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Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

Publié le vendredi 15 janvier 2010 à 01h33min

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« Lutte contre le banditisme et droits de l’homme au Burkina Faso », c’est sous ce thème que s’est tenue le 29 décembre 2009, une rencontre des Organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains de notre pays. Le point de ce cadre de concertation qui vise à influencer la politique de lutte contre l’insécurité a été livré aux hommes de média au cours d’une conférence de presse le jeudi 14 janvier 2010 à Ouagadougou.

Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) ; Commission justice et paix, délégation droits et démocratie ; Fondation Aimé-Nikièma pour les droits de l’Homme (FANIDHO) ; Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina (GERDDES-B) ; Association Kebayina des femmes du Burkina (AKFB) ; Ligue pour la défense de la justice et de la liberté (LIDEJEL) ; Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) ; Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS). Ce sont là, les ONG de défense des droits humains ayant pris part à la rencontre de concertation qui s’est tenue le 29 décembre 2009 sous le thème : « Lutte contre le banditisme et droits de l’Homme au Burkina Faso ».

Cette réunion qui se justifie par de nombreuses dérives sécuritaires constatées dans la lutte contre le grand banditisme, a permis d’instaurer un cadre de concertation entre les ONG de défense des droits de l’Homme en vue d’influencer la politique de lutte contre l’insécurité et lui insuffler une dimension « droits humains ». C’est ce qui ressort, entre autres, du point de presse-bilan organisé le jeudi 14 janvier 2010 au siège de la Commission épiscopale justice et paix à Ouagadougou.

D’entrée de jeu, le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré, a dénoncé une paranoïa sécuritaire de la part des autorités burkinabè : « Entre le 15 octobre 2001 et le 09 janvier 2002, le MBDHP avait dénombré 106 corps de personnes ligotées, méthodiquement alignées face contre terre, froidement exécutées, jetées dans la nature et livrées en pâture aux vautours et aux chiens errants. Après une accalmie factice suite à nos dénonciations et le soutien de la presse, les autorités semblant avoir pris conscience de la barbarie que constituent les exécutions sommaires et extrajudiciaires, les actes ont repris.

On peut citer : l’arrestation par le Service régional de police judiciaire (SRPJ) sis au quartier Wemtenga suivie de la disparition des sieurs Drissa Nikiéma et Souley Compaoré le 26 octobre 2008 ainsi que le 2 novembre 2008 d’Inoussa Romba et Emmanuel Sawadogo ; l’assassinat de Mamadou Bakayoko dans la nuit du 5 au 6 mars 2009 [NDLR :

le chauffeur de taxi qui aurait, en état d’ébriété, défoncé et endommagé les grilles du palais de Kosyam] et la garde à vue de 5 mois du sieur Nitin David Idogo à la section de recherches de la gendarmerie nationale parce que soupçonné d’être un coupeur de route. » A ces exactions s’ajoute, selon M. Zougmoré, la loi n°017-2009/AN du 5 mai 2009, portant répression du grand banditisme, qui est fortement répressive et met en mal certains principes des droits humains comme la présomption d’innocence et la protection de la vie privée : « Cette nouvelle loi qui est attentatoire aux libertés individuelles comportent les dangers suivants :

la prolongation des délais de garde à vue de 3 à 10 jours, susceptibles d’être prolongés de 5 jours supplémentaires ; la suppression de la protection du domicile par l’autorisation des visites domiciliaires et des perquisitions à tout moment pendant l’enquête préliminaire ; l’autorisation donnée aux forces de sécurité de faire usage de leurs armes en cas d’« absolue nécessité », laquelle nécessité n’est pas définie contrairement à la légitime défense ; les enquêtes de personnalité deviennent facultatives alors que ces dernières permettent d’expliquer l’acte délinquant pour en déduire des circonstances atténuantes ou aggravantes, toutes choses utiles à l’administration de la peine ». Ainsi, les ONG constatent qu’aujourd’hui la lutte contre le grand banditisme s’avère être le prétexte idéal pour la commission d’innombrables atteintes aux droits humains.

