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Lutte contre le Sida au Burkina : La prévention chez les jeunes, une priorité pour 2010

Publié le lundi 1er février 2010 à 00h20min

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Le Conseil national de lutte contre le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) a tenu sa IXe session ordinaire, le vendredi 29 janvier 2010 à Ouagadougou. Améliorer les performances de la lutte contre le Sida au Burkina Faso a toujours été le défi du CNLS-IST.

Comme d’habitude, c’est le chef de l’Etat Blaise Compaoré, président du CNLS-IST qui a dirigé les travaux de la IXe session de l’instance supérieure de coordination des actions de lutte contre le Sida au Burkina Faso, vendredi 29 janvier 2010. Consolider les acquis de 2009 grâce aux actions de 2010, a constitué le plat de résistance de cette session.

Pour ce faire, les acteurs de la lutte contre le Sida se sont penchés sur le bilan du Plan national multisectoriel de lutte contre le Sida et les IST (PNM) de l’année 2009 et l’adoption de celui de 2010. “C’est une double satisfaction pour moi de retrouver les membres du conseil. D’abord parce que je rencontre ici des femmes et des hommes fortement déterminés et engagés à vaincre la pandémie du Sida. Ensuite je constate avec beaucoup de bonheur qu’il y a des résultats”, a souligné Blaise Compaoré.

En effet, les résultats de la mise en œuvre des orientations et des recommandations issues de la VIIIe session ordinaire du CNLS-IST indiquent que les acteurs sont sur la bonne voie dans la lutte contre cette maladie. Le renforcement des activités de prévention et de prise en charge globale, et la mobilisation des ressources ont été constatés tout au long de l’année 2009.

Toutefois, des insuffisances ont été enregistrées. Il s’agit entre autres de la faible intégration de la santé sexuelle et de la reproduction dans les activités de lutte contre le Sida, la problématique de l’accessibilité financière aux préservatifs par les jeunes, la persistance de la prévalence de la syphilis dans les régions sanitaires de Manga, Kaya et Ziniaré, la nécessité de définir des modalités d’accès aux ARV en vue d’opérationnaliser la mesure de gratuité annoncée, le souhait de renforcer un plan d’action et un plan de communication pour résoudre le problème des IST etc.

Pour 2010, il a été noté la nécessité de mettre un accent particulier sur l’observance et le soutien social, la prise en compte des enfants comme agents catalyseurs de changements, le ciblage des interventions, particulièrement à l’endroit des usagers de la drogue et des homosexuels.

Il a été préconisé aussi d’améliorer l’alimentation des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et d’avoir une rigueur dans la capitalisation des données dans les délais, en insistant auprès des acteurs sur la mise à disposition des rapports au secrétariat permanent du CNLS-IST.

Comme recommandations, la IXe session entend favoriser le développement de comportement positifs chez les enfants et les jeunes à travers l’intensification de la communication “parent-enfant” incluant l’éducation sexuelle et prendre en compte systématiquement la santé sexuelle et de la reproduction dans les plans d’action de lutte contre le Sida de tous les acteurs. “Nous avons encore du courage pour continuer à donner des orientations pour des actions fortes, notamment au cours de 2010 afin que le Sida recule dans notre pays.

Il est vrai qu’il y a pour nous une préoccupation majeure qui est la prévention. Nous avons aujourd’hui décidé qu’elle doit s’organiser davantage au profit des enfants et des jeunes. Faire en sorte qu’ils soient porteurs de changements dans les mentalités. Pour ce faire nous allons engager plus d’énergie pour l’éducation sexuelle” , a rassuré le président du CNLS-IST, Blaise Compaoré.

Par ailleurs, il a reconnu la nécessité de travailler à améliorer la prise en charge globale des personnes infectées, notamment les examens biologiques. “Nous avons encore des défis à relever mais au regard de la mobilisation des femmes et des hommes qui sont à l’avant-garde du mouvement de résistance contre cette maladie nous pouvons nous rassurer que le combat ne sera pas vain”, a prédit Blaise Compaoré.

En tous les cas, les acteurs de la lutte contre le Sida au Burkina Faso peuvent se réjouir d’avoir le soutien des partenaires techniques et financiers. En effet, ils ont réitéré par la voix de leur représentante Annalisa Conté, leur engagement à soutenir le Burkina Faso dans la lutte contre ce mal.

Dans cette veine, Jimmy Kolker, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso et actuellement directeur associé des programmes et chef du département VIH-Sida au siège de l’UNICEF à New York, a remercié le Président du Faso pour son leadership, et s’est réjoui des progrès réalisés depuis 2001 suite à la création du CNLS-IST.

Il a toutefois relevé des défis qu’il convient de surmonter, à savoir le renforcement de la prévention en milieu scolaire et l’éducation sexuelle au profit des enfants et des jeunes, la consolidation des services “Prévention de la transmission mère- enfant du VIH (PTME)” et le renforcement de la protection sociale envers les orphelins.

En outre, les structures coutumières et religieuses et celles associatives ainsi que la délégation ivoirienne venue pour participer à la session ont félicité le CNLS-IST pour son dynamisme et son engagement à réduire à sa plus simple expression le VIH-Sida au Burkina Faso.

La délégation ivoirienne venue s’imprégner de l’expérience du Burkina Faso entend consolider les liens de partenariat en vue d’une synergie d’actions entre les deux pays.

