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BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

Publié le vendredi 22 janvier 2010 à 00h47min

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Les Burkinabè de l’étranger croyaient que cette année 2010, ils allaient enfin pouvoir exercer leur droit de vote. Ils y ont vraiment cru, dur comme fer ! Les Burkinabè résidant au pays aussi. Tout le monde y croyait, d’autant que tout le monde en parlait. Même l’Assemblée nationale. Celle-ci est même allée jusqu’à voter une loi là-dessus. Donc tout était plié. Et puis, patatra, tout dégringole.

Les Burkinabè de l’étranger peuvent repasser. Ça ne sera pas cette année 2010. Ils peuvent donc continuer à ronger leurs freins. Eh oui ! Ce n’est pas une blague, ce n’est pas un poisson d’avril. Avril est encore loin n’est-ce pas ? Ces Burkinabè de l’étranger ont été tout simplement dribblés et feintés. Mais comment est-ce possible ? Comment cela est-il arrivé ?

Des premières informations qui filtrent, on peut conclure que la responsabilité de la CENI, beaucoup plus que celle de l’Assemblée nationale, est engagée dans ce faux bond. En effet, la représentation nationale, avant de voter la loi sur le vote des Burkinabè de l’étranger, s’est d’abord adressée à la CENI, sans doute pour le principe de précaution, pour avoir l’avis formel et motivé de la Commission électorale nationale indépendante. C’est donc sur la base de cet avis que l’Assemblée nationale a voté la loi sur le vote des Burkinabè de l’étranger. En théorie, c’est la CENI donc qui doit battre sa coulpe pour ce faux bond.

Tout le monde avait commencé à pavoiser en se disant que ce vote de nos frères et sœurs vivant à l’étranger était un signe tangible et fort du progrès de notre démocratie, de notre avancée démocratique. Il y a en effet quelques années, l’idée même de ce vote était inacceptable. Ces toutes dernières années, l’idée avait fait du chemin et devait culminer en novembre 2010 dans le vote effectif des Burkinabè de la diaspo pouvant justifier d’un document d’identité. Dans la pratique, la CENI ne doit pas toute seule porter le chapeau car il était loisible aussi à l’Assemblée nationale d’étudier en profondeur l’avis de la Commission électorale nationale indépendante. Elle pouvait plus sérieusement étudier la faisabilité de ce vote. Elle devait notamment se poser des questions sur le montant du financement, le temps nécessaire à la mise en place d’un tel fonds pour un vote aussi imminent, la mise en place d’infrastructures à l’étranger, les lieux des bureaux de vote (dans les ambassades, consulats ou en ville), etc…

Il semble bien que pour ce vote, il fallait trouver la coquette somme de 20 milliards de nos francs. Tout de même, cela devait être prévu dans le budget national. Sinon, comment trouver ex nihilo, une telle cagnotte ? C’est à se demander si on avait pris le problème du vote de nos frères et sœurs de la diaspora au sérieux. On est bien fondé à se poser une telle question. Et d’abord, pourquoi jusque-là ce vote n’a jamais été effectif ? De quoi a-t-on peur ? De fait, est-ce que dans leur esprit nos autorités sont prêtes pour ce vote. Car il faut l’admettre, ce vote est un saut dans l’inconnu et l’atterrissage pourrait faire mal. Non, ces gens de l’étranger ne sont pas encore maîtrisables et il faut faire beaucoup attention. Leur vote, ou plutôt le verdict de leur vote peut bouleverser la carte politique de notre pays. C’est sans doute là tout le problème. Car ce micmac entre l’Assemblée nationale et la CENI, n’est pas du tout burkinabè, c’est étranger à nos manières de faire les choses. Ça ne nous ressemble pas du tout.

Quand nos autorités seront sûres que ces gens-là seront parfaitement gérables, alors ils auront leur vote. En attendant, prudence ! En tout état de cause, il flotte dans l’air un léger parfum d’irresponsabilité de part et d’autre. Une question nationale de cette importance ne devait pas être traitée avec autant de légèreté. A présent, on imagine toute la frustration de nos frères et sœurs de l’étranger encore frappés d’ostracisme en 2010. Ce n’est pas sérieux messieurs de la CENI. Ce n’est pas glorieux messieurs les honorables. C’est une vraie histoire de fou. Mais le fou sait pardonner à ses semblables. Toutefois, à l’avenir, ne faites plus jamais ça. Et prenez de la peine pour que 2015 soit l’année du vote effectif de nos frères et sœurs de l’étranger qui ne sont pas moins Burkinabè que nous, dans les grands moments de la Nation.

Le fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 janvier 2010 à 16:26, par sawadogo noufou En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

    A la lecture de votre écrit,je voudrais porter à votre connaissance ce qui suit :
    -La CENI avait déjà mis en place ses démembrements dans les pays où le Burkina faso dispose d’une Ambassade ou d’un Consulat Général ;
    -le budget auquel vous faites allusion ne vient pas de la CENI ;
    -La CENI n’élabore pas des avant-projets de lois ou des projets de lois.Elle ne vote pas non plus les lois.
    En quoi donc sa responsabilité est engagée dans ce que vous appelez faux bond ?
    Je vous suggère d’approcher l’Institution pour mieux vous informer.

  • Le 22 janvier 2010 à 17:25 En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

    A propos de la question du vote des burkinabé de l’étranger, chaque jour que Dieu fait me convainc que ceux qui dirigent notre pays sont des médiocres (Assemblée Nation, CENI, etc). Je me pose souvent la question : comment font alors les autres pays (pas plus nantis que le nôtre) pour faire voter leurs ressortissants à l’étranger (Mali, Sénégal, Bénin, etc...). Je suis tenté de dire que les dirigeants de ces pays valent mieux que les nôtres, ils sont largement en avance sur les nôtres ; je dirai même mieux, ils sont plus visionnaires que les nôtres.