Aussi appellent-elles les autorités à la relecture sans délai de la loi portant répression du grand banditisme parce que porteuse de germes d’abus et de dérives de toute nature. En outre, les organisations de défense des droits humains exigent que toute la lumière soit faite sur ces cas d’atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine et appellent leurs militants et l’ensemble des populations à rester vigilants et à dénoncer systématiquement tous les cas de violation des droits de l’Homme dont ils seraient témoins ou victimes.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 janvier 2010 à 10:45, par Gandhonng En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

    Vous les défenseurs des soi-disant Droits de l’Homme, en dehors de vos paroles vides de sens, en dehors de vos condamnations fallacieuses, qu’est-ce que vous proposez aux honnêts citoyens qui sont constamment agressés, depuillés, froidements abattus, et que sais-je encore ? Ces innoncents et honnêtes citoyens qui sont tués même à leurs domiciles n’ont-ils pas de droit ? Avec vos propos dénués de sens, pouvez-vous convaincre la famille d’une victime qui a été froidement tué ? En vous comportant ainsi, on risque de vous accuser de complicité avec ces grands bandits ? Vous encouragez plutôt la délinquence, à mon sens. Soyez sérieux dans votre lutte. Tant que vous agissez ainsi, l’opinion ne vous comprendra jamais. Je pense plutôt que c’est l’argent que vous recevez des partenaires occidentaux qui vous motivent tant à parler. Allez vous faire foutre avec des déclarations qui mettent en danger la sécurité des gens.

    • Le 15 janvier 2010 à 17:53 En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

      Chapeau bas à ces Organisations de défense de droits de l’homme qui ont une longueyr d’avance en matière d’analyse de situation ! Tuez les gens n’importe comment et le jeter n’importe où comme quoi on lutte contre les bandits est très dangereux. Ce sont des choses pareilles qui amènent ceratins à se régler des comptes pour ensuite mettre ça sur le dos des forces de sécurité. Nous ne voulons pas de situations à la Libérienne ou à la Sierra léone ici.

    • Le 19 janvier 2010 à 14:09, par Franck En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

      J’ai envie de poser une question à tous ceux qui sont contre le point de vue des ONG de défense des droits de l’homme. Est-ce que les pauvres citoyens tués à Boulporé ou à Piela étaient des bandits ? Qu’est-ce qui prouve que les personnes qui ont été enlevées et qui ont disparu ne sont pas des citoyens innocents comme ceux que les forces de sécurité ont tué à Boulporé ou à Piéla ? On ne le saura jamais car la justice n’a pa pu se prononcer sur leur culpabilité ou leur innocence. Je prend ces exemples pour dire que ce ne sont pas seulement des bandits que les forces de sécurité tuent. Il y a aussi des innocents. J’espère pour vous qu’un de vos proches ou vous-mêmes ne serez pas victimes un jour d’une balle gratuite. Je tire mon chapeau à ces ONG et je leur dis bon vent

  • Le 15 janvier 2010 à 16:23, par samsam En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

    vraiment ces associations me nerge.elles ne font rien pour la sécurité des honnettes citoyens et elles s’occutent des sorts des bandits.elles n’ont qu’aller se faire foutre.que est ce qu’elles proposent pour les honnettes gents ?

    • Le 19 janvier 2010 à 13:15 En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

      C’est vraiment dommage qu’il y aient encore des gens comme notre sieur samsam qui ne comprennent toujours pas la démarche courageuse et éclairée des ONG de droits de l’homme que j’admire pour leur courage et leur claivoyance.
      Situer au hasard pouvait apporter une solution à la lutte contre le grand banditisme, depuis la dizaine d’années que ces force de sésurité tuent, il n’ y aurait plus de bandits au Burkina !! A Piéla et à Bolpouré ils ont tué d’innocentes personnes comme quoi c’étaient des bandits.
      Et puis non ! Dans un Etat normal et responsable, ce ne sont pas les ONG qui doivent assurer la sécurité des citoyens mais bel et bien l’Etat !! Si chez nous l’Etat en est incapable autrement qu’en tuant les gens au hasard, que les responsables de notre sécurité démissionnent tous et tout de suite ! J’espère que ce petit passage servira à vous rendre un peu plus intelligent.

