remarqua l’attroupement.

Selon certains témoignages, A. est connu comme étant un justicier. Il est connu dans le quartier pour des actes de vandalisme. Il pouvait emprisonner quelqu’un chez lui pour exiger de son prisonnier une certaine somme pour sa liberté. Il se mêlait des affaires de la police si bien que des gens avaient peur de lui.

De surcroît A. a un physique imposant avec une musculature à faire peur. Mais ce jour-là A. venait de toucher à l’affaire qui allait le conduire en prison. Comme à ses habitudes, A. prit les choses en main et menaça le jeune homme de l’envoyer au commissariat s’il ne trouvait pas la somme de 50 000 F CFA pour lui.

Faute de quoi l’affaire ne restera pas sans suite. N’ayant pas l’argent sur lui, le jeune homme lui proposa d’aller demander à son père. Le père de l’enfant lui propose 25 000 F CFA pour la libération de son fils. A. trouve que c’est insuffisant et conduit le jeune au commissariat de police de l’arrondissement de Nongr-Massom.

Au commissariat, après avoir fièrement apporté le faussaire à la police, la police lui signifie qu’on avait besoin de lui et qu’il pouvait rester pour répondre à quelques questions. Pendant ce temps, le jeune faussaire est soumis à un interrogatoire musclé. Celui-ci avoue qu’il a reçu les faux billets de S. Rapidement la police fait une descente chez S. et découvre plus de 3 millions de francs de faux billets. S. est conduit au commissariat pendant que notre A. est toujours sur les lieux.

Après interrogation, S. déclare qu’il a reçu les faux billets de A. L’affaire retombe sur lui. Impensable mais vrai. Oui c’est bien le même A., qui a conduit le jeune faussaire au commissariat que S. accuse. La police fait aussi une descente chez A. Elle découvre une arme et des menottes. Interrogé sur les origines de ces armes, A. déclare les avoir obtenues de deux personnes.

De B., un policier au commissariat central de Ouagadougou et de P., le frère de A. lui aussi policier. Dès lors, les choses vont se préciser. De révélation en révélation, d’autres faussaires seront démasqués, parmi eux un El hadj. Selon certains témoignages, A. serait aussi un coupeur de route. L’arme et les menottes retrouvées chez lui servent aux braquages. L’arme retrouvée chez lui appartiendrait à la police qui l’avait perdue.

Elle avait été dotée à B. qui avait déclaré la disparition de l’arme. Les menottes aussi appartiendraient à la police. Selon certains témoignages A. et S. sont connus dans ces genres d’affaires de faux billets. S. serait bien connu des services de la police et des gardes de sécurité pénitentiaire pour avoir été plusieurs fois admis à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.

L’enquête continue et ce que nous venons de dire peut être infirmé ou confirmé parce qu’en la matière et au stade de l’enquête, il est difficile de dire avec exactitude les faits, les enquêteurs refusant de donner l’information pour les besoins de l’enquête. Notre souhait est d’attirer l’attention sur le phénomène des faux billets qui circulent beaucoup ces derniers temps dans la ville de Ouagadougou.

Les faussaires fabriqueraient ces faux billets dans un pays voisin et les distribuent dans notre pays à travers leur réseau. On peut le constater dans les maquis et les chambres noires où certaines prostituées sont chargées d’échanger les faux billets des vrais avec leurs clients sans que ceux-ci ne s’en rendent compte.

Il faut bien croire que l’appât du gain facile, au besoin, par la ruse et la force gagne du terrain à Ouagadougou à telle enseigne que les malfrats s’organisent à merveille autour d’idées perfides qui prendraient le diable lui-même.

Comme dit la fable de La Fontaine, « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » et les faussaires doublés d’escrocs courent les rues au Burkina et ailleurs ! Alors, soyons vigilants.

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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