"Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
Quelques jours après le séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter qui a secoué Haïti, l’île caribéenne n’en finit pas de compter ses cadavres qui pourraient atteindre le chiffre effroyable de 200 000. Déjà, dimanche, 70 000 corps, selon le gouvernement haïtien, ont été ensevelis dans des fosses communes
C’est dans ce décor apocalyptique d’édifices effondrés totalement ou partiellement, et de victimes piégées sous les décombres, que l’état d’urgence a été décrété jusqu’à la fin janvier, ainsi qu’une période de deuil national de 30 jours. Les difficultés de mise en œuvre des secours d’urgence réduisent les chances de retrouver des survivants avec le spectre d’une catastrophe sanitaire qui plane et l’insécurité qui voit le jour dans la distribution des secours.
Le sauvetage de rescapés indemnes comme ces trois Haïtiens tirés des débris d’un supermarché, de ce fonctionnaire danois des Nations unies ou encore de cette fillette de 18 mois, fait chaud au cœur.
Il faut dire que la solidarité internationale, fort louable, est des plus manifestes, avec 43 équipes internationales engagées sur place, dont 1 739 sauveteurs et 161 chiens renifleurs. Et on peut même se féliciter que des pays à problèmes comme la RDC qui a promis 2,5 millions de dollars, y aillent de leur goutte d’eau dans la mare de donations internationales.
Mais, dans ce déluge de dons et d’offres de services qui déferlent sur Haïti, tout n’est certainement pas bon à prendre. A ce sujet, sur l’échelle Richter des propositions farfelues, la palme devrait être décernée au président sénégalais, Abdoulaye Wade.
Assurément, Gorgui, comme on sait, pétille d’idées et donne son avis sur tout. D’où cette idée aussi biscornue qu’éculée de vouloir créer en Afrique un espace pour le retour des Haïtiens sur la terre de leurs ancêtres, sous prétexte de « la récurrence des calamités » qui tombent sur leur île.
Dans quelle forêt, dans quelle savane, dans quel Sahel ou quel désert ? On ne sait trop, si ce n’est qu’il s’agit-là d’une « waderie ». Une de plus, après que « le Vieux », récemment encore, se fut laissé aller à déclarer : « L’Eglise, c’est pour prier quelqu’un qui n’est pas Dieu. On prie Jésus Christ dans les églises, tout le monde le sait (…)
Quand je passe devant une église, je ne m’intéresse pas à ce qu’ils font là-dedans », suscitant l’indignation de la communauté chrétienne qui, pour minoritaire qu’elle soit au Sénégal, n’en reste pas moins partie de la communauté sénégalaise.
Pour en revenir à l’Exodus prôné par le célèbre chauve de Dakar, Papy ne le sait peut-être pas mais le temps est passé où l’on caressait l’idée romantique d’un retour à la mère-patrie pour les descendants d’esclaves noirs et il y a belle lurette qu’une tentative du genre au Ghana, désormais transformé en simple destination préférée de vacances pour les touristes afro-américains, a fait long feu.
Wade n’aurait-il pas mieux fait en plus des 500 000 dollars d’aide promis, de convoyer sur Hispaniola des tonnes d’arachide, dont son pays est gros producteur ?
Au lieu de cela, où, diable, est-il allé pêcher cette nouvelle utopie ? On ne peut vouloir transvaser comme ça des millions de personnes d’un continent à un autre sans risques pour leur déracinement politico-socio-culturel. Et puis, combien tout cela va-t-il coûter ? Non Papy, il faut tout simplement aller aider les Haïtiens là où ils sont.
Après les « kadhafiades », voilà se multiplier les « waderies », et à coup sûr, celle-là n’est peut-être pas la dernière.
Hyacinthe Sanou
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 19 janvier 2010 à 07:14, par grand ghislain En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
mon petit tu fais du bon boulot,tes articles sont très agréables a lire et le français très propre, continues comme ça.
