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Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

Publié le mardi 5 janvier 2010 à 03h13min

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Ibrahiman SAKANDE, DG des Editions Sidwaya

Le calme revient après l’euphorie des fêtes. En relisant, à tête reposée, le message de Blaise Compaoré, Président du Faso, à l’occasion du nouvel An 2010, trois points retiennent l’attention (…).

Le Burkina, primo, avance en dépit des difficultés de tous ordres… Secundo, les services sociaux de base, santé (avec un banc particulier pour la gratuité des ARV), éducation, désenclavement devraient connaître des améliorations sensibles en 2010. Et tertio, des réformes politiques et institutionnelles doivent contribuer à l’amélioration de notre culture démocratique.

Le Burkina avance. D’abord, il s’agit de cette vérité, encourageante, que le Burkina Faso avance. Malgré les difficultés que chacun de nous éprouve, malgré les épreuves et même les sinistres qui nous frappent, malgré certains classements pas toujours objectifs dont notre pays est victime,… nous avançons. Le taux de croissance en baisse en 2009 par rapport à 2008 traduit des disparités de situations.

Une réalisation socioéconomique réussie dans la Léraba ne profite pas, au même moment, à une communauté villageoise du Séno. Tôt ou tard, le Séno aura aussi sa part ! C’est une question de planification et de moyens à l’instant T. Et c’est là une orientation systémique et intégratrice se fondant sur l’approche du « développement inclusif et avantageux pour tous » tant à l’échelon national, régional, communal et villageois.

Le Burkina, encore mieux que par le passé, tient bien sa place dans le monde et joue honorablement son rôle dans le concert des nations. « Des acquis importants, dit le Président du Faso, ont été réalisés dans le domaine de la croissance, du fait du dynamisme du monde rural, du monde des affaires, des services publics et para étatiques. » Cette visibilité marquante constitue une invite au gouvernement : maitre d’ouvrage de la construction continue du patrimoine national (public et privé), il est appelé à se servir des acquis d’hier pour mieux promouvoir le visionnement prévisionnel, perspectif et prospectif de la confiance du peuple à son avenir. Mais pour une consommation à court terme…

De tels propos comptent-ils pour rien dans la souffrance de ceux qui ne profitent pas de cette croissance parce qu’ils sont écrasés par le quotidien de la vie ? A vrai dire, nous sommes en train d’écrire l’Histoire de notre pays ensemble. Pour ceux qui profitent des fruits de la croissance aujourd’hui et ceux qui en profiteront demain. L’essentiel est que l’assiette des bénéficiaires continue de s’élargir. En tous les cas, le chemin qui va du particulier au général exige sacrifices, oubli de soi, dévouement.

A l’exemple de ceux- là qui, en ce moment, patrouillent au Darfour au nom du Devoir et de la Patrie ! « Les grandes nations se fortifient à l’épreuve des difficultés et s’inspirent des riches et fertiles expériences de leur histoire pour façonner leur destin », dit le Président du Faso dans son adresse à la Nation. La leçon qui découle d’une telle analyse, vise à interpeller les acteurs de la gouvernance du moment à la consolidation à tous les échelons de la mémoire rétroactive de l’Etat et de la vulgarisation des pratiques performantes aux fins de généralisation et de « rupture » avec l’approche enclave du développement et du recommencement perpétuel. Les indicateurs sociaux à améliorer ? Oui.

Ainsi, dans l’agenda politique du gouvernement en 2010, sont inscrites pour amélioration, promotion ou exécution, les questions de santé, du système éducatif, de l’enclavement, de la décentralisation, de l’interconnexion électrique avec la Côte d’Ivoire.

Tout Burkinabè, loin des états d’âmes primaires, devrait être en mesure d’applaudir cet agenda. Surtout ce courage politique engagé autour de la communalisation intégrale... Loin d’être une délégation de responsabilité, est belle et bien une dévolution de pouvoir aux communautés de base à travers leurs élus locaux.

C’est une forme de mécanisme endogène de « lutte contre la pauvreté », à savoir donner l’opportunité et le pouvoir aux pauvres de se tirer de la pauvreté, et améliorer la sécurité. C’est le point de départ de passage du dispositif de développement au tremplin. C’est un pari de l’espoir et du futur, non la consommation courante et quotidienne notamment… Ceux qui ont guetté le terme « augmentation de … » ont dû déchanter.

Mais, si in fine, en 2010, les nombreux problèmes des universités et de la scolarisation des enfants sont résolus, si l’accès aux soins de santé de base est possible pour la plupart des citoyens de ce pays, si les coupures et délestages d’électricité ne sont plus que de douloureux souvenirs,… les Burkinabè applaudiront fort. Et Ils comprendront, fortement, pourquoi le terme augmentation n’a pas été prononcé.

