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CEI Côte d’Ivoire : De hautes vagues dans la lagune Ebrié

Publié le mercredi 20 janvier 2010 à 03h03min

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La querelle autour du fichier électoral de la présidentielle en Côte d’Ivoire gagne en degrés jour après jour. On se rappelle que le président ivoirien Laurent Gbagbo, le 9 janvier 2010, a accusé, dans un communiqué, la Commission électorale indépendante (CEI) de « fraude » et de « manipulation » dans le traitement des contentieux relatifs à la liste électorale provisoire, censé s’achever ce même jour.

Le reproche est fait au président de la Commission, Robert Beugré Mambé, d’intégrer 429 000 personnes d’office à la liste électorale définitive, au profit de l’opposition.

Celui-ci, tout naturellement, rejette en bloc les accusations portées contre lui par Gbagbo et ses partisans. Il réclame sans hésiter une enquête internationale. Le Front populaire ivoirien (FPI), parti au pouvoir, ainsi que les mouvements et associations proches du camp présidentiel, au lieu de cela, exigent sa démission pure et simple et la réorganisation de la CEI.

Ce à quoi M. Mambé répond tout sec : « Je ne démissionnerai pas ! J’ai été élu et mon travail, c’est de faire une liste électorale propre et des élections propres ». Il a, pour cela, entre autres, le fervent soutien des militants de l’Alliance pour le changement (APC), qui appellent le facilitateur, Blaise Compaoré, à la vigilance, et lui demandent instamment la tenue d’une rencontre du Cadre permanent de concertation (CPC), exclusivement consacrée à la question.

Comme on peut le constater, la revendication des ouailles de Gbagbo, loin de calmer le jeu, est de nature à envenimer la situation en Eburnie et à remettre en cause les acquis enregistrés depuis la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou (APO), signé le 4 mars 2007. On peut donc, dès lors, se demander pour la énième fois, et à juste titre, si le scrutin, qui a connu déjà six reports depuis la fin du mandat du président du FPI en 2005 et a été finalement fixé au 3 décembre dernier puis repoussé à courant février-mars 2010, aura effectivement lieu.

La récréation, en tous les cas, n’a que trop duré, et ils sont nombreux au pays d’Houphouët-Boigny et même ailleurs, qui n’attendent que la fin de la crise, née en 2002 du coup d’Etat manqué de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), lequel a malheureusement coupé la Côte d’Ivoire en deux.

Par D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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