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"Redéfinir la notion d’opposition politique"

Publié le jeudi 31 décembre 2009 à 00h10min

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Dans cette réflexion, le député Mahama Sawadogo explique les raisons pour lesquelles selon lui, la notion d’opposition politique doit être redéfinie.

Opposition interne et opposition externe dans les démocraties contemporaines

Dans un contexte historique où les anciens clivages (Etats/Eglise, centre/périphérie, détenteurs de moyens production/masse des salariés, libéraux/conservateurs, capitalisme/communisme-socialisme) sont de moins en moins pertinents ou à tout le moins sont devenus des contradictions secondaires par rapport au clivage mondialisation/antimondialisation qui apparaît comme la contradiction principale, la notion d’opposition politique doit être redéfinie.

En effet, à part les altermondialistes qui se comportent comme les principales porte-voix des populations mais cela dans un langage modéré puisque leur protestation vise simplement à instaurer une autre mondialisation, celle "à visage humain", les partis politique significatifs semblent prendre acte de la situation.

En considération d’une telle situation, on peut naturellement supposer que les divergences entre les partis résident davantage dans des nuances plus ou moins prononcées selon les pays plutôt que dans des éléments essentiels des politiques publiques à mettre en œuvre dans le cadre de la gouvernance politique, économique et sociale.

Pour dire simple, les partis politiques ont davantage d’éléments de convergence entre eux qui ne sauraient justifier une opposition systématique de la minorité à la majorité au pouvoir.

Dès lors, il est compréhensible de concevoir dorénavant la notion d’opposition selon deux approches : l’opposition interne au gouvernement et l’opposition externe à ce gouvernement.

On entendra par opposition interne, les partis partenaires au parti majoritaire, ce partenariat étant le résultat d’une négociation concrétisée par un accord de gouvernement entre eux. Toutefois, dans la mesure où les partenaires ne sont pas d’accord sur tout, ils gardent la latitude d’exprimer, le cas échéant, leurs divergences notamment sur les questions sortant du cadre de cet accord.

Quant à l’opposition externe au gouvernement, elle est naturellement indépendante et se caractérise par ses positions et ses propositions alternatives à celle du pouvoir.

En mettant un terne à ce propos, il importe de souligner que s’il est admis qu’il ne saurait y avoir de démocratie sans opposition, il est également intéressant d’affirmer que l’opposition n’est pas la finalité de la démocratie. Autrement dit, chaque parti d’opposition doit pouvoir librement, à un moment ou à un autre, choisir le mode d’opposition compatible avec la lecture qu’il fait de la situation politique. Par ailleurs, chaque parti doit avoir le droit de se démarquer et du gouvernement et de l’opposition.

Dans cette posture, ledit parti se contente d’influencer le comportement de l’un comme de l’autre par ses propositions et critiques. Il peut, à l’occasion de certaines consultations électorales (présidentielles en l’occurrence), appeler à voter pour la majorité gouvernementale ou pour l’opposition. La présente analyse appliquer dans le cas particulier de notre pays trouve son illustration de la manière suivante :

- les partis autres que le CDP de la majorité présidentielle peuvent être considérés opposition interne au gouvernement, l’accord cadre entre ces partenaires étant le programme présidentiel. Les partis regroupés autour du chef de file de l’opposition représentent l’opposition externe au gouvernement, l’accord cadre étant leur opposition systématique au gouvernement ;

- les autres partis qui ne sont pas encore déterminés par rapport à la majorité présidentielle et à l’opposition externe peuvent être considérés comme indépendants de l’une et de l’autre. Ces trois postures ainsi définies sont évidemment dynamiques du fait de la nécessaire évolution du contexte politique.

Mahama SAWADOGO, Député

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2009 à 01:08, par Sniper En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    je vois Mahama venir. il va demander le poste de chef de file de l’opposition pour le CDP. bingo !!!