2. Le 19 janvier 2010 à 08:33, par klod436 En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
A mon avis cette idée n’est pas insensée comme vous la présentez. On a bien regroupé les juifs a Israël après la seconde guerre mondiale pourquoi ne peut-on pas le faire pour Haïti. C’est une piste de solution qui mérite d’être explorée et votre démarche qui consiste à ne même pas s’y attarder parce que ca couterait cher ou qu’elle ait été envisagée et abandonnée depuis est méprisable. Toutes les pistes doivent être explorées par rapport à ces situations récurrentes et combien dévastatrices en Haïti.La proposition de M. Wade aussi saugrenue qu’elle puisse paraitre n’est pas du inopportune.
3. Le 19 janvier 2010 à 09:40, par Sebgo En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
pour moi, Wade n’a pas tire dans l’eau ; c’est pour toi qui est vraiment domage, pour un redacteur de ton calibre, tu me fais peur, les bonnes idees ont toujours etes qualifiees par tes semblables de farfelues et de "Waderie" jusqu’a ce qu’un jour on se vois oblige de les retirer du tiroir.
Cette idee qu’il a lance ne l’est pas venu apres son plat de Kchep, car Wade n’est pas n’importe qui, il sais de quoi il parle, donne-lui l’occasion de te faire comprendre son idee avant de te moquer de lui. Oh, je comprend ton probleme, c’est pour l’eglise que tu te pleins, c’est une autre question, il ne faut pas melanger les propos.
Wade a raison, souviens-toi d’Israel !!!!!!!
4. Le 19 janvier 2010 à 09:49 En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
Bonne vision de Hyacinthe Sanou tu es un grand
5. Le 19 janvier 2010 à 09:49 En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
simplement une pensée idiote. Et venant d’un chef c’est la honte. On ne deracine pas un peuple parce que l’on veut. Va dire cela directment aux haitiens. si tu ne le sait pas les haitiens sont des gens qui se disent americains et non africain.on en entend parler tous les jours. je suis amercain et non africain. en tout cas il peut les recevoir au senegal et ça ya qu’a aller les chercher en bateau comme ils sont partis. Ya la mer au senegal alors ça ne posera aucun bleme. risk k le bateau soit vide au retour comme a l’allé.
6. Le 19 janvier 2010 à 10:30, par ulysse En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
M. de l’observateur vous allez un peu fort, dans vos mots,meme si vous denoncez là une situation bien reelle. je crois dans ce genre de situation,avancons des solutions moins couteuses( surtout pour un PED comme le senegal ou tout autre pays africain)et beaucoup plus réalistes dans l’immédiat.
Les sénégalais ont énormément de problèmes, comme la saturation des grandes villes (Dakar, Saint louis), le problème de logements etc. Tous ceci entraine la migration contre vents et marrés, des jeunes sénégalais.
Je pense que le président Sénégalais a une bonne idée mais ils doit revoir sa manière d’aider de sortes à ne pas créer plus de problèmes.
Tous mes encouragements aux peuples Haitiens.
7. Le 19 janvier 2010 à 12:49, par nabé En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
Allons M. Sanou, ne soyez pas si méchant avec le vieux mathématicien-juriste, laissez-le donc entetenir le message Garvey pour notre bonne nostalgie de retour mythique aux sources. Et sachez que ce retour n’est pas si dépassé que cela, beaucoup d’Antillais en France nous avouent franchement rendre toujours l’Afrique, leurs frères responsables de la traite négrière et le manifestent dans les rapports quotidiens vis à vis des Africains...Alors laisses donc le vieux nous racheter notre faute.
Le 20 janvier 2010 à 10:42 En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
Voyez les actions de Wade ces deux dernières années:après avoir chassé ses plus fidèles collaborateurs, après l’échec d’imposer son fils comme maire, après sa tentative de corruption de fonctionnaire, l’érection d’un monument à coups de milliards, et on en oublie... Wade délire. Et il est constant qu’un vieillard ne meurt pas sans délirer.
Le 25 janvier 2010 à 19:54, par L’Africain En réponse à : "Terre promise" aux Haïtiens : Une autre "waderie"
Le droit au retour est le moins qu’on pouvait vraiment offrir aux haïtiens : une manière de prouver que la solidarité africaine n’est pas un vain mot.
Et puis, entre nègres refoulés à toutes les frontières, interdits de séjour sous tous les cieux, pourquoi ne ferions-nous pas preuve de générosité entre nous ?