2010 est une année de scrutin. Et les élections donnent des idées et du dynamisme aux hommes politiques ; nous osons croire que le gouvernement aura assez de ressources matérielles et morales pour réaliser l’agenda 2010 ainsi énoncé.

Des réformes politiques nécessaires sont dans ce continuum de l’agenda politique officiel comme underground (souterrain) burkinabè... « L’approfondissement de cette culture démocratique, a annoncé, en ce sens, le Président du Faso, exige l’élaboration et la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles répondant à notre aspiration commune de bâtir une société d’espérance et de solidarité. » Le cercle des politistes burkinabè notent d’ailleurs qu’en l’espace d’un mois, le Président a appelé par trois fois de suite aux « réformes politiques. »

La première fois c’était dans son discours lors de la fête nationale du 11-Décembre. La deuxième fois, lors de la présentation des vœux des Corps constitués au chef de l’Etat le 30 décembre où il a eu à dire : « j’invite l’ensemble des Corps constitués à poursuivre la réflexion sur les réformes politiques nécessaires à la consolidation de notre marche vers une société de liberté et de prospérité. » La troisième fois, dans le message à la Nation à l’occasion du nouvel An prononcé le 31 décembre 2009.

De quelles réformes s’agit-il ? Sans être dans le secret des dieux, la scène politique burkinabè de tous bords semble partager l’idée des réformes politiques. Chaque partie y va de sa vision des réformes politiques à opérer. Pour sûr, on peut affirmer, sans grands risques de se tromper, qu’il va surtout s’agir du renforcement subtilement adéquat et profond, de la démocratie à la base…

Faire en sorte que du village à la ville, la praxis de la démocratie soit une donne apprise sans tricherie, vécue et partagée… Et que de son mûrissement, sans précipitation dommageable à la stabilité nationale et au progrès continu, se fertilise notre démocratie, la démocratie burkinabè, le pouvoir politique démocratique au Burkina Faso, tout court… Le souhait est que ces réformes servent profondément la démocratie burkinabè ; qu’elles renforcent la culture démocratique nationale et que le Burkina continue à donner l’exemple d’élections transparentes.

Cela est fondamental pour la paix sociale, source de création de richesses et d’amélioration des conditions de vie des ménages. En 2010, des pays voisins iront aux urnes avant ou après le Burkina, pays de nos ancêtres, pays des Hommes intègres... Beaucoup de ces pays auront le regard tourné vers Ouagadougou, pour voir et, pourquoi pas, s’inspirer de comment nous construison le Faso

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2010 à 05:30, par Un Somé En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Je n’ai pas l’habitude de lire les articles de sidwaya, mais à partir de ce seul article de sidwaya , je suis déçu par un tel raisonnement venant surtout de la part du DG d’un journal : le sidwaya. Je me demande quel niveau intellectuel a ce DG de sidwaya.

    Pour preuve, un exemple parmi tant d’autres, il dit "Malgré les difficultés que chacun de nous éprouve, malgré les épreuves et même les sinistres qui nous frappent, malgré certains classements pas toujours objectifs dont notre pays est victime,… nous avançons. Le taux de croissance en baisse en 2009 par rapport à 2008 traduit des disparités de situations."

    D’abord, il oublie que le classement qui est effectué par les organismes internationaux est fait PAR RAPPORT AUX AUTRES PAYS (qui avancent aussi) et selon les mêmes critères et non PAR RAPPORT AU NIVEAU DE DEVELOPPEMENT ANTERIEUR POUR UN MEME PAYS. Dans une course lorsqu’on court moins vite que les autres c’est sure que l’on recule dans le classement à l’arrivée.

    Ensuite, il ne fait pas (ou ne sait pas faire) une analyse globale. Sinon il allait comprendre qu’il peut y avoir création de richesses et en même temps détérioration du niveau de vie de la population au niveau national dû à une mauvaise répartition des richesses.

    Enfin je rappelle que les chiffres sur les conditions de vies des ménages de l’INSD sont des éléments qui doivent être utilisés dans une analyse qui se veut intellectuel.

    Il est vrai que tout débat suscite des critiques, mais surtout ma déception vient du fait que c’est tout un DG qui fait un tel raisonnement bien inférieur à son poste.

  • Le 5 janvier 2010 à 08:48 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Donc l’ancienne photo de SANKADE était fausse. Car je ne reconnais pas la même personne.