  • Le 31 décembre 2009 à 11:28, par Traore En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Si Mahama se sent l´âme d´un journaliste, pourquoi ne crée t-il pas simplement un journal ? Celà lui permettrait d´écrire plus souvent, de mesurer son audience réelle et surtout de nous aider à échapper à ces débats de salon qu´il considère comme de portée nationale. Si avoir un point de vue différent à un instant vous range dans l´opposition, alors il reste plus de place que pour les beni oui-oui que vous êtes sans doute. Opposition interne ! Quelle ineptie. Et au sein de l´opposition, personne n´a de point de vue divergent sans doute ? Ou bien celui-là est déjà du gouvernement ? Le débat participe de la démocratie. Mais un député doit savoir en relever le niveau. Et pas saouler les gens avec des soliloques dignes de Nobila Cabaret. A bon entendeur...

  • Le 31 décembre 2009 à 12:26, par Paris Rawa En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Monsieur Mahama se rend compte qu’avec la définition du chef de file de l’opposition, il y a une clarification qui est faite et qui permettra de savoir précisément qui est dans l’opposition ou pas. La ligne de partage va devenir moins floue. Mais cette netteté empêchera certaines manipulations politiciennes du parti majoritaire, qui a toujours profité du grand flou dans le trop grand nombre de partis pour diviser l’opposition. Alors Monsieur Mahama souhaiterai réinstaller le flou avec une redéfinition improbable de l’opposition qui permettrait de compter dans les rangs de celle-ci des partis-grenouilles qui ne s’opposent pas mais qui, au contraire, participent au gouvernement.

    A moins d’être dans un délire total, on n’imagine pas comment transformer "les partis partenaires au parti majoritaire" en opposition sans transformer leur partenaire qu’est le parti majoritaire en principal parti de l’opposition ? Cette incohérence du député Mahama cache mal un reflexe totalitariste de la part de ceux qui veulent assumer à eux seuls toutes les fonctions ; celles qui relèvent de la majorité en même temps que celles qui reviennent de droit à l’opposition parlementaire.

    Le parti dominant au Burkina a tendance à utiliser les instituions démocratiques pour installer un système de la pensée unique. Dans une vraie démocratie, il est sain qu’il y ait une vraie opposition clairement identifiée en tant que telle par les électeurs et dûment représentée à l’Assemblée Nationale pour y jouer son rôle de veille et de critique par rapport aux politiques engage le destin de tout le Burkina.

    Il ne suffit donc pas d’être un dissident ou un exclu de la majorité au pouvoir (comme Salif Diallo, ou les fameux Réformateurs du CDP) pour prétendre être de l’opposition. De la même manière, un parti de l’opposition peut ne pas être d’accord avec les positions politiques du chef de file de l’opposition, cela ne fait pas de ce parti un partenaire de la majorité gouvernementale. En démocratie c’est le résultat des élections qui détermine la majorité qui gouverne et l’opposition représentée à l’Assemblée. Pour le reste, chacun est libre d’afficher toutes les nuances qu’il veut dans ces décisions politiques. Être l’allié objectif d’un élu au pouvoir ne fait pas de vous l’élu au pouvoir, mais cette alliance vous empêche de prétendre représenter les électeurs de l’opposition (il faut savoir ce qu’on veut). Il est bon de préserver ces principes qui clarifient la ligne de partage pour empêcher les politiciens de trahir le choix des électeurs. C’est une condition indispensable pour que le contrôle démocratique par les urnes soit possible et efficace.

    • Le 4 janvier 2010 à 23:14 En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

      Paris Rawa, je vous trouve d’habitude très modéré et très réfléchi. Mais là, je trouve que vous êtes un peu "radical" dans vos propos sur le coup-là. je ne vous fais pas l’injure de vous indiquer que la politique n’est pas une science exacte et je rends hommage, même si je ne partage pas du tout la position du Député Mahama SAWADOGO, son sens aigü de l’innovation politique doctrinal compte tenu du contexte en Afrique. c’est l’idée de cette quête permanente d’innovation qui est séduisante, même si la position ne tient pas la route. Par contre, je m’explique : je trouve qu’on (les gouvernants) n’ont pas encore donné suffisamment au peuple à boire et à manger pour "parler" "idéologie" et encore moins de leur opposition. L’opposition et la majorité sortent des urnes (si celles-ci ne sont pas truquées)là, je vous rejoins totalement...
      Cependant, le mérité du Député c’est d’avoir osé inventer cette doctrine politique nouvelle en tenant compte du contexte politique africain. Contrairement à ceux qui pensent que l’histoire va mal juger le Député SAWADOGO, je pense au contraire qu’il y a une lueur d’espoir dans ce qu’il écrit et je loue surtout sa liberté de plume même si ses opinions ne plaisent pas à tous les internautes.

      • Le 5 janvier 2010 à 22:01 En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

        seuls les cons sont moderes tout le temps ou radicaux tout le temps. A chaque situation, sa moderation ou son radicalisme. Pasris Rawa, je te soutiens.

        LOP

  • Le 31 décembre 2009 à 13:15, par beki En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    s’il y’a quelque chose que j’apprécie chez Mahama Sawadogo, l’honorable député, c’est bien le fait d’écrire ce qu’il pense et surtout de les assumer en y apposant sa signature (son nom). par contre je peux aussi dire que pour beaucoup de fois, le député cherche à céér des débats inutils parce que ne devant même pas se poser. dans l’article qui précède, j’avoue que M. le député vous n’avez rie dis d’intéressant et même que difficilement vous trouverez des gens qui vous croiront. comment peut-on reduire tous les oppositions que l’on puisse imaginer au smple et unique antagonisme mondialisation/antimondialisation ? ce n’est pas vrai et dès lor tout le raisonnement qui a suivit votre argumentaire est faux excuser moi et je ne voudrais pa en dire plus.merci

  • Le 31 décembre 2009 à 16:43, par Sidbebe New York En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    He ! Mahama : ce "soupeur" est un danger national. Toujours actif à defendre l’indefendable. L’histoire le ratrapera un jour.

  • Le 31 décembre 2009 à 17:26 En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Vraiement tu cogites Mahama et tu as l’art de jeter des pavés à la mare ou des os aux chiens.
    Le CDP peut être le chef de file de l’opposition car de si la limitation du nombre de mandats présidentiels est injuste, la non participation du parti majoritaire à la désignation du chef de file de l’opposition est tout aussi injuste.
    Esprit retors et perfide va !

  • Le 31 décembre 2009 à 20:47, par lilboudo de Paris En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Je parie que si M. Mahama relie ses écrits plus tard, il se demandera : mais qu’est ce qui m’a poussé à écrire cela ? Parce que :
    - l’opposition ne peut se réduire à l’antagonisme mondialisation/altermondialisation. Il ya tant de sujets de divergence sur les moyens pour parvenir à une meilleure santé, éducation, revenus, égalité, productivité... qui ne sauraient se réduire à la mondialisation ;
    - opposition interne et opposition externe, mon oeil. Soit on est de l’opposition, soit on est out ! Vous n’insinuez pas que l’adf-rda fait partie de l’opposition, fut elle interne ? Tous les partenaires au pouvoir sont de la majorité présidentielle, pas besoin de leur coller l’étiquette d’opposition ;
    - Je ne partage pas non plus la nouvelle définition de l’opposition de M. Sawadogo. L’opposition n’est pas un refus systématique à la politique de la majorité ; on peut s’opposer sur un sujet (la politique de santé par exemple), et être d’accord sur un autre (la gestion du sinistre du 1er septembre par exemple). Ce qui définit l’opposition porte sur le modèle socioéconomique que la majorité propose, et que les autres partis refusent ! On s’oppose à un modèle, à une stratégie globale, et non à une décision particulière ! Opposer, ce n’est pas dire non en tout temps, mais de reconnaitre les mérites de la majorité, quand il y a en, et de faire des propositions alternatives, si l’on trouve la politique gouvernementale insuffisante ou inadaptée.

    Alors, cher député, affinez votre pensée davantage, car le peuple sait qui est de l’opposition, et qui ne l’est pas...

  • Le 1er janvier 2010 à 15:47 En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Hey Mahama !

    Jusqu’a quand ? Je me demande pourquoi le Fasonet doit publier chaque article de Mahama !
    C’est un peu trop quand meme !

