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BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

Publié le mercredi 13 janvier 2010 à 01h28min

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Dans Le Reporter N°33 du 1er au 15 novembre 2009, nous avons révélé
que des responsables de la Banque commerciale du Burkina (BCB) étaient
dans la tourmente. Une affaire de crédit documentaire accordée à la
société Mégamonde pour l’importation de motocycles engagée depuis 2005, semble virer en une supercherie qui coûterait à la BCB, la rondelette
somme de 9 milliards de francs CFA.

Des agents de la banque sont accusés d’avoir trempé dans un deal de malversations sur 531 motocycles, 436 blocs moteurs, 738 téléphones portables et 327 climatiseurs. L’affaire est d’abord passée à la gendarmerie suite à une plainte de la BCB contre deux de ses cadres : Ibrahim Traoré, chef du service Suivi, et Abdoulaye Ouédraogo, Chef du service Recouvrement et contentieux. Elle a ensuite atterri au palais de Justice où les faits semblent avoir été requalifiés. Ainsi, en plus de ces deux cadres, un troisième aurait été épinglé. Il s’agirait du Directeur général adjoint, Lorcendy Traoré. Tous trois sont inculpés pour abus de confiance.

Pour rappel, la BCB et Mégamonde ont convenu d’un crédit documentaire
pour l’importation de motocycles. Mégamonde importe les motos et
d’autres marchandises (climatiseurs et téléphones portables) et la BCB
paie directement l’exportateur. En retour, Mégamonde doit verser
progressivement à la BCB, les fruits des ventes jusqu’à concurrence du
montant total de la somme versée à l’exportateur. L’affaire remonte à
2005. Le crédit documentaire est une sorte de préfinancement qu’une
institution financière accorde à un client importateur. Ce dernier
engage sa commande et la banque paie. En retour, l’importateur reverse à
la banque, les fruits de la vente des produits à concurrence du montant
dû à cette dernière. Pour s’assurer que l’accord sera exécuté comme
convenu, les deux parties décident de mettre en place un comité de suivi
des stocks et des sorties de motos et autres marchandises objets du
crédit documentaire. Ce comité comprend des agents des deux partenaires.

Les agents de la BCB ont pour mission de surveiller chaque sortie de
marchandises du magasin afin de permettre à la Banque de s’assurer que
Mégamonde versera les sommes qu’elle lui doit. Le faisaient-ils ? On
n’en sait rien, pour l’instant. Toujours est-il que non seulement
Mégamonde ne s’exécutait pas, mais en plus, cette société bénéficiait
d’autres crédits pour de nouvelles commandes alors que les précédents
n’étaient pas soldés. Ainsi, progressivement, son compte s’est dégradé
et les crédits auraient été cumulés jusqu’à 9 milliards de FCFA.
*Certains cadres avaient déjà attiré l’attention de l’ex-Directeur
général, Mahmud Hamouda, sur le fait que Mégamonde n’honorait pas ses
engagements vis-à-vis de la banque.* Mais ces interpellations sont
restées lettres mortes. Les deux partenaires ont continué à faire des
affaires ensemble. A ce que l’on dit, cette affaire juteuse pour
Mégamonde implique des gros bonnets qui servent de caution ou de
protection politique. Le juge d’instruction travaillerait à faire toute
la lumière sur cette affaire. Mais une question demeure : se
contentera-t-il de petits poissons ou pourra-t-il mettre le grappin sur
tous ceux qui auraient trempé leur babine dans cette mangeaille ?

Plainte pour malversations

Dans tous les cas, la BCB s’est retrouvée dans l’obligation d’engager
des procédures de recouvrement des sommes dues. Coincée par la Banque
centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui lui reproche sa
gestion peu respectueuse des normes en matière de règlementation
bancaire, la BCB serait actuellement dans un processus de
recapitalisation à hauteur de 18 milliards de FCFA. En juillet dernier,
elle a changé de Président du conseil d’administration. Et la LAAF Bank
(Libye), actionnaire principal de la BCB (50%), avait décidé, en
octobre, de nommer un nouveau Directeur général. Mais, finalement, elle
aurait renoncé du fait des résistances du côté burkinabè…