  • Le 15 janvier 2010 à 19:32, par Kon Ndoungtouly En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

    Le thème de la rencontre était LUTTE CONTRE LE GRAND BANDITISME ET DROITS DE L’HOMME AU BURKINA FASO ;un commentaire a été fait par ce journal ;alors on coprend difficilement que Granhonng s’en prenne à ces organisations de defense des droits humains ! voulez vous que l’on poursuive ces éxécutions extrajudiciaires ? Voilà depuis là avec ont ils réussi à empêcher les bandits de grands chemins de continuer leur sale besogne ?
    Si la solution doit passer par l’éxécution ,que l’on établisse justice d’abord , là ça va servir de leçon aux témoins et fera tache d’huile.
    Sans cette voie ,beaucoup d’innocentes personnes peuvent subir ce mauvais sort ,je ne vous le souhaite pas en tout cas.
    Tâchons d’être ce que nous disons que nous sommes .Le burkina est un état de droit oui ou non ?Moi même si un grand bandit me dépouille et après tente de me trucider ,je le butte si possible et là c’est légitime défense .

    • Le 31 janvier 2010 à 13:04 En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

      "CONFIDENCES DU WEEK-END : Deux réseaux de braqueurs à main armée démantelés à Gaoua
      Le Pays,lundi 25 janvier 2010
      La compagnie de gendarmerie de Gaoua a démantelé deux bandes de présumés malfrats. Elles ont été présentées le 21 janvier à la presse en plus d’une partie de leur butin. Ils sont au total 4 présumés malfrats appartenant à deux bandes différentes sur qui la gendarmerie a mis le grappin. Ouédraogo Mahamadi, premier chef de gang, et Simporé Seydou, présumé complice, qui hébergeaient, la bande sont du 1er réseau.
      Ils ont été présentés par le commandant de la compagnie de gendarmerie de Gaoua, le lieutenant Bapan Niangao qui était en compagnie du commandant de la Brigade de gendarmerie de Kampti, l’adjudant chef Gnissi Salif et celui de la brigade de Batié l’adjudant chef Sawadogo Noufou. Le 1er groupe de délinquants présumés procédaient par des braquages à main armée et ciblaient principalement les orpailleurs qu’ils dépouillaient de leurs biens. C’est un groupe de 4 personnes. L’un d’entre eux a trouvé la mort dans un accident de la circulation en novembre 2009. Un autre est toujours en fuite.
      Selon les pandores, c’est ce groupe qui est à l’origine d’une attaque à main armée le 18 septembre 2009 sur un site aurifère à Nokourodo dans le département de Boussoukoula dans la province du Noumbiel. Ils avaient pu emporter 680 g d’or, 500 000 F CFA et deux portables qui n’ont pas été retrouvés. Par contre, 3 motos et un portable d’une valeur de 350 000 F CFA ont pu être récupérés par les pandores. Une seule moto sur les 3 portait une immatriculation. Le second réseau composé également de quatre bandits présumés est spécialisé dans le vol de bétail. Deux sont aux arrêts. Le chef de la compagnie de gendarmerie de Gaoua a indiqué qu’ils opéraient généralement dans la zone de Sidéradougou, Kampti et Batié. Leur butin était convoyé dans les pays voisins. Le 17 janvier, dernier, ces bandits présumés ont été arrêtés par la gendarmerie alors qu’ils étaient sur le terrain d’opération où ils ont volé 18 bœufs. Les armes retrouvées après l’enquête sont un fusil de chasse calibre 12 et un poignard. La gendarmerie a annoncé que le groupe qui avait braqué sans succès un car le 19 novembre dernier aux environs de Tioyo a été démantelé également à Bobo Dioulasso."

      Mes chers Samsam et Gandhonng, vous voilà, l’air con !!
      Vous voyez qu’ils peuvent arrêter les bandits (vivants !) s’ils veulent !! Alors pourquoi les exécutions sommaires et extrajudiciaires ?

      • Le 4 février 2010 à 16:27, par CITOYEN En réponse à : Lutte contre le grand banditisme : Les ONG disent non aux exécutions extrajudiciaires

        Mon amis défenseur des bandits tu sais combien de personnes ont été endeuillées par ces personnes avant d’être arrêter ? Les bandits qui tiraient sur les éléments à KOUPELA ont ils été attaqués ? Ne prenez pas certains malheureux pour géneraliser. La police a fait des erreur à Piela que tout le monde regrette mais pour autant qu’on doit décourager leur action. Es tu p^ret à envoyer ton enfant main poursuivre un bandit armé qui dépouille les honnêtes citoyens. Les policiers et gendarmes sont avant tout les enfants ou pères des autres.
        C’est parce notre pays est pauvre que des ONG ose dire n’importe quoi ! allez y ailleur on pourchasse les bandits en pleine journée sous les applaudissements des mêmes ONG.

        Bravo les force de sécurité.

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