  • Le 1er janvier 2010 à 16:07, par Patriote En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    Monsieur Mahama SAWADOGO.
    S’il vous plait, nous vous demandons de penser un peu à vos enfants, leur avenir. La politiqu c’est bien bien. Et mêm si la morale agonise, nous ne devons passer l’extrême.
    Est-ce que le CDP est bourré de personnes uniquement capable de mediter pour Blaise COMPAORE. Je respecte ce monsieur mais de grâce, arrêter le ridicule. Vous tripatouiller la constitution comme vous voulez.
    Ce pays a d’autres priorités, pensez à éduquer et nourir ce peuple dont vous avez la gestion aujourd’hui.
    Si depuis le 15 octobre 1987 soit 22 ans de Pouvoir, votre illustre candidat qui va totaliser 28 ans de Pouvoir après son dernier Mandat, trouve que personne n’est capable de prendre la relève au sein même du CDP, c’est une honte pour la nation. C’est le dernier Dinausore qui nous reste pour que notre pays rentre dans la liste des pays où la démocratie mérite un respect.
    Respecter le Collègue des Sages. Un minimum de respect pour ces personnes que vous reunis pour le Pardon orchestrés.
    Sachez que tôt ou tard l’histoire va vous ratraper.
    Eviter de nous faire avaler des couleuvres. Un peu de respect pour nous les militants de la base.
    Pensez à demain monsieur.
    Les temps ont changé et le Président OBAMA dans son discours au Ghana a été très clair.
    Je vous invite à rechercher ce discours qu’il a prononcer devant les parlementaires au Ghana.

    Arrêter le ridicule Monsieur SAWADOGO.

    Vous risquez d’être couvert d’opprobe un jour....
    Pensez à demain... Tout peut arriver...
    Respecter la constitution et travaillons pour ce pays. Des compétences sont disponibles dans ce pays et pourrons faire changer les choses après les 28 ans de Pouvoir de Blaise.

    J’espère seulement que vous n’êtes pas du Genre " LE POUVOIR OU LA MORT POUR BLAISE " comme intitulé un des Grands Journaux de la place.

    Courage et Preserver votre dignité Monsieur SAWADOGO

  • Le 6 janvier 2010 à 00:09, par Mytibkèta En réponse à : "Redéfinir la notion d’opposition politique"

    J’aurai voulu bien comprendre le bien fondé de l’écrit de Mahaman.A y refléchir je crois qu’il apporte un éclairage sur la notion de chef de file tel que défini par l’Assemblée majoritairement CDP. Il sagit d’un piège pour l’ensemble des partis qui ne partagent pas le même idéal que l’actuel président.Tout porte à croire qu’il s’agit d’un deal entre anciens CDR que le dénouement brutal à séparé en deux camps.Et là pour paraphraser Mahama c’est celà la véritable opposition interne avec le même programme à servir au peuple burkinabè et selon deux méthodes différentes qui aboutissent au même résultat à savoir caporaliser le peuple . Je dis celà parceque l’on n’a jamais voulu d’un chef de file issu d’une opposition véritable.Parce que le pouvoir a eu besoin de tout un mandat pour refuser à Herman la toge de chef de file,tout un mandat pour appâter l’ADF RDA en lui promettant le statut de chef de file sans jamais lui permettre de l’assumer. En l’amenant dans le giron du pouvoir on luia assuré qu’il pouvait continuer à s’opposer (confère Mahaman).Par la suite un argumentaire sonnant et trébuchant a fini par achever le travail de récupération du parti de l’éléphant(l’opposant est devenu mouvancier). Et les bénéfices commencent à se faire sentir : haute distinction pour le président à vie du RDA qui du reste a lui aussi chiper le RDA aux pères fondateurs de la première heure.Alors la vrai opposition, celle qui ne partage pas la mal gouvernance la corruption et qui propose autre chose que l’achat des consciences pour accéder au pouvoir cette opposition là il faut la baillonner.Je dirai alors qu’au lieu de redéfinir la notion d’opposition politique c’est une définition de ce qu’est le chef de file qu’il faut. Car dans un futur très proche vous comprendrez l’objectif du pouvoir qui a du attendre 10 ans avant de qualifier un parti de chef de file

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