C’est en 2007 que la mission de suivi des stocks et des sorties des
marchandises du magasin de Mégamonde échoit aux deux agents, messieurs Traoré et Ouédraogo. Ces agents devaient rendre périodiquement compte à la banque, des opérations de ventes des marchandises. Mais la situation des comptes de cette société à la BCB ne s’est guère améliorée. En janvier 2009, *constatant la dégradation du compte de Mégamonde, le train de vie de monsieur Traoré qui serait plus élevé qu’il ne devrait l’être et les rumeurs qui circulaient sur ce train de vie, la Direction générale de la BCB a demandé aux agents commis au suivi des stocks et des sorties des motos, de faire le point*. Tenez ! Ça existe, le délit d’apparence dans cette banque, on dirait !

Certainement insatisfaite du compte rendu des agents concernés, la BCB décide de faire un contrôle inopiné au magasin à Kossodo. C’était
en janvier 2009. De ce contrôle inopiné, il est ressorti des manquants
de 531 motocycles, 436 blocs moteurs, 738 téléphones portables et 327
climatiseurs. Le 24 février, la direction de la banque adresse une
correspondance à Mégamonde pour lui faire part des manquants. Deux
semaines plus tard, Mégamonde réagit. Tout en déplorant cette situation,
elle s’engage à y remédier. Mais cet engagement ne semble pas être suivi
d’actes concrets. La BCB a d’abord saisi un cabinet d’avocats pour
engager une procédure de recouvrement.

Ensuite, par lettre N°09/176/BCB/DG/SG/DRHA du 2 juin 2009, la Direction
générale de la BCB saisit la brigade de ville de la gendarmerie de
Boulmiougou, à Ouagadougou, d’une plainte contre Irahim Traoré et
Abdoulaye Ouédraogo pour malversations commises au magasin de la société Megamonde, sis à Kossodo.

Relevés de leurs fonctions, sauf le DGA !

La gendarmerie ouvre une enquête, entend les personnes accusées et
d’autres agents de la BCB ainsi que le magasinier de Mégamonde. Tous ont
accablé Ibrahim Traoré d’avoir organisé des sorties frauduleuses de
motos, en complicité avec le chef de l’usine de Mégamonde, un certain
Youssef Youssef. Mais, « sur instructions verbales du Procureur du Faso »
d’alors, la gendarmerie n’a pu entendre des agents de Mégamonde, à
l’exception du magasinier. Qu’à cela ne tienne ! La gendarmerie a bouclé
son enquête et a transmis son rapport au parquet du Procureur du Faso,
près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, le 24 juin 2009.

Dans l’instruction du dossier, les faits semble avoir été requalifiés.
Les deux agents Abdoulaye Ouédraogo et Ibrahima Traoré auxquels s’est
joint le Directeur général adjoint, Lorcendy Traoré, sont poursuivis et
inculpés pour abus de confiance. Quel est le degré de responsabilité du
Directeur général adjoint ?

*Les deux agents sont relevés de leurs fonctions. Ibrahim Traoré, qui
est délégué de personnel, est en plus suspendu. Une demande de son
licenciement aurait été introduite à l’Inspection du travail. Quant à
Abdoulaye Ouédraogo, il a été rétrogradé. Le DGA, lui, est toujours en
fonction. *Deux autres cadres de la banque ont été relevés de leurs
fonctions et affectés au contrôle interne comme simples agents. Ont-ils
quelque chose à voir dans la procédure en cours ? Nous en saurons davantage.

Cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets. Ce qui est curieux,
c’est que la BCB a laissé cumuler les crédits. Non seulement le
partenaire Mégamonde ne respectait pas ses engagements, mais il continue
de bénéficier de nouveaux crédits. Et son ardoise n’a fait que « grimper »
jusqu’à atteindre les 9 milliards. Le deal ne date pas de la période
concernée par la plainte de la BCB mais depuis 2005. Mieux, aussi
curieux que cela puisse paraître, la banque qui estime que son DGA a
abusé de sa confiance le maintient à son poste. Même pas de sanction
administrative alors que les deux autres inculpés ont été relevés de
leurs fonctions, soit suspendu, soit rétrogradé.