    Quelque soit l’angle par lequel on aborde la question, cela n’est pas compréhensible, ni excusable de la part de nos dirigeants politiques.

    Nos autorités doivent comprendre une chose : Le vote est un droit de citoyenneté, c’est un droit pour tout homme libre.

    Nous burkinabé de l’étranger nous sommes des citoyens à part entière comme tous nos frères et soeurs restés au pays. Nous participons à plusieurs niveaux au développement du pays. Quelques exemples :
    -  Nous participons à la création de la « richesse » du Burkina, élément indispensable pour le développement d’un pays. Officiellement, les burkinabé de l’étranger font entrer au pays par an plus de 50 milliards de Francs CFA (ça c’est ce qui est comptabilisé par les institutions financières : banques, Western Union, etc.) Ce chiffre ne tient pas compte des sommes que nous faisons entrer par des tierces personnes (système main à main). Certains d’entre nous créent des activités professionnelles donc créent des emplois sur place au pays, ce qui participe à la « richesse » du pays.
    -  Nous burkinabé de l’étranger, nous avons toujours répondu présents quand le pays à eu besoin de nous ces dernières années, quand un effort national financier et matériel a été demandé à tous les burkinabé : Lutte contre l’épidémie de la méningite, Soutien aux étalons lors de la CAN 98 organisée au Burkina, Inondations en septembre 2009
    -  Etc...

    Eh bien, à partir du moment où nous remplissons notre devoir de citoyen, nous demandons que l’on nous considère comme des citoyens à part entière, nous demandons à nos autorités de faire également leur devoir : rendre possible le vote des burkinabé de l’étranger.

    L’histoire les jugera.

    Merci à tous !

    Vincent OUEDRAOGO

  • Le 22 janvier 2010 à 19:27 En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

    En tant que burkinabé résidant à l’étranger, je trouve que c’est vraiment déplorable.

    La participation des burkinabé de l’étranger à la construction du Faso doit aussi passer par l’application de leur droit de vote.

    Rien a dire....

  • Le 23 janvier 2010 à 04:08, par Konaté de l’Espagne En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

    Les Burkinabé de l’étranger ont été dribblés par nos autorités qui se retrouvent elles-mêmes en hors-jeux.C’est
    une belle giffle administrée à tous ces hommes et femmes qui croupissent sous le froid de la neige ou sous une chaleur de plomb et qui sont hautains d’êtres Burkinabé de ne pas accomplir leur devoir de citoyennété.Au delà de tout ça,nos autorités refusent d’établir des passeports pour ces braves combattants qui se sacrifient à chaque instant pour leur patrie.A titre d’exemple c’est le cas des Burkinabé d’Espagne qui ne savent plus à quel saint se vouer pour rentrer en possession de l’unique document valable sinon nécessaire pour s’identifier hors de nos frontières et l’unique document succeptible de garantir une possible régularisation.Par contre, les autres pays délivrent sans difficultés majeures à leurs ressortissants des passeports.
    Il est vraiment crucial d’entendre des Burkinabé dire qu’ils préfèrent changer de nationalité pour avoir accès au passeport parce qu’ils ont des liens de parenté avec tel ou tel pays.De même,j’en connais personnellement des Burkinabé à qui, on reclame une carte de résidence avant l’établissement de leur passeport.Que la surété sache que sans le passeport,il n’ya pas de titre de séjour biensûr.Dans le même ordre d´’idée,j’en connais un autre cas d’un enfant né en Espagne de parents génitaires burkinabé qui detiennent chacun un passeport,pour l’établissemnet du passeport de leur enfant en plus des documents complets et des photocopies de leur passeport,les autorités burkinabé ont reclamé un fax de leur carte de résidence.J’interpelle les ministères de l’intérieur et des affaires étrangères à l’allègement des conditions d’accessibilité du passeport pour leurs compatriotes vivants à l’extérieur tout en adoptant des mesures draconiennes contre la fraude la corruption et la contre-façon.

  • Le 24 janvier 2010 à 11:28, par dabire En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

    il n’y a pas de burkinabe a l’etranger. c’est des apatrides, des fuyards comme ceux restes en angola. des vauriens qui ne paient pas d ;impots. alors pourquoi l’etat devrait se defaire de 20 milliards pour les faire voter ? il n’ont qu’a cotiser les 20 milliards et les envoyer la la CENI (comme vous envoyer 50 milliards chaque annee). du vent ouais. Moi je suis expatrie ici a new york (differend donc d’aventurier car je rentre chaque trimestre tous frais paye) et je vois ceux que vous appeler burkinabe de l’etranger. ca fait pitie. meme le president de l’associaton (ou des associations car il ya guerres entre eux) fait pitie.

    • Le 26 janvier 2010 à 15:51, par Simone André En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

      Salut,
      Franchement quel cancre ce pauvre individu qui est à New York ! Il a raté une belle occasion de se taire.

      Simone André

    • Le 27 janvier 2010 à 22:01 En réponse à : BURKINABE DE L’ETRANGER : Ils ont été dribblés !

      mon frere quand on n’a rien dans la tete on se tait ! amoins que tu ne fais expres que pour lancer le debat. A te repondre j’aurais ete tres incisif au risque de dire des mechancetes sur des personnes de ton espece ; mais bon je ne pense pas que ce site soit pour des attaques meme si c’est des idees. C’est tellement idiot...
      SOME

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