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Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

Publié le lundi 18 janvier 2010 à 03h51min

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Un plaidoyer pour plus d’effort dans la prise en charge des catéchistes de l’Eglise catholique au Burkina Faso. C’est le cri du cœur que lance Sibiri Nestor Samné dans cette tribune où il appelle l’Eglise à revoir à la hausse l’assistance économique aux catéchistes. Au passage, il plaide aussi pour les prêtres de campagne qui, selon lui, peinent à joindre les deux bouts. l’auteur de ces lignes espère apporter ainsi sa contribution au jubilé des catéchistes du Burkina célébré le 10 janvier 2010.

L’Eglise catholique au Burkina a célébré le jubilé des catéchistes le dimanche 10 janvier 2009. Cette célébration s’inscrit dans le cadre du jubilé d’albâtre des 75 ans du grand séminaire de Koumi. C’est à Yagma, le lieu du pèlerinage national que le sommet de ce jubilé des catéchistes a été vécu : la messe. Une messe qui s’est voulue une action de grâce à Dieu pour le don de ces missionnaires infatigables que sont les catéchistes. Ce jubilé, au-delà des activités festives, nous interpelle sur les réalités difficiles que vivent ces hommes au service des hommes pour Dieu.

Rôle et place des catéchistes dans l’évangélisation…

Les catéchistes sont ces fidèles, hommes et femmes, qui ont opté de consacrer leur vie à l’annonce de l’Evangile. Ce sont des jeunes laïcs recrutés dans les paroisses. Ils sont envoyés dans un centre de formation. A Ouagadougou, C’est le Centre de formation des catéchistes (CFC) de Donsê. Ils y reçoivent une initiation au catéchisme et à la théologie. Après un séjour de 4 ans, ils retournent en mission dans leurs paroisses.

Désormais, ils se mettent à la totale disposition de leurs paroisses. Dans les villages, les campagnes et les secteurs des villes, ce sont eux qui coordonnent et assurent la catéchèse, organisent les communautés, animent les assemblées dominicales en l’absence de prêtre. Ils administrent certains sacrements quand l’urgence le recommande. Ils sont les « curés » dans les secteurs ou les villages qui leur sont confiés.

Au-delà des prêches et des enseignements théoriques, le catéchiste, comme tout autre missionnaire, pour réussir sa mission sur le terrain de l’évangélisation, est toujours appelé à faire de sa vie une page vivante de l’Evangile. Et ce, pour pouvoir convertir de nombreuses âmes au Christ et travailler à la promotion humaine des populations. La participation des catéchistes à l’évangélisation est inestimable. Avec les Pères blancs, ils ont joué le rôle de pionnier dans l’enracinement de l’Evangile dans notre pays. C’est certainement pour tout cela que l’Eglise rend grâce à Dieu pour le témoignage. Toutes choses qui devraient nous inciter à nous pencher sur leurs joies et peines humaines que ces hommes vivent sur le terrain de leur mission.

Quand les catéchistes tirent le diable par la queue….

Les catéchistes sont des maillons importants dans l’œuvre de l’annonce de la Bonne Nouvelle aux peuples, parce que collaborateurs directs des prêtres. Leur mission est noble et exaltante. Mais leur situation laisse à désirer, et pourrait même pousser à la révolte tout esprit prompt à la compassion. Financièrement et économiquement, certains catéchistes de l’archidiocèse de Ouagadougou vivent dans la pauvreté non choisie et d’autres dans la misère. Peut-on annoncer la Bonne Nouvelle à quelqu’un quand on tire soi-même le diable par la queue ?

Ce sont là des réalités d’inconditionnalité qui, à coup sûr, ne collaborent pas positivement pour les catéchistes dans leur tâche missionnaire d’annonce de la Bonne Nouvelle. D’aucuns diront que ce sont les aléas de la mission du Christ qui n’est pas sans adversité. Certes, mais objectivons et acceptons que pour aller en mission et porter la croix du Christ, il faut un minimum de « force », ce que les catéchistes n’ont pas. Nous vivons dans un monde matérialiste où la communication passe nécessairement par des supports matériels. Comment les catéchistes peuvent-ils être prégnants et efficaces dans leur œuvre d’évangélisation s’il demeurent dans une situation de survivance ?