Au demeurant, cette affaire Mégamonde n’est pas la seule qui
pose problème à la BCB. Mais curieusement l’Etat qui est actionnaire à
hauteur de 25%, garde un silence incompréhensible. La Caisse nationale
de sécurité sociale (CNSS) détient aussi 25% du capital mais elle ne dit
rien. La partie burkinabè a un total de 50%. C’est assez pour mériter un
suivi méticuleux de la gestion quotidienne de la banque. En tous les
cas, selon certaines personnes bien au fait du dossier, même si des
soupçons pèsent sur Ibrahim Traoré, il aurait bénéficié de complicités
et de bonnes protections au plus haut niveau, tant à l’intérieur de la
banque qu’à l’extérieur. Et comme il est de coutume au Burkina Faso, il
faut espérer que l’on ne se contente pas de pêcher les petits poissons
en protégeant soigneusement les gros bonnets. Affaire à suivre.

Boureima OUEDRAOGO

Le Reporter

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Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2010 à 04:49, par NA En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Comment peut-on voler l’argent d’une banque et mettre touts ces enfants a laise aux USA (pourtant que l’on est voleur). Comment un simple cadre d’une banque peut se construire un Hotel a Ouagadougou.... Pourtant que l’on a besoin d’argent pour les sinistres. C’est pas vraix, ca fait pitie...

  • Le 13 janvier 2010 à 09:59, par Rama En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Le reporter est vraiment un journal d’investigation !
    On est souvent tenté de se demander si il n’est pas le seul journal serieux du Faso parce qu’il cherche réellement et trouve toujours apparemment,sans se préoccuper des risques qu’ils prennent.Contrairement à la majorité des journaux de la place qui n’osent parler à haute voix que quand il s’agit d’un sujet sur un pays étranger "la guinée,la côte d’ivoire". Quelle honte !
    Allez,courage mes frères journalistes du reporter. Vivre c’est aussi ça : assumer toujours son choix,et précisément ici son choix d’exercer dans le journalisme...
    Pour revenir à l’écrit,je dirais que cette histoire n’est pas claire,il ya des autorités politiques impliquées dans ce deal mafieux.Si tel n’était pas le cas,je vous parie que le premier ministre se serait déjà prononcé sur cette affaire pour réclamer vite la lumière.
    Mais malheuresement tertius ne parle fort que quand il s’agit de "petits poissons" sans assistance comme ces pauvres enseignants de Banfora épinglés dans une minime affaire d’indemnités.Mais là ce sont des milliards qui sont en jeu et personne ne parle...c’est ça le Burkina !!

    • Le 13 janvier 2010 à 17:07, par Somda En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

      "En haut et en bas sont deux langages
      Deux poids, deux mesures.
      Les hommes ont même figure
      Et ne se reconnaissent plus.

      Mais ceux qui sont en bas sont maintenus en bas
      Pour que restent en haut ceux qui y sont déjà"
      BERTOLT BRECHT ; Sainte Jeanne des abattoirs.

      Ainsi va la vie au Burkina faso.

  • Le 13 janvier 2010 à 10:26, par laserenité En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    C’est grave et dangereux pour notre pays parce que c’est nous qui allons payer les conséquences de ce deal. Ils mettent les banques en faillite et l’Etat est obligé de rembourser les dettes.
    Eh ! pitié ! si vous voulez prendre, prennez petit, sinon 9 millards c’est beaucoup dê !?

  • Le 13 janvier 2010 à 10:47 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Pour un tel montant, il y a forcément de gros bonnets au sein de la BCB et de Mégamonde que l’on n’a pas encore inquiété. Pour le moment comme d’habitude dans ce pays, ce sont les seconds couteaux qui trinquent pour des broutilles... alors qu’il y a 9 milliards ici en jeux !

