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Sidwaya face aux défis du XXIe siècle : Opérer des mutations profondes pour exister

Publié le mardi 5 janvier 2010 à 03h11min

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Les Editions Sidwaya ont célébré les 25 ans du journal de tous les Burkinabè les 19, 20 et 21 novembre dernier. Un anniversaire placé sous le signe de la réflexion, afin de pouvoir relever les nombreux défis qui se posent à un média de service public au 21e siècle.

En 25 ans d’existence, Sidwaya, né un matin de 5 avril 1984, a beaucoup grandi. Un regard dans le rétroviseur permet de se rendre compte que le quotidien d’information et de mobilisation du peuple créé dans la ferveur révolutionnaire, s’est enrichi d’autres titres : Sidwaya magazine (mensuel) devenu Mag Plus (hebdomadaire), Sidwaya Sport (hebdomadaire), Carrefour africain "ressuscité" (mensuel).

A ceux-ci s’est ajouté Sidwaya Internet, qui assure une visibilité du journal sur la toile. Le produit-phare, le journal quotidien a connu des mutations positives, tant dans le fond que dans la forme. Et depuis juillet 2004, il paraît en couleur, devenant ainsi le premier quotidien au Burkina à rompre avec le noir et blanc.

La rédaction aujourd’hui est fortement rajeunie et est animée par une majorité de jeunes dont la moyenne d’âge est de 30 ans, habités d’une réelle volonté de travailler. Et de simple direction au départ, les Editions Sidwaya jouissent depuis bientôt une dizaine d’années de statut d’Etablissement public de l’état, avec à sa tête un directeur général.

Autant de mutations qui ont permis au journal, de se positionner comme un groupe de presse respectable et respecté dans le paysage médiatique burkinabè. Des mutations positives certes, mais qui appellent aussi à faire face aux défis du 21e siècle, un siècle de concentré d’enjeux majeurs, de révolution technologique de l’information, de mondialisation de l’économie et donc de changement de comportement.

Et dans un système de néolibéralisme, l’information est de plus en plus réduite à sa seule valeur commerciale. Elle obéit aujourd’hui à des objectifs de rentabilité, de concurrence et de profit. C’est dans un tel contexte que Sidwaya doit tracer sa voie.

En effet, l’influence des TIC doit amener le journal de tous les Burkinabè à se conformer à un impératif de rapidité et d’accessibilité. Et cela passe par la modernisation des équipements et des outils de travail aussi bien pour les journalistes que les agents de l’imprimerie qui doivent aussi bénéficier de formations continues et de recyclage.

Quand on sait que l’imprimerie surtout connaît des pannes récurrentes, contribuant à la parution tardive du journal. Autre défi à relever, la pérennité des différents titres, en s’inscrivant dans l’excellence, si l’option de groupe de presse reste toujours un objectif majeur. Et sur le plan de la distribution, l’un des maillons faibles de la chaîne, l’ancrage du journal gagnerait à être renforcé, afin d’être plus proche du lectorat.

De façon plus large, l’entreprise de presse Sidwaya a besoin d’une plus grande autonomie financière et juridique qui peut lui donner les coudées franches dans un environnement fortement concurrentiel. Dans la même dynamique de transformation positive, l’Agence d’information du Burkina (AIB), qui fait partie intégrante des Editions Sidwaya, doit aussi répondre aux exigences de rapidité et d’efficacité par une formation plus accrue des correspondants disséminés dans les 45 provinces du Burkina et en les dotant de moyens adéquats.

Autant de défis que le premier quotidien d’Etat doit relever, s’il veut réellement exister au 21e siècle, siècle fait de compétitivité et d’excellence. Pour y parvenir, il faudra faire preuve d’imagination et de créativité. Car comme le disait le président sénégalais, Abdoulaye Wade, lors du dernier sommet sur le travail décent en Afrique, seules l’imagination et la créativité peuvent être des solutions face aux nombreux défis qui se posent, dans un contexte africain.

Soumis à une culture de la gestion de la rareté, la plupart des responsables africains n’ont d’ailleurs pas d’autres choix. Mais tout cela a besoin d’un accompagnement financier et politique. Et l’on peut se réjouir que lors de son passage à Sidwaya en début décembre, le Premier ministre Tertius Zongo a promis l’accompagnement de l’Etat, à condition que Sidwaya fasse preuve de volonté d’aller de l’avant.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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