    Meilleurs voeux à l’équile lefaso.net

  • Le 5 janvier 2010 à 09:17, par coo En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Ce discours on le connais par coeur, il n’a qu’a finir son mandat et partir c’est tout ce qu’on veut.
    C’est lamantable, Blaise n’a plus rien à offrir au peuple, il a atteint ses limites depuis longtemps ! qu’il parte !
    Tout le monde sait que ces réformes sont là pour conforter son pouvoir, il les fait pour lui et sa suite ; les prescriptions du college des sages que sont elles devenues ?
    Blaise, 2015 c’est ton terminus ! tous les Burkinabè ont compris maintenant et on te laissera pas faire de notre patrie une monarchie.

  • Le 5 janvier 2010 à 10:15 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Arrëter de pomper l’air. Le discour du 31 décembre du PF était nul. Ce discour prouve s’il en était encore besoin que ce monsieur et son gouvernement n’ont plus rien à nous proposer. Ils sont au bout du rouleau.

  • Le 5 janvier 2010 à 13:43 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Mon cher Sakande, la reforme politique dont palre le president de la Republique passe d’abord par le respect des principes democratiques dont l’alternance. Ce que lui meme ne respecte pas depuis qu’il est au pouvoir. Il ne peut pas parler d’enrancinement de la democratie en voulant tordre le cou a la loi fondamentale du pays qu’est la constitution par la modification de son article 37.

    Monsieur le president, la reforme commence par vous meme.

  • Le 5 janvier 2010 à 14:55, par Paris Rawa En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Savez-vous pourquoi on constate tout le temps que le Burkina progresse mais, que tout le temps nous restons parmi les derniers ? C’est parce que pour chaque pays et à tout moment il y a toujours un minimum de progrès. Le problème pour nous, c’est que nous progressons trop lentement dans un monde qui progresse beaucoup plus vite. Si nous faisons une vitesse de 2km/h nous pouvons toujours nous féliciter de constater que nous avançons. Mais si nous sommes tenus de composer avec d’autres qui avancent à 10, 15 ou 20km/h, le vrai bilan pour nous sera l’équivalent d’un recul, parce que la distance entre nous et le peloton devant nous ne cesse de se creuser. Voilà pourquoi, il faut nous réveiller et cesser de nous flatter nous-mêmes afin d’envisager plus sérieusement de construire la cohésion politique et économique de notre nation, condition nécessaire pour mobiliser toutes nos énergies en faveur d’un développement qui profite à tous. L’alternance politique apaisée, c’est-à-dire conforme à la constitution, contribuerait grandement à cette mobilisation de tous.

    • Le 5 janvier 2010 à 21:10 En réponse à : Paris Rawa est un vrai patriote, raisonnable et intelligent...

      Paris Rawa, sans vous connaître personnellement, j’ai une affection fraternelle pour vous, vos analyses et vos constats même si de temps à autre, je suis parfois en désaccord avec vous. Globalement, j’apprécie vos interventions qui sont loin d’être dénuées de tout fondement sérieux. Il vous reste tout de même à passer à l’action car le verbe ou l’écrit sans l’action concrète demeure une charrue sans les boeufs. Il faut pousser, pousser et pousser tout seul...J’aimerais bien vous rencontrer afin de partager nos expériences. voici mon mail : kere.paul@wanadoo.fr. P. KERE, Nancy

  • Le 6 janvier 2010 à 11:01, par Kaka66 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les chantiers 2010 du Président du Faso

    Kaka66
    Félicitation pour votre capacité analytique à interpeller le gouvernement sur le besoin d’une approche systémique aux fins de promouvoir le développpement inclusif qui est quant au fond le socle de solidarité de l’homme au progrès continu pour une société d’espérance. C’est pour traduire cette vision que vous conseiller aux acteurs concepteurs du développement d’avantage de visionnement prévisionnel, perspectif et prospectif. C’est là toute une démarche générationnnelle que vous liser dans le discours du Président. En appelant également aux développeurs de savoir partager les roues qui tournent et au respects des acquis administratifs des acteurs devanciers, c’est là une manière de souffler au gouvernement d’être attentionné à la bonne gouvernance souhaité par le pilote central du système. En fin en soulevant la question de la décentralisation comme une alternative de lutte contre la pauvreté par les pauvres eux-même tu fais ressortir la substance de la partie du discours portant sur la problématique (chercheurs à vos marques) de l’esprit centralisateur qui risque de freiner l’enthousiasme et la confiance du peuple à son avenir. C’est toute une école de développement pour celui qui comprend l’édito et le discours politique du premier responsable. Bravo !!

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