Difficilement, car si la parole de Dieu est originellement bonne en soi, il demeure que l’identité et la situation de celui qui l’annonce influence aussi son accueil. Conscients de cela, les Pères blancs, pionniers de l’évangélisation, dotaient chaque catéchiste d’équipements agricoles nécessaires pour assurer son autosuffisance alimentaire, l’agriculture et l’élevage devant être son « business » de vie.

Malheureusement, depuis bien longtemps, cela n’est plus qu’un souvenir pour les catéchistes dont la nostalgie les fait soupirer. Sur ce, l’archidiocèse de Ouagadougou doit faire beaucoup pour ses catéchistes afin qu’ils puissent se consacrer décemment et entièrement à leur tâche. Le constat est amer : les catéchistes sont presque laissés à eux-mêmes. Pourtant, ils ont renoncé à beaucoup pour nous les fidèles. Seulement 18 000 francs par an sont alloués à chaque catéchiste comme frais de pétrole.

Des catéchistes témoignent de n’en avoir pas bénéficier depuis des années. Sur cette base, on pourrait dire d’eux aussi et surtout eux, qu’ils ont tout quitté pour Dieu (à la seule différence que contrairement aux prêtres, ils se marient). Comparativement à leurs collaborateurs directs, (prêtres, religieux...) la situation des catéchistes à Ouagadougou ne serait pas du tout enviable, et ce n’est pas étonnant de constater aujourd’hui que peu de jeunes s’engagent sur cette voie.

Les donnés du tableaux nous rappellent sur un cri strident que les catéchistes semblent être les mal lotis parmi les ouvriers dans le champ de l’évangélisation. Pourtant, face à la justice que l’Eglise enseigne et au regard du fait que l’Eglise se veut être mère éducatrice et championne dans l’exercice de la charité, les chrétiens doivent ensemble réaliser un sursaut d’orgueil pour apporter leur meilleur afin d’aider nos braves catéchistes à nous aider à jouir de Dieu.

Il est vrai que l’autoprise en charge de l’Eglise n’est pas encore une réalité, mais cela ne saurait être un justificatif valable du sort actuel des catéchistes. Si rien n’est fait, il ne serait pas étonnant que le nombre de candidats à l’école des catéchistes chute progressivement. Le manque crucial dans les paroisses est déjà parlant. Quand le don total à Dieu expose à la misère, il y aurait manque de volonté quelque part. Cela interpelle la hiérarchie.

Un catéchiste en service est un « bien commun » précieux pour l’Eglise. A la totale disposition de son curé, sa vie est une ressource vitale pour la paroisse. Il est affecté selon l’organisation et les besoins de la pastorale paroissiale. A la différence des autres fidèles, il ne dispose plus de son temps à lui entièrement. Ce n’est plus lui qui vit, mais le Christ qui vit en lui pour se communiquer aux Hommes.

Après 25 ans de service, il est officiellement admis à la retraite. 25 ans, ce n’est pas rien. Selon les données actuelles, seulement 75 000 F CFA lui sont donnés pour honoraires de retraite. Leur retraite est un moment difficile qui pourrait susciter des sentiments négatifs après tant d’années de travail. Bref, nous ne voudrions pas parler de pension, mais le Christ, lui-même, n’affirme-t-il pas que l’ouvrier mérite son salaire ? Quoi de plus charitable que de lui trouver mieux pour un repos mérité.

Autrement, le trouble pourrait gagner son esprit et le plonger humainement dans une déception justifiée : un combat de volonté qu’il aurait mené avec enthousiasme, mais au bout duquel il pourrait se sentir exploité. Il est arrivé que des catéchistes à leur décès ne bénéficient même pas de messe d’enterrement pour non disponibilité de prêtre.

Et pourtant ! Là, tout l’entourage se laisse facilement abattre par l’idée que nous tous serions ingrats envers ces hommes qui ont pourtant tout donné pour servir les communautés. La situation des catéchistes de Ouagadougou, et peut-être d’ailleurs aussi, est vraiment délétère. Le paradoxe dans cette problématique est qu’un important pourcentage de prêtres et religieux et religieuses ont des parents catéchistes. Et d’ailleurs, au départ, humain de chaque vocation sacerdotale ou de vie consacrée (surtout en campagne), le catéchiste joue presque toujours un rôle important. Combien de vocations à la prêtrise ou à la vie religieuse ont été suscitées et soutenues par des catéchistes ?

Aucune considération humaine ne devrait empêcher le déploiement de la vérité pour bonifier leur situation. Mais on pourrait comprendre aussi que les prêtres dont les parents sont catéchistes soient dans la gêne pour évoquer le cas non enviable de leurs parents, d’autant plus que des prêtres de campagne, qui vivent avec plus de catéchistes, peinent aussi à joindre les deux bouts. Un proverbe de chez nous dit : « il est facile de revendiquer pour autrui, mais difficile de le faire pour soi-même ».

Les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

Les choses se compliquent quand on sait qu’entre prêtres de campagne et prêtres de ville, il y a une différence sur le point « traitement financier ». En dehors du montant des honoraires communs à tous les prêtres, ceux de la ville bénéficieraient d’une allocation carburant consistante. Ils se le permettent, compte tenu de la santé financière des paroisses de ville qui est meilleure à celles des campagnes. Quoi de plus de normal, même si en ville la circulation est moins ennuyeuse et les distances relativement réduites. En campagne les secteurs sont éloignés les uns des autres.

Ce qui nécessite plus de carburant, mais hélas ! Là-bas, ils n’en ont presque pas. Ils doivent puiser, la plupart du temps, dans leurs honoraires (60 000 F) pour le déplacement. Imaginer un prêtre de campagne qui doit visiter 3 secteurs dans le mois pour des messes ou le sacrement des malades, sans compter ses indispensables déplacements sur Ouagadougou pour des raisons pastorales... Contrairement à la ville, les campagnes sont des nids de pauvreté, là où les gens ont besoin de plus d’assistance.

Jour et nuit devant les presbytères, on peut trouver un pauvre qui sollicite le secours du prêtre. Pour peu qu’il ait un cœur de pasteur, il ne peut s’empêcher de vider ses poches pour apporter un sourire qui permet à l’espoir de renaître. On connaît peut-être les mêmes réalités en ville, mais avec la différence que la possibilité d’être généreux pour les fidèles est plus grande. Générosité qui se manifeste d’ailleurs sous forme de soutiens multiformes aux prêtres. Suggestions

Dans ces conditions, il ne serait pas étonnant qu’humainement la préférence à la paroisse de ville l’emporte sur l’autre. Ce n’est donc pas étonnant qu’il y ait des prêtres qui ne connaîtraient que très peu les réalités du service en campagne. Naturellement, ils ignorent parfois ce que vivent réellement les autres. Pendant que les prêtres de ville s’en sortent mieux, ceux des campagnes peinent à joindre les deux bouts. Ce qui n’est pas de nature à encourager, mais pourrait engendrer plutôt des frustrations. Imaginez les conséquences sur l’apostolat…

Il est incontestablement du devoir de nos communautés de réfléchir sérieusement pour changer les choses. Ensemble nous pouvons. « Yes » avec la force du Saint- Esprit, nous pouvons ! Le point qui devrait précéder tout le travail de réflexion est la prise de conscience et la considération du problème. Une fois cette étape franchie, le chemin serait déjà à moitié parcouru. Sur ce, les organisations telles : l’Alliance Catholique des hommes d’affaires du Burkina (ACATHA-B), Yelbundi forum, la Commission Justice et paix et bien autres, pourraient s’y investir davantage.

