Ils ont une caractéristique principale, celle d’être annuellement confrontés à des épidémies graves qui mettent en péril la vie des populations. Eux, ce sont le Mali, le Niger, le Togo et le Burkina Faso. Or, pour contrôler ces faits épidémiologiques, il faut des compétences spécifiques complémentaires que ne possèdent pas souvent les professionnels des districts sanitaires. C’est tout l’intérêt de ce programme de formation diplômante en épidémiologie d’intervention et de laboratoire. Que serait en effet l’efficacité des systèmes de santé si leurs ressources humaines manquaient de compétences spécifiques pour affronter les pires épidémies que connaissent la sous-région ?

C’est en cela que la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Djamila Cabral, a salué la mise en route de ce master professionnel dont la première promotion de 12 étudiants est constituée de médecins, de biologistes et de vétérinaires. Il faut indiquer que cette formation diplômante est l’aboutissement d’un long processus ponctué par une mission d’analyse de la situation, des actions de plaidoyer dans les universités des 4 pays et enfin par le renforcement des capacités de 62 professionnels de santé humaine et animale entre 2008 et 2009 (formations de courte durée). Et puisque les choses ont été mûries à point, le ministre des Enseignements secondaire supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Joseph Paré s’est dit convaincu que ce programme va renforcer les compétences des personnels pour une meilleure riposte aux épidémies. Il a aussi indiqué que ce master est un exemple de collaboration entre les différents pays, l’OMS et des structures internationales comme le Centre de prévention et de lutte contre les maladies (CDC d’Atlanta aux Etats-Unis).

Le master professionnel d’épidémiologie d’intervention et de laboratoire (qui est logé à l’université de Ouagadougou) est dirigé par le Pr Mamadou Sawadogo. Sa finalité est la mise à disposition des pays de professionnels de santé compétents et aptes à faire face efficacement à quatre défis : la prévention, la surveillance, la gestion efficiente des ripostes aux épidémies puis le contrôle des maladies à potentiels épidémiques. Sa durée est de 24 mois et le diplôme délivré à la fin de la formation comprend 3 options à savoir, épidémiologie d’intervention, management de laboratoire de santé publique et épidémiologie vétérinaire.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays