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DEGATS CAUSES PAR LES ELEPHANTS : Les producteurs de Panga satisfaits du dispositif de refoulement

Publié le mercredi 20 janvier 2010 à 03h03min

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Panga, un village rattaché à la commune de Soubakaniédougou dans la Comoé et situé à 10 km de Niangoloko, a subi, impuissant, les dégâts causés par les éléphants dès l’installation de la campagne agricole écoulée. Si aujourd’hui les producteurs de cette localité ont pu stocker quelques grains dans leurs greniers, c’est grâce aux dispositifs de refoulement des pachydermes qu’ils ont installés autour de leurs champs avec l’aide de la Direction régionale de l’Environnement et du Cadre de vie (DRCEV) des Cascades.

Depuis le mois de juin 2007, des groupes d’éléphants séjournent dans la province de la Comoé et se déplacent à travers les départements de Tiéfora, Bérégadougou, Soubakaniédougou, Niangoloko, Banfora et Panga. Cette forte présence de pachydermes n’a pas été sans conséquences sur les activités quotidiennes des populations : dégâts de cultures, destruction de parcelles de maraîchage et de plantations de manguiers et d’anacardiers, tuerie d’animaux domestiques sont, entre autres, les dommages causés par les éléphants. Pour aider les producteurs à protéger leurs exploitations, la DRCEV des Cascades a, grâce au soutien de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), outillé les producteurs des zones fréquentées par les éléphants en techniques de refoulement.

Selon Mamadi Ouédraogo, point focal de la gestion des conflits homme-éléphants à la DRCEV/Cascades, ce dispositif est composé d’une barrière et de briquettes fumigènes. La barrière étant construite avec des piquets en bois, de fil de fer, de ficelle en nylon, de morceaux de tissus enduits de graisse et de piment, de morceaux de tôles bruyants que l’on appelle clochette attachés aux fils. Les briquettes fumigènes, quant à elles, sont fabriquées à base de piment, de bagasse de canne à sucre, d’huile de vidange que l’on met à feu à proximité des champs. Les odeurs que dégage la barrière, le bruit des morceaux de tôle ajoutés à la fumée des briquettes repoussent naturellement les éléphants.

A Panga, le dispositif de refoulement mis en place par les producteurs couvre une distance de 16 km. Il protège les exploitations de 220 producteurs sur une superficie totale de 7.361 hectares. C’est ce dispositif qui, de l’avis des producteurs de ce village, a permis de sauver les récoltes et d’éviter aux hommes d’être en contact avec les pachydermes.


Quelques producteurs témoignent

- Bagnamon Héma, président du CVD de Panga Cette année, nous avons rencontré d’énormes difficultés avec les éléphants. Ceci dès le début de la campagne agricole. Après avoir enregistré plusieurs dégâts dans nos champs, nous avons saisi la DRCEV qui nous a aidé à mettre le dispositif tout autour de nos champs et sur le passage des éléphants. Depuis lors, ces bêtes ne sont plus venues et nous avons récolté sans problème. Dans les jours à venir, nous allons lever le dispositif et nous le remettrons en place dès le début de la campagne à venir. * Baferba Héma, délégué du village Les éléphants ont toujours été présents autour de notre village mais jamais, ils n’ont causé autant de dégâts qu’au début de la campagne dernière. C’est pourquoi nous nous sommes plaints auprès des forestiers qui nous ont appris à fabriquer et à placer la barrière et les briquettes de refoulement. Cela a protégé nos champs en empêchant les éléphants d’y accéder. Nos cultures ont évolué normalement jusqu’à la fin de la saison. Sans ce dispositif, nos efforts dans les champs seraient restés vains. Certains, par crainte de les rencontrer, ne se rendaient même plus dans leurs exploitations. Nous sommes satisfaits et nous reconduirons le dispositif dès le début de la saison prochaine.

- Mamadou Sirima Dès le début de l’hivernage, j’ai personnellement enregistré d’énormes dégâts dans mon champ. Les éléphants y sont venus plusieurs fois. Ils n’ont rien épargné. Ils s’en prenaient au maïs, au haricot et aux ignames. Avant de semer à nouveau comme nous étions en début d’hivernage et qu’il n’était pas tard de le faire, nous avons, avec l’appui des forestiers, mis le dispositif de refoulement autour des champs. Depuis lors, nous n’avons plus aperçu un seul éléphant dans les champs.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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