Dans la mesure du possible, l’archidiocèse pourrait faire tout son possible pour trouver à chaque catéchiste un soutien minimal quelle qu’en soit la nature. A défaut, une certaine prise en charge de la scolarité de leurs enfants, leur serait un salut. De façon informelle, ça se fait peut-être, mais le soutien à apporter aux catéchistes ne devrait pas être l’œuvre de quelques charités individuelles spontanées de l’un ou l’autre prêtre. L’attention et l’estime pour les catéchistes doivent conduire à réviser l’assistance économique qui leur est accordée. Tous collaborant à la croissance de l’Evangile, les ouvriers de l’Evangile sont une chance précieuse pour l’Eglise. Toute discrimination dans leur traitement est à bannir. Et c’est l’Eglise tout entière qui gagnera. Ventre creux point de bouche pour prêcher.

Selon certains, « on ne se consacre pas au Christ à la recherche de promotion humaine », mais il faudrait admettre aussi qu’on ne le fait pas pour épouser la misère. Nous sommes convaincus à la vérité que le Christ ne nous veut jamais misérable. Il nous crée toujours la grâce d’y échapper et d’aider les autres à être heureux. Alors, évêques, prêtres, fidèles catholiques, hommes de bonne volonté, permettons donc à Dieu de passer par nous pour faire justice aux catéchistes. Il serait aussi urgent de trouver aux prêtres de campagne les moyens pour l’apostolat recommandé. Que celui qui a des oreilles entende et qu’agisse celui qui peut.

Cela est une contribution au jubilé des catéchistes. Juste pour pousser davantage à la réflexion en vue d’une Eglise jamais complice de la misère d’un être humain, mais plutôt fière de ses fidèles, de ses pasteurs, et rayonnante de vie pour le monde.

Sibiri Nestor Samné sasimastor@hotmail.com

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2010 à 10:19, par l’autre internaute En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Très bel article ! Vous avez brossé là une triste réalité. Vivement que des actions concrètes soient menées pour éradiquer cette pauvreté humaine qui conduit à la pauvreté missionnaire. Chaque pasteur (les décideurs) se sent impuissant dans la prise de décision pour améliorer un temps soit peu la situation financière des prêtres de campagne et les catéchistes. Il aurait suffi une meilleure répartition des moyens modestes pour contenter chaque partie. Se casquer derrière l’insuffisance des moyens de l’Eglise et ne pas agir est une démission. Imaginons un temps soit peu une Eglise sans catéchiste ! "la chose la plus importante dans cette vie, c’est aider les autres à gagner. Même si cela implique ralentir et modifier notre course" Poyer. Que des yeux s’ouvrent pour ensemble faire face à cette situation ! C’est l’Eglise qui aurait gagné ! Félicitation encore pour cet écrit d’investigation. Je vous souhaite Tout Bien !

  • Le 18 janvier 2010 à 11:15, par Emmanuel SAWADOGO En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    C’est vrai, il faut faire quelque chose pour les catéchistes,qui sont à l’avant garde de la dissémination de la Bonne Nouvelle. Serait-il impossible d’octroyer des subsides alimentaires à ces braves personnes et d’assurer la scolarité de leurs enfants - à défaut prendre en charge ne serait-ce qu’un certain pourcentage de cette scolarité ?

    Puisse le Saint-Esprit inspirer les Autorités de l’Église pour qu’une solution soit trouvée au problème des catéchistes.

    Celui-ci est réel. Il n’y a qu’à regarder autour de nous pour s’en convaincre.

