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Parfait Désiré Ouédraogo, directeur du FAIJ : "Nous œuvrons pour une solidarité agissante entre générations"

Publié le mardi 2 février 2010 à 03h14min

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Le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ), créé en 2007 par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, occupe progressivement le terrain. En prélude au Forum national des jeunes qui se tiendra du 4 au 7 février 2010 à Bagré, le directeur dudit Fonds, Parfait Désiré Ouédraogo, par ailleurs coordonnateur national du Programme de formation de 5000 jeunes en entrepreunariat par an, nous parle dans les lignes qui suivent des actions de son institution.

Présentez-nous le Fonds dont vous êtes le directeur.

• Le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) créé par décret n°2007-342/PRES/PM/MFB/MJE du 25 mai 2007 est une réponse à la sollicitation des jeunes burkinabè adressée directement à Son Excellence Monsieur le président du Faso lors du Forum national des jeunes de 2005. Il a pour objet l’insertion sociale des jeunes par des activités économiques. Il est placé sous la tutelle technique du ministère chargé de la Jeunesse et la tutelle financière du ministère chargé des Finances. Il est chargé de :
- Réceptionner et analyser les dossiers de projets qui lui sont soumis par les promoteurs ;

- Accorder sur ses fonds propres les concours nécessaires à la mise en œuvre des projets sélectionnés ;

- Accorder sur ses fonds propres, des financements d’actions individuelles ou collectives de formation professionnelle rapide à finalité d’emploi ;
- Suivre et encadrer les promoteurs ayant bénéficié du concours du Fonds ;
- Rechercher les financements et en assurer la gestion.

Le Fonds peut, en outre, mettre en œuvre toutes mesures d’accompagnement jugées utiles au concours qu’il apporte aux jeunes. Les ressources du Fonds sont constituées par :

- les allocations budgétaires annuelles de l’Etat ;
- le produit des prêts consentis aux jeunes ;
- les subventions de toute nature qui pourraient lui être allouées ;
- toutes contributions financières nationales ou extérieures mobilisées à cet effet ;

- les dons et legs. Depuis sa création ses ressources sont constituées uniquement de l’allocation budgétaire de six cent millions (600 000 000) F CFA de l’Etat par an. Cette allocation sert à financer les projets générateurs de revenus et créateurs d’emplois pour jeunes, et mis en œuvre sur le territoire national.

Quels sont les mécanismes de financement ?

• Les jeunes s’inscrivent auprès des directions régionales de la Jeunesse et de l’Emploi, puis reçoivent une formation dans le cadre du Programme de formation de 5000 jeunes en entrepreneuriat qui est mis en cohérence avec le FAIJ. Les activités de financement se matérialisent par la sélection des dossiers qui se fait à quatre niveaux qui sont : les cabinets, les analystes du FAIJ, le comité de sélection et le comité de prêts.

Les cabinets forment les jeunes par cohortes de 50 et les 30 meilleurs sont retenus au terme d’une évaluation. Les jeunes retenus montent des plans d’affaires qui sont transmis au FAIJ et soumis à l’analyse du Département Etudes et Production qui les transmet au comité de sélection.

Au niveau de ce département, les analystes sont chargés d’examiner les plans d’affaires en tenant compte des créneaux porteurs, de la rentabilité financière et de l’originalité du projet. Le comité de sélection est chargé d’analyser les dossiers transmis par les analystes et arrête le dernier avis, pour le comité de prêt. Celui-ci est l’instance suprême décisionnelle qui arrête la liste des promoteurs retenus et la transmet à la Direction du FAIJ.

Quels sont les résultats déjà atteints ?

• Pour la session 2008, sur l’ensemble du territoire 81 plans de formations en entrepreneuriat ont été réalisés avec au total 4092 jeunes formés. A l’issue de ces formations, 2350 idées de projets ont été recueillies et 1481 plans d’affaires déposés au FAIJ pour demande de financement. Après tous les processus de sélection, 614 projets ont été financés pour un montant global de 600 000 000 FCFA. A ces résultats, il faut ajouter le financement complémentaire de 150 jeunes, à travers une ligne accordée par le gouvernement dans les mesures spéciales de lutte contre la vie chère.

Parlez-nous des perspectives.

• Comme perspectives, nous pensons déjà à la possibilité d’avoir des représentants au niveau provincial afin de toucher le maximum de jeunes. Pour ce qui est de la pérennisation du Fonds, cela est indéniable dans la mesure où le taux d’absorption des chômeurs par l’Etat est très faible, la seule solution qui s’offre à nous reste l’autoemploi. Le FAIJ, par la souplesse de ses conditions, constitue le partenaire privilégié pour la lutte contre le chômage des jeunes. C’est pourquoi, nous demandons aux PTF d’accompagner l’Etat burkinabè dans le renforcement des capacités du FAIJ pour un plus grand impact.

Qu’est-ce qui sera fait au forum des jeunes ?

• Pour rappel, il faut dire que le FAIJ est une émanation du forum des jeunes ; à cet effet, pour faire témoignage du respect des engagements que le chef de l’Etat prend vis-à-vis des jeunes, nous organisons à chaque édition une remise officielle de chèques à des promoteurs qui sont bénéficiaires du financement du FAIJ. Pour cette année nous allons procéder officiellement à la remise des chèques à 23 jeunes dont les projets agro-sylvo-pastorales seront financés. Cette remise sera effectuée par le président du Faso lui-même.

Pourquoi avoir fait le choix des prêts sans garantie ?

• La garantie pour l’obtention du financement au FAIJ est basée sur le concept de la caution morale. Conscient de la difficulté des jeunes à avoir des garanties matérielles et financières, il leur est demandé de produire au moment de la mise en place du crédit une caution morale qui est soit un parrain et/ou un mentor.

Le parrain est une personne recommandable, âgée d’au moins 40 ans et qui dispose ou pourrait disposer d’une autorité sur le jeune promoteur. Son rôle est surtout de conseiller et d’encadrer le promoteur pour la réussite de son projet. La parole du parrain constitue la garantie morale pour le remboursement du crédit. Le mentor doit avoir les mêmes caractéristiques que le parrain à la différence que ce dernier est un devancier du jeune dans l’activité où le jeune souhaite se lancer.

Par exemple, pour un jeune qui veut mettre en place un projet de menuiserie ; il peut solliciter le parrainage d’un menuisier en activité (ou à la retraite). Ce parrain prendra la dénomination de mentor parce qu’il est un devancier du jeune dans la profession et jouit d’une expérience dans le domaine qui pourrait être très utile pour le jeune.

Cette nouvelle façon de garantir ces prêts par la sollicitation des parrains et mentors a donc deux avantages. Il permet à tous ceux qui, dans le schéma classique, n’ont pas accès aux financements d’y avoir accès et d’assurer une solidarité agissante entre les générations. Nous tenons beaucoup à cette solidarité, pour laquelle nous travaillons, à l’image de certains pays comme le Mali qui a institué une taxe à l’autoemploi.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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