Charles OUEDRAOGO


Leadership dans la lutte contre le SIDA : Une décennie d’implication personnelle de Blaise Compaoré

Au terme de 9 heures de discussions, achevées à 20 heures ce 29 janvier 2010, les travaux de la neuvième session du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS-IST) ont fait ressortir des résultats fort intéressants au Burkina.

D’abord, moins d’enfants naissent avec le VIH. Ensuite, le nombre d’orphelins dû au SIDA s’est réduit. Enfin, notre pays fait partie des pays qui font des progrès remarquables et reconnus par la communauté internationale.

En effet, le rapport de l’ONUSIDA publié à l’occasion de la Journée mondiale SIDA en décembre dernier fait ressortir une baisse sensible des nouvelles infections ces dernières années en Afrique au Sud du Sahara dont fait partie le Burkina.

Ce succès est l’aboutissement de plus d’une vingtaine d’années de lutte contre le VIH/SIDA, renforcée à partir de 2001 par l’approche multisectorielle de lutte contre le SIDA dans laquelle, chaque acteur s’est engagé à mettre du sien et à collaborer avec le gouvernement.

L’annonce de la gratuité du traitement par les ARV faite par le Président du Faso dans son message du nouvel an le 31 décembre 2009, est venue couronner les actions pertinentes engagées.

Ces résultats significatifs, quoique insuffisamment médiatisés, sont encouragés par les partenaires techniques et financiers tels que la Banque mondiale, l’ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, l’OMS....

Des représentants de ces institutions sont déjà venus saluer sur place à Ouagadougou les avancées notables contre le VIH/SIDA. Ainsi, M. Jimmy Kolker, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, présentement Directeur associé et chef de la division VIH au siège de l’UNICEF, qui a vu naître le CNLS en octobre 2001, a eu l’occasion d’applaudir nos succès lors de ces IXe assises. Aussi, notre expérience attire plusieurs pays africains : Bénin, Togo, Mali, Niger, Guinée (Conakry), Madagascar et j’en passe. Le dernier en date est la Côte d’Ivoire, dont une délégation est venue assister à la session de vendredi dernier.

Tout le monde a droit à la parole

Cela fait donc 9 ans, que le Président du Faso, Président du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS-IST) réunit chaque année, presqu’à la même période, les membres de ce conseil pour : d’abord, valider le bilan des actions menées durant l’année écoulée. Ensuite, définir les orientations pour l’année à venir. Et enfin, formuler des recommandations pour réussir au mieux la mise en œuvre des actions futures.

Ce sont au total près de 300 participants dont 146 membres du CNLS-IST qui sont conviés aux débats où tout le monde a droit à la parole. Des humbles représentants d’associations aux médecins-chercheurs en passant par les délégués des ministères, des partenaires techniques et financiers, tous peuvent faire des propositions dont les plus pertinentes sont prises en compte dans le communiqué final.

A en croire ceux qui ont pris part de bout en bout aux travaux de cette IXe session, les discussions ont achoppé sur la gratuité des préservatifs et l’opérateur économique, Djinguinaba Barro, bien connu avec son art de manier la langue de Molière a relevé « que le président du CNLS a déjà fait beaucoup de cadeaux aux gens » et s’est étonné que le représentant de la jeunesse revendique encore la gratuité des préservatifs alors qu’ils sont nombreux, ces jeunes, à alléger les poches pour acquérir des téléphones portables « dernier cri à prix d’or » et qui, par contre, n’acceptent pas le sacrifice de payer le condom pour se protéger.

Ainsi, pour le moment, le conseil maintient le statu quo. Le préservatif continuera toujours à être négocié au prix de 75 F CFA le paquet de 4, chez le revendeur du quartier.

Le même Barro, représentant de la Chambre de commerce et d’industrie, interpellé il y a deux ans par le Président du Faso sur la contribution du patronat à la lutte contre la pandémie, a tout simplement déclaré : « Mon Président, comme vous êtes au-devant de la lutte, nous, opérateurs économiques, sommes derrière vous… mais il faut l’argent… ».

En effet, la lutte contre le SIDA nécessite de l’argent, Malheureusement, l’inquiétante crise financière internationale est là. En conséquence, les partenaires techniques et financiers encouragent le recours à des sources nationales de financement innovantes pour renforcer les acquis.

Aujourd’hui, l’histoire de la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina retient que depuis 9 ans, le Président du Faso a accepté personnellement sans discontinuer de présider les travaux du CNLS-IST. Ce qui n’est pas toujours aisé. Car, il a parfois fallu « surfer » pendant longtemps sur son agenda pour concilier la tenue de cette grand-messe et ses multiples sollicitations. Si bien que parfois, il y a décalage de la date de tenue de cette session, généralement prévue pour la fin de l’année.

Ainsi, il y a deux ans, les travaux n’ont pu se tenir qu’au mois de mars. Enfin, pour faire bref, disons que la lutte contre le VIH/SIDA, la vraie, n’a rien d’une sinécure et si l’on veut vraiment enrayer ce fléau, il va falloir retrousser haut les manches. C’est sans doute pourquoi, cette IXe session a recommandé l’élaboration d’un nouveau cadre stratégique de lutte contre le SIDA, pour la période 2011-2016.

Bilélé BENIN

Sidwaya

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