    SHALOM

    • Le 18 janvier 2010 à 13:58, par Marcel Ouédraogo En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

      Très bel article ! Quelle audace monsieur Samné ! La réalité est là avec nous, devant nous et nous fermons les yeux. Il faut faire quelque chose ! Oui ! Mais il faut que les Evêques et prêtres eux-mêmes donnent l’exemple. Comment peut-on être heureux d’annoncer la Bonne Nouvelle alors que les collaborateurs (catéchistes et religieuses notamment)ne mangent pas à leur faim et vivent dans une misère totale. Il y a des prêtres qui construisent maisons sur maisons et mettent en location. Ils changent régulièrement de voiture. Une année à Dapoya, un prêtre qui y avait été affecté avait refusé d’intégrer le presbytère au motif que son logement n’était pas de son standing !Il a préféré habité sa maison à niveau (R+1 pour un célibataire) et déprogrammer l’heure de la messe matinale parce que son habitation était assez distante de Dapoya. Dans ces conditions comment amener les chrétiens à avoir un esprit de partage, de solidarité...

  • Le 18 janvier 2010 à 12:44 En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Merci Monsieur, pour avoir vu juste.
    Il fallait bien que quelqu’un en parle.
    L’Eglise catholique doit revoir le traitement des catéchistes qui tirent vraiment la queue du diable au milieu d’une communauté, qui les veut comme exemple.
    Peut on être un model quand on arrive à peine à joindre les deux bouts ? Pitié pour nos karensemba qu’on voudrait voir porter dignement leur croix.

  • Le 18 janvier 2010 à 18:45 En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Je me lancé dans ce sujet en tant que fils d’un catéchiste ! Sans mentir je vous dis qu’ au sein de l’Eglise la situation des catéchistes n’est même pas enviable. Je parles du diocèse de Koupéla car j’en connais bien la situation des catéchistes dans le dit diocèse. Ces derniers, à la vue du publics peuvent être qualifiés de vivre une situation indésirable, voire même une misère totale. Excusez-moi pour le terme que je vais employé mais c’est comme une sorte de "Mafia" car toute personne désirant faire une analyse profonde sur la situation, cours un risque face à l’hiérarchie locale du diocèse, j’entends par là ces dirigeants voire supérieurs !On a parlé même de la prise en charge des prêtres, mais pas des catéchistes. Voyez un peu un paradoxe : Dans les paroisses comment se réalise l’auto prise en charge ? Considérons que la paroisse soit un point B et a à ses alentours les ponts A et C occupés par les cathéchistes. Alors ses derniers font récolter tout ce qui a été demandé comme contribution des fidèles pour l’auto prise en charge des prêtres en natures comme en espèce et l’apportent aux curés, qui avec son vicaire essaient de planifier leurs dépenses mensuelles, voire annuelles. Eux-mêmes (les catéchistes), en remettant cette contribution doutent de ce que madame va cuisiner aujourd’hui pour les enfants priorité accordant quand le repas n’est pas suffisant...Je vous demande une lecture avec des yeux d’Amour et de vous mettre à la place de ces catéchistes qui annoncent la bonne nouvelle avec des vélos sans pédales, ni phares, des haillons, des chaussures en mauvais état, en somme avec toute la misère possible du monde. Oh bon Dieu, que ta justice soit faite ! Un jour un prêtre, plus clairement un curé eu l’audace de dire à un catéchistes qu’il n’y a pas moyen de vouloir parangonner sa situation à la sienne en prenant appui sur le fait qu’au delà de la foi, il y a une question de diplôme, qu’ils méritent leurs situations car mêmes s’il n’était pas prêtre il devrait, grace à ses diplômes vivres dans de conditions assez bonnes...ce qui est sure ses propos étaient clairs avec le catéchiste...Je vous laisse deviner ce que peut ressentir ce catéchiste après le dialogue avec son curé.

    Une autre situation défavorable à la condition des catéchistes c’est que la majeurs parti des prêtres se moquent des catéchistes devant leurs fidèles (communauté locale), qui après le départ du prêtre n’ont plus une considération de ces derniers. Moi je suis un fils de catéchiste et je me prépare pour le sacerdoce, Dieu soit loué si j’arrives à la fin de mon parcours spirituel je ne me terrais pas face à la situation de mes parents quelqu’en soit le prix à payer. Chers parents catéchistes, prier beaucoup le Seigneur afin que je devienne votre défenseur sous l’inspiration de l’Esprit Saint qui gouverne l’Eglise et maître de toute justice et de toute situation...

