DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
La ville de Bobo Dioulasso mérite-t-elle toujours son nom de capitale économique du Burkina ? Vraisemblablement, cette appellation est surannée. Il n’y a qu’à dénombrer le nombre d’unités industrielles installées à Ouagadougou qui a ravi la vedette à Sya. Pouvait-il en être autrement quand les entreprises de production ferment l’une après l’autre après des années d’agonie et que la zone industrielle de Bobo ressemble à un cimetière ? Les raisons sont connues.
Et il n’est pas superflu de réaffirmer que la fraude est le premier facteur de mortalité de ces entreprises. Nos frontières sont tellement poreuses que des tonnes de produits frauduleux envahissent le marché et mettent en difficulté la trésorerie des unités de production basées à Bobo, qui en était un centre névralgique il y a quelques années.
Quand les entreprises ne mettent pas la clé sous le paillasson, elles peinent à être compétitives sur le marché. Une vraie traversée du désert. Et pourtant, il y a de nombreuses initiatives pour la relance économique de la ville de Sya. Malheureusement, le décollage tant espéré tarde à venir. La toute récente inauguration du port sec permettra-t-elle de relancer la machine ? C’est bien sûr l’ambition affichée et le rêve des opérateurs économiques de l’Etat et du citoyen lambda de Bobo Dioulasso. En tout cas, en cette année 2010, les projecteurs seront braqués sur la ville de Sya avec la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance et d’autres événements culturels comme la Semaine nationale de la culture.
Au-delà, des infrastructures qui seront réalisées pour l’occasion, il faudrait donner un statut particulier à cette ville. On pourrait créer des avantages divers au profit du monde économique non pas de façon ponctuelle (comme c’est le cas pour cette année) mais sur une longue durée bien déterminée. Ces stratégies, bien encadrées, devraient permettre aux entreprises de s’installer et de prospérer. En effet, si certaines unités ont choisi à un certain moment la délocalisation à Ouaga par exemple, c’est qu’elles y ont trouvé un environnement économique favorable qui leur a permis d’être compétitives sur le marché. C’est un domaine où le miracle n’existe pas. Si la volonté et la hargne de réussir sont du ressort du promoteur, les autres conditionnalités sont liées au système économique. C’est pourquoi, la lutte contre la fraude devrait aussi être une priorité des priorités pour l’Etat afin de protéger les honnêtes opérateurs économiques de la boulimie des prédateurs fraudeurs.
Sidzabda
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 26 janvier 2010 à 10:18, par Balikéli En réponse à : DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
Ce bref article traduit la réalité que vivent les opérateurs économiques de la ville de Sya et par extension, toute la frustration des populations de cette partie de notre pays.Selon moi, cet état de délabrement très avancé du tissu industriel de Bobo- Dioulasso, n’est que le résultat de choix économiques désastreux, opérés très souvent sans un diagnostic sérieux de la situation.Sinon, comment comprendre qu’un aéroport comme celui de Bobo, répondant aux normes internationales ne soit pas ouvert à un trafic plus important ? Comment peut-on fermer une usine comme Savana,jadis approvisionnée par des maraîcherculteurs des environnants de Bobo, partis à cause de l’existence de cette unité de transformation, apprendre leur science à l’extérieur, et ouvrir une unité du même type à Ouagadougou (Loumbila, pour être plus précis) ? Il y a encore beaucoup à dire, mais je vais m’arrêter là tout en vous réitérant mes remerciements pour votre bref mais enrichissant article. Balikéli
2. Le 26 janvier 2010 à 10:43, par Baa Tiemogo En réponse à : DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
Si cet article met le doigt sur un lancinant et douloureux probleme pour le Bobolais lamda en particulier, il pointe cependant une cause qui ne resite pas a l’analyse. Simple question de bon sens : en quoi la fraude peut-elle davantage atteindre une unite de production installee a Bobo comparativement a une autre implantee a Ouaga ?
Je veux bien admettre que la fraude est une cause de non competivite des entreprises. Mais, elle n’ explique pas le probleme ici souleve, sous l’angle d’argumentation choisi. La vraie cause de la descente aux enfers de Bobo est comme le nez sur le visage, bien visible. Elle est d’abord et avant tout politique.
Jusqu’a quand continuera-t-on d’ignorer les fondamentaux du developpement regional et de l’amenagement du territoire ?? On ne developpe pas un pays en ignorant les potentialites des regions, et a fortiori en investissant la ou "ca ne pousse pas". Comprend qui veut.
Tout compte fait, les resistances voire les soulements regionaux qui se sont produits ailleurs ne sont l’apanage de ces pays. les memes causes produisent les memes effets, meme en pays dits "integre".
3. Le 26 janvier 2010 à 10:52 En réponse à : DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
C’est quoi le statut particulier que vous suggeré pour Bobo. Ca n’apparait pas à travers l’article. oU PEUT ETRE QUE JE NE SUIS PAS ARRIV2 0 COMPRENDRE. Comment est ce qu’on peut l’apprécier dans ce cas ?
4. Le 26 janvier 2010 à 15:38, par LOLO En réponse à : DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
Cet article est à l’image du journalisme burkinabè:style approximatif, fautes graves de langue, excès d’analyse sans fondement factuel avéré, critique facile. Les rédactions devraient être un peu plus attentives à la forme et au fond des papiers qu’elles publient. J’invite l’auteur du papier ci-dessus à se relire et surtout à lire les articles de la presse étrangère. Merci
L. K.
5. Le 27 janvier 2010 à 10:45, par Hamane En réponse à : DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE BOBO : Il faut un statut particulier pour Sya
Dans le passé, il y avait le Mouvement pour l’Autonomie de l’Ouest. le MAO. Norbert Zongo a en parlé souvent. il a attiré l’attention de nos dirigeants que leur politique d’inégal développement du pays risque de faire renaitre un tel mouvement qui voulait avoir sa branche armée. beaucoup d’analystes politiques s’accordent à dire que le Faso n’est pas à l’abri des crises qui secouent certains de ses voisins immédiat (RCI, Mali, Niger).
Franchement, je rêve de voir nos dirigeants opté pour un vrai développement. et selon les vrais développementalistes, le facteur le plus important pour obtenir le développement c’est la justice. c’est à dire la juste répartition des biens et des services aux fils du pays, aux quartiers, villages villes, provinces et régions selon leurs potentialités et mérites et non selon leur coloration politique ou la hiérarchie politique de leurs fils parfois complice de système pourri. Merci de comprendre ce message