  • Le 13 janvier 2010 à 11:13 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Salut
    Rappeler vous l’article du DG de la Douanne sur les malversations de Megamonde. Ce n’est pas la peine de vouloir incriminer seulement la BCB. Megamonde est une société qui n’a pas plus de raison d’être selon les textes de l’OHADA.
    Ses Commissaires aux comptes devaient déjà avoir prévenu le procureur de la république sur les malversations commises par les dirigeants de cette société.

    Ces circonstances auraient suffi de les débarquer (les dirigeants) ou de mettre la société en liquidation.

    A mon avis, la saisine de la justice va certainement pousser le juge à voir au fond l’intelligence de Mégamonde. Il lui suffira de demander les états financiers des 6 derniers exercices et de voir si les comptes ont été certifié tel que l’OHADA l’a prévu.

  • Le 13 janvier 2010 à 11:17 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Je vous propose l’interview du DG des douanes parue dans SIDWAYA.

    Le DG de la douane a tout dit.

    Mégamonde semble être une société de trafic, de malversation, de fraude fiscale généralisée, de bl......

    Lisez

    jeudi 17 décembre 2009

    Suite à la suspension provisoire de l’arrêté N°03-034 MCPEA/SG/DGDI portant définition des unités industrielles de montage de cycles, de cyclomoteurs et de motocycles pouvant bénéficier du code des investissements par la direction générale des douanes, les industriels ne décolèrent pas, arguant des pertes colossales, même si la douane se défend de mettre fin à une injustice.

    La pomme de discorde provient du non respect des agréments conférant aux industriels le bénéfice de la catégorie 1 du tarif des douanes. En clair, l’Etat avait consenti depuis 2002, prélever un taux de droits de douane de 5% sur les importations d’engins à deux roues faites par les sociétés établies, qui se sont engagées en contrepartie, à faire de la soudure, de la peinture et de l’assemblage, en vue de créer des emplois.

    Selon le directeur général des douanes, Ousmane Guiro, toutes les entreprises ont installé au démarrage de leurs activités, des unités de montage respectant les normes sus-citées. « Au constat de démarrage effectué par le comité, on a constaté que les installations de soudure, de peinture et d’assemblage étaient bel et bien en place ».

    Ainsi, les industriels ont bénéficié des faveurs de l’arrêté. « Mais malheureusement, a-t-il regretté, avec le temps, nous nous sommes aperçus qu’après le constat de démarrage des activités, les trois conditions préalables n’ont jamais été respectées par les sociétés ».

    Pourtant, le président- directeur général de Mégamonde, une société de vente de cycles se plaint de faire de l’assemblage et de la soudure, tout en continuant de payer les mêmes taxes que les commerçants importateurs d’engins montés. En effet, la douane accuse les sociétés d’importer des motos en pièces détachées qui sont assemblées une fois sur place.. Elle juge cette attitude contraire aux clauses de l’arrêté dans la mesure où la soudure et la peinture n’y sont pas effectuées.

    GIF - 29.9 ko
    Le directeur général des douanes, Ousmane Guiro

    Pour le directeur général des douanes, Ousmane Guiro, ces manquements ont induit des pertes de taxes pour les finances publiques, car une moto importée en l’état est dédouanée à la catégorie 3 des droits de douane, soit à 20%. C’est pourquoi, M Guiro dénonce le fait que les entrepreneurs se soient mis à importer des motos complètes qu’ils dédouanent au tarif du régime des faveurs (NDLR : à 5%) « comme si les cycles importées étaient des pièces détachées ». A en croire ces propos, l’administration fiscale perdrait ainsi une marge de 15%. « C’est là qu’on s’est aperçu que quelque chose clochait.

    C’est pourquoi, la douane a demandé et obtenu la fin du régime des faveurs pour les motos importées en l’état », a expliqué M. Guiro reconnaissant toutefois que « cette mesure a fait des gorges chaudes ». C’est cette situation qui expliquerait en partie, la hausse du prix des motos constatée ces derniers temps, sur le marché. Les industriels ne bénéficiant plus des faveurs « du régime des faveurs » ont tout simplement appliqué la vérité des prix. « On a été obligé d’augmenter nos prix et d’arrêter la vente en gros », confie le président-directeur général de Mégamonde, une société de vente des cycles qui emploie près de deux cents agents.

    Nasser Basma plaide pour l’adoption de textes clairs devant régir les secteurs de deux roues. Ainsi, les prix des motos qui ont subi ces derniers temps, une baisse sensible sont aussitôt repartis à la hausse depuis septembre dernier, date de la suspension de l’arrêté. L’augmentation des prix varie selon les marques, de 25 000 à 75 000. Pour les engins qui se négociaient entre 375 000 et 400 000, il faut désormais débourser au-delà de 425 000 F CFA. « On n’a pas de motos, ça fait un mois que notre magasin est vide.

    On roule présentement à perte sèche », explique un revendeur de motos, avec un air résigné, sis aux alentours du grand marché. Ailleurs, la situation n’est guère meilleure. Et les clients doivent attendre parfois plusieurs semaines sur une liste d’attente avant d’être servis. A Mégamonde par exemple, rendez-vous est donné aux demandeurs de motos pour 2010. En dépit de cela, le directeur général de Watam Kaizer, Pat Oumarou Ouédraogo, soutient que le marché des motos se porte relativement bien.

    « C’est un marché qui attire beaucoup de sociétés, beaucoup d’investisseurs. Le potentiel est là. Dans tout marché, on a des difficultés, notamment dans le notre, on est confronté à la fraude, à la contrefaçon.. Et la rigidité souvent de l’administration rend pénible le travail dans le secteur ». Pat Oumarou Ouédraogo reconnaît toutefois, que l’administration a voulu il y a quelques mois, l’application stricto sensu de l’arrêté concernant l’obtention de la troisième catégorie des droits de douane. « C’est tout à fait légitime car c’est ce qui est écrit dans les textes », avoue-t-il.

    Il explique que le Groupement des importateurs de deux roues avait souhaité « qu’on nous laisse un temps pour adapter nos installations, en vue de pouvoir respecter à la lettre, les clauses de l’arrêté ».

    S.N. COULIBALY

    La réaction du PDG de Mégamonde

    « Le marché des deux roues se porte grosso modo bien. C’est un marché important au Burkina Faso, en ce sens que c’est le moyen traditionnel et le plus sûr, de transport. On a senti que le marché était touché à cause de la conjoncture mondiale.

    On a vendu moins cette année, qu’en 2008. Un des éléments déterminants est le prix. On ne peut pas vendre nos motos hors de portée de la bourse des consommateurs. On a vécu une situation difficile. On a écrit maintes fois au ministère du Commerce et au directeur général du développement industriel pour soulever ce problème. Le problème aujourd’hui, est que le marché n’est pas organisé. On n’a aucune taxe claire qui précise qui fait quoi sur le marché et comment marchent les choses.

    Mégamonde a été surprise en septembre d’entendre la suspension de l’arrêté. On a importé des motos en CKD. Le gouvernement avait demandé qu’on fasse la soudure. Mégamonde a commandé les gabarits exigés qu’on a passés sous le régime spécial des douanes. Il s’agissait de souder les châssis ici pour créer de la valeur ajoutée.

    Mais contre toute attente, l’administration a changé de procédure en disant que toute moto importée doit passer par la valeur de référence de 104 000 F CFA de frais de douane. C’est un taux fixe versé par tout importateur, quel que soit le mode d’entrée de la moto (montée, en pièces détachées, etc.).

    Ne comprenant pas cette décision, nous avons adressé plusieurs correspondances à l’administration pour exprimer nos craintes, sans succès. On ne peut pas accepter que Mégamonde commande des motos en CKD, qu’elle soude moyennant des frais supplémentaires et qu’elle paie les mêmes taxes douanières, à l’instar des commerçants qui importent des motos déjà montées.

    Ne voulant pas faire de tapage, on a consenti de payer le double des frais de douane malgré nos 250 agents, l’assemblage et la soudure que nous faisons.

    Aujourd’hui, c’est gênant de déclarer que Mégamonde a payé 150 millions de plus. Nous demandons des textes clairs pour régir le secteur des deux roues. On a été obligé d’augmenter légèrement nos prix de vente de 10 à 15% pour amortir le choc, en attendant une décision claire des autorités. Aussi, on n’a arrêté les ventes en gros pour couvrir les marges ».

    Propos recueillis par S.N.C

    Sidwaya

  • Le 13 janvier 2010 à 12:11, par braogo En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Merci pour cet article.

    Reste à espérer que la procédure judiciaire aboutisse à la sanction des "vrais" coupable.

  • Le 13 janvier 2010 à 12:25, par un escroqué du megamonde. En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Voila la verité de cette affaire, megamonde à organiser des promo les gens ont pris des credits pour payer leur moto, et c’est sans suite , comment peut-on comprendre ce comportement d’une entreprise, si ce n’est pas au Burkina pays des Hommes soit disant intégre ???
    Je connais beaucoup d’instituteur nouvellement sorti des enef, n’ont pas encore eu leur moto, comment voulez- vous qu’ils aille suivre leur GAP ? surtout les instituteurs de Orodara chez Lorcendi Traoré(DGA/BCB). Parce qu’il n’a d’enfants à Orodara ??? Qu’il se mefie !!!
    je suis revolté que des cadres qui sont appelés à diriger un jour le burkina puissent se comporter de cette maniere des voleurs de la republique, ils seront jugé et condammer.
    Lorcendi tu n’enerves tu fait honte à tes parents genital.ET Puis tu veux etre deputé ou maire avec ce comportement ??? On est pas fou pour te voter.

  • Le 13 janvier 2010 à 14:00 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Connaissez vous le site internet de la commission bancaire ? Nous allons l’interpeler sur le dossier. A elle de faire son travail aussi. Comment est elle passé à côté de risques aussi graves ? Elle a aussi des mesures qui inévitablement vont permettre de voir clair dans la transparence de cette banque.
    A mon avis, il y a bien d’autres deals entre BCB et d’autres personnes. Il faudra rechercher systématiquement, tous les contentieux entre la BCB et les particuliers.

  • Le 13 janvier 2010 à 14:36, par Don Marco En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    c’est tout simple ! ce pays commence a être en manque de patriote dirigeant !

  • Le 13 janvier 2010 à 16:39 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    Le journal devrait être plus professionnel. Il est important de s’informer davantage en écoutant tous les acteurs cités dans ce "deal". Est il interdit à une banque de faire un crédit documentaire ? La banque ne dispose t-elle pas de commissaires aux comptes ? A lire le rédacteur, il veut mettre la justice dos au mûr. Je crois que si des personnes ont été sanctionné et d’autres pas, cela devrait être vue du côté des preuves dont dispose le ou les playants.

  • Le 13 janvier 2010 à 18:31, par theophile le grec, En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    C’est vraiment fou ce qu’on peut lire dans cet article. Il y a des gens qui sont tres chanceux dans cette vie. Ils font des malversations, sont proteges et tout le reste c’est du vent.

    Connaissant un peu le systeme des banques, cela signifie que l’affaire a en effet couve depuis un bout de temps et que beaucoup de personnes ont pu avoir leur compte dans ce deal, que ce soit les anciens dirigeants comme les nouveaux.

    C’est bizarre en effet que d’autres agents aient attire l’attention et que rien n’ai ete fait. Le comite de suivi ? Les bilans ? Est ce que la BCB navigue a vu ?
    J’irais peut etre tenter ma chance, sais t-on jamais, car s’il n’y a pas l’homme qu’il faut a la place qu’il faut ca passerait peut etre.

    Comment est ce qu’on peut octroyer un credit a quelqu’un quand cette personne vous doit tjrs.

    Chers freres, voila encore une affaire de gros bonnets a epingler mais ce sera tout simplement des pauvres agents qui seront juges a titre d’exemple.

  • Le 14 janvier 2010 à 00:51 En réponse à : BCB - Mégamonde : Un deal mafieux de près de 9 milliards de Fcfa

    C’est malheureusement tout ce pays qui est organisé en mafia. Nous sommes presque tous des mafieux en acceptant de toucher nos salaires qui ont souvent des origines douteuses.

    Que Dieu ait pitié de nous et qu’Il nous protège

    Abdoul Malick

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