Oui, Martin Luther King a fait le rêve d’une Amérique multiraciale prospère, où règne la justice et l’égalité des chances et des races. Aujourd’hui, son rêve est une réalité, un Noir est président des Etats-Unis d’Amérique, il s’appelle Barack Obama, il n’est même pas descendant d’un esclave, mais le fils d’un immigré kenyan. Martin Luther King si on se réfère à nos traditions africaines, peut être considéré comme un " wackman ". Il a vu les choses venir de loin, nombreux ont été ceux qui ne croyaient certainement pas à son rêve à l’époque, c’était utopique tant le " Ku Klux Klar " et les racistes avaient le vent en poupe. Le rêve du pasteur King, positif est aujourd’hui vrai dans toute sa splendeur.

On peut donc rêver, et d’ailleurs comme le disait Thomas Sankara " tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme ". Mais quand une grande entreprise estime que les Africains doivent rêver en couleurs dans les bras de Bacchus, il faut s’inquiéter et surtout s’étonner que la nationale de la gestion de l’éthique et de la déontologie des médias et gérante de la bonne moralité des spots publicitaires, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) ferme les yeux sur la pub de " 33 export " et les ouvre grandement dès qu’on dit que le Burkina arme les Forces nouvelles ou encore s’attaque aux Unes de journaux sur la base de valeurs éculées.

Surtout que dans les chaînes européennes, les références à l’alcool sont toujours suivies de l’avertissement " l’abus tue ". Ici on incite les populations à se " goder " comme le disent les Ouagalais et personne ne parle. Pire, on confond rêve et alcoolisme, tout cela au nez et à la barbe du CSC. Après on va s’étonner que la jeunesse, l’avenir du pays, ne s’adonne qu’à l’alcool.
Alors qu’on aurait pu arrêter en son temps l’incitation à boire sans modération. La Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) qui aurait pu être une occasion de convergence, de communion d’une Afrique qui cherche sa voie est banalisée par des spots qui en font un moment de beuverie.

Car à côté de la pub de " 33 export ", une autre, celle de Guinness va tout aussi loin dans l’abêtissement des populations, en banalisant le football et son objet principal le ballon par le choix des bouteilles de Guinness. Un scénario fait à dessein pour démontrer que le CAN qui coûte des milliards aux pays participants et des centaines de millions à ceux qui n’y sont pas, n’est rien à côté d’une Guinness même chaude dans un camion de transport de marchandise.
La ruée de toute une population sur le camion pour se servir de ce breuvage, démontre une fois de plus que malgré nos 50 ans d’indépendance, des gens quelque part, pensent que les Africains sont de grands enfants, prompts à s’amuser.

Le CSC doit ouvrir l’œil et le bon sur ces spots mièvres et imbécilisants, car c’est aussi son rôle de garantir les bons messages dans les publicités.
Nous ne sommes plus au temps de " y a bon banania ", l’Afrique doit se lever, marcher ; et donc il faut assainir les milieux qui tentent de freiner la marche victorieuse. Nous Africains méritons mieux qu’un rêve éthylique.

Par Kassim Kongo

Par Bendré