    J’ai un petit conseil pour les catéchistes : Si vous etes unis, vous pouvez réalisez de grandes oeuvres, vous pouvez plaider votre condition et obtenir des conditions favorables, seulement l’UNITE peut vous apporter des grâces. Car certains de vous qui vivent dans de conditions assez bonnes n’en font pas souvent l’unanimité et s’alignent derrière les opposants à l’amélioration de vie des catéchistes. Sans l’unité, votre lutte serait veine…

    C’est le soupir d’un coeur que je laisse apparaître sur ce point de vue en attendant de voir opérer l’Esprit de communion pour nos parents. En conclusion je répond à certains prêtres que Jésus durant sa vie terrestre n’a pas eu ou du moins parlé de diplôme humains, mais celui spirituel que les catéchistes sans doutes n’en sont pas privés ! C’est l’Amour qui a plus compté pour Jésus et compte toujours et non les aspiration humaines à des titres éphémères, vous et moi, quelqu’en soit la valeur de l’angle Alpha verront ce qui se passera au dernier jour ! Ne soyons pas surpris car c’est nous qui l’avons permis !!!!!!!!!!!
    Paix et joie dans le Christ, unique maître et sauveur du monde.

  • Le 18 janvier 2010 à 23:00, par lilboudo En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Rarement l’église catholique aura poussé l’autocritique aussi loin. Bravo, tout simplement !

  • Le 19 janvier 2010 à 00:40, par vision En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    mon frère, merci d’avoir levé le lièvre et de nous permettre de le chasser. a mon avis il faut regarder le problème en face et voir dans quelle mesure le résoudre au lieu d’incriminer le clergé. la prise en charge du clergé et des catéchistes relève de tout chrétien soucieux de l’avenir de sa paroisse ou de son église. les catéchistes ne sont pas au service des prêtres seulement. ils sont au service de tous les chrétiens. ceux qui réagissent et qui incriminent les prêtres de grâce, en votre âme et conscience, combien de franc mettez vous à la quête. depuis quand avez vous payé votre denier de culte.avez vous une idée du coup des dépenses d’une paroisse (hosties, électricité) et j’en passe. le prêtre a t-il un salaire ? je m’y connais pas trop mais je pense qu’il y a lieu de de mener une reflexion commune pour venir en aide à nos braves catéchistes au lieu d’accuser les uns et les autres. comme l’a dit le Christ, que celui qui est sans péché jette la première pierre. que la charité soit au coeur de nos vies

