Initialement conclus pour être des biennales, les Récréâtrales, après leur première édition en mai 2002, en sont à leur troisième édition en 2004. Cette périodicité (annuelle) se justifie, selon les organisateurs, par l’expérience enrichissante des précédentes éditions, qui ont permis un véritable échange entre dramaturges, metteurs en scène comédiens et formateurs du Nord et du Sud.

Les Récréâtrales, à travers les deux précédentes éditions, ont à leur actif dix créations, parmi lesquelles on peut citer "L’œil du cyclône", "Du gombo pour deux légumes", "Chez Son Excellence", "Madame, je vous aime", "Le réveil des Zombies". Au cours de la conférence de presse qui a consacré le début des Récréâtrales édition 2004, son directeur général, Etienne Minoungou, et ses collaborateurs ont voulu décrire le travail d’artiste et les objectifs de cet espace d’expression plurielle des immenses potentialités culturelles dont notre continent est riche.

Selon eux, les Récréâtrales reposent essentiellement sur trois principes, à savoir la recherche en dramaturgie, la création de spectacles et la diffusion à travers les festivales. Le quadruple objectif de ces rencontres est : favoriser l’émergence d’une écriture dramaturgique contemporaine en Afrique ; participer de façon plus durable à la formation des comédiens, metteurs en scènes, scénographes africains ; proposer une nouvelle démarche de création reposant sur l’enrichissement mutuel et ouvrir des perspectives d’édition et de diffusion d’œuvres théâtrales africaines.

La création multiculturelle francophone

Cette 3e édition, qui réunit 80 résidents venus de l’Afrique centrale (RDC), de l’Afrique occidentale (Mali, Côte d’Ivoire, Niger, Togo, Burkina Faso) et de l’Europe (France, Belgique, Suisse), se déroule dans un contexte particulier : celui de l’année de la Francophonie au Burkina Faso. C’est ainsi qu’elle est placée sous le signe de la création multiculturelle francophone.

Cette session de formation se fera autour d’un père fondateur, William Shakespeare, qui est apparu comme une référence constante pour les jeunes artistes africains. Ce choix s’explique, selon les organisateurs, par le fait que les thématiques de l’œuvre de Shakespeare sont constamment revenues dans les précédentes créations, notamment les questions du pouvoir, du destin individuel des personnages face à celui de la communauté, des intrigues familiales et des interrogations humaines.

Au cours des trois (03) mois que dureront les travaux de cette session, nos jeunes auteurs burkinabè auront le privilège de s’informer, de se former et de tisser des relations en vue de leur épanouissement dans le monde de l’art. Trois (03) mois d’intense créativité. Cela devra se ressentir au niveau du résultat ; rendez-vous est donc pris pour octobre prochain.

Abdou Karim Sawadogo
Observateur Paalga