  • Le 20 janvier 2010 à 13:11, par Françoise En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Une réalité vient d’être mise encore à nu. Depuis les prmières années de l’évangélisation jusqu’à nos jours, le cathéchiste,du moins, l’honnête cathéchiste a toujours fait visage de parent pauvre,de l’éternel sacrifié au nom de la foi. Ce point de débat très pertinent devrait faire partie des enseignements sur "l’Eglise monde meilleur"qui fait actuellement l’objet de formation dans les paroisses.
    Le cathéchiste constitue sans conteste le tandon d’achille d’une paroisse.Bienque aidé par les "papas et mamans cathéchistes",son rôle reste toujours très déterminent.C’est pourquoi l’on exigera de lui,une image et un poids remarquables et acceptables.Dans ce monde où tout est question de profil, le cathéchiste le plus démunie, quels que soient le degré de sa foi, de son engagement et de son humilité, finira par se laisser corrompre et dévié de sa vocation initiale.Il sera contraint à la mendicité déguisée,au "pique assiette" "voire pique pocket".
    Le cas des prêtres de campagne n’en est pas le moindre.Ils couvrent les plus grandes distances, empruntent les pires sentiers et sont toujours exposés aux infections,à la pollution et aux agressions de toutes sortes. Pour Une même tâche,ils méritesnt un meilleur traitement.Les temps ont changés,et, dans la dynamique de l’Eglise,certaines pratiques doivent changer.
    Autant qu’on initie des quêtes pour construire des églises ,des logements de prêtres , des centres d’accueil,organiser des cérémonies de compaisance, autant l’on peut créer de nouvelles lignes budgétaires pour rehausser le niveau de vie de ces permanents sacrifiés qui ne doivent pas être les seuls à professer chaque jour des voeux de pauvreté.Ces lignes pourraient être alimentées par les fidèles de la paroisse et subventionnées par le budget diocésain.
    Une deuxième suggestion, serait la création d’un champ paroissial quelle que soit la localité. Même à distance on peut gérer un champ de maïs de haricot... Les communautés paroissiales trouveront des stratégies appropriées pour l’exploitation de ce champ dont les fruits reviendront à tous les cathéchistes ou prêtres de ladite paroisse.
    Il est temps que l’Eglise catholique revise certaines pratiques ,dans le cas contraire,Elle perdra beaucoup de ses vaillants ouvriers.
    Cette intervention qui vient d’une fille de l’Eglise Catholique a pour seul objectif de contibuer à la dynamisation saine de l’Eglise et à l’instauration d’une franche collaboration entre les différentes structures composantes de l’Eglise monde. Avec le Christ,tous les ouvriers égaux .

  • Le 20 janvier 2010 à 18:44 En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Une question pertinente : remarquez dans vos paroisses et dites-moi si vous avez déjà vu un fils de catéchiste devenir catéchiste ?

    Ca veut dire ce que ca veut dire ?

  • Le 20 mars 2011 à 23:51, par pajmdieu En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    Je suis très content de voir aborder ce thème de la misère des catéchistes dans nos villages surtout. Vous parlez de rehausser leur aide finacière si j’ai bien lu. Je me demande même s’ils en ont un minimum ? Je crois que non ou du moins pour mon oncle qui fut catéchiste. C’est encore plus triste de voir un catéchiste qui suite à la maladie d’un membre sa famille manque de soutien financié chez les autorités paroissailes pour faire face à son problème. Il est tout de suite refoulé et la préoccupation est de lui faire savoir qu’il doit se débrouiller. Mais où est la charié ? Non seulement ils n’ont rien de la part de ceux qui se chargent de les affecter sans tenir compte de leur avis, en plus, on leur manque souvent de considération. Je connais des catéchistes paysans qui ont été affecté en ville sans même prévoir pour eux un petit job. Comment garder simplement sa dignité de personne dans ces conditions ? C’est vraiment triste de voir pafois la misère et l’humiliation de nos parents catéchistes. Après 25 ans de travail sans renumération économique ni financière, les catéchistes recevoivent une maigre somme dont je vais taire le montant, pour se trouver un abri. Il faut vraiment être un homme de foi pour vivre en chrétien dans cette pauvreté non imposé. On pourrait dire qu’ils n’ont qu’à faire comme les autres. D’accord mais l’ouvrier mérite son salaire. En plus,ils ne disposent pas de tout leur temps comme les autres. Ils consacrent une partie de leur temps à la mission.Ils méritent au moins respect et reconnaissance.
    NB : Je n’ai pas la prétention de généraliser mon expérience. Ce n’est peut-être pas ainsi ailleurs. Mais ce que j’ai se passe dans notre archidiocèse. Je pense qu’il faut revoir la relation entre les pasteurs et leur proches collaborateurs.

  • Le 27 août 2013 à 21:55, par patrice sare En réponse à : Archidiocèse de Ouagadougou : Quand les catéchistes tirent le diable par la queue et les prêtres de campagne peinent à joindre les deux bouts

    bonjour moi je veux devenir catéchiste je fait comment merci !!

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