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Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

Publié le mercredi 30 décembre 2009 à 04h06min

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Les associations de Ouahigouya ne se sont pas entendues sur le choix des représentants des communautés chrétienne et coutumière. La journée du 27 décembre, retenue, de commun accord, pour désigner ces deux candidats s’est transformée en une chasse aux sorcières dans la cour royale de Ouahigouya.

Les associations de la province du Yatenga se regardent en chiens de faïence. L’origine de la pomme de discorde se situe au niveau du choix des deux représentants des communautés chrétienne et coutumière. Deux camps s’opposent sur le choix des représentants du Yatenga qui doivent en principe, agir au nom de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI).

Les deux camps en opposition sont coordonnés respectivement par le coordonnateur régional de la cociété civile, Tasséré Savadogo, président de l’association radicale pour l’etat de droit en Afrique (AREDA) et un regroupement d’une centaine d’associations et ONG telles les associations NEED, DSF, AMMIE, AFDR, ARCAN, MPDHD, MBDHP etc… Le 13 décembre dernier, la société civile du Yatenga convie une rencontre avec toutes les associations de la province.

Pour Tasséré Sawadogo, coordonnateur régional des organisations de la société civile du Nord, également président de l’AREDA, deux points ont constitué ladite rencontre. A savoir le choix des représentants de la société civile au sein de la Commission provinciale électorale indépendante (CEPI) Yatenga et la répartition consensuelle des postes entre les différentes composantes de la Société Civile de la province et dans la commune.

A l’issue de cette rencontre du 13 décembre et selon les conclusions de la dite assemblée, c’est le Toogo Naaba, 1er ministre du roi du Yatenga et Tasséré Savadogo de l’AREDA qui ont été proposés comme les représentants de la société civile.

Pour le camp qui ne reconnaît pas la légitimité de cette rencontre, il nous révèle que le 13 décembre n’était pas la date pour choisir les représentants, mais des informations qui vont permettre aux associations d’accorder leurs violons sur certains points. « Il m’a fait signer un document tout en me faisant comprendre que c’était juste une liste de présence.

C’est après que je me suis rendu compte que c’était le procès- verbal portant sur le choix des représentants de la société civile » a révélé Jean Abdoul Karim Barry, représentant de la communauté chrétienne. Notre enquête nous a permis de se rendre compte que l’administration qui devait convoyer les documents de la rencontre litigieuse du 13 décembre a même rejeté lesdits documents et a avancé en son temps, la date du 18 au 20 décembre pour les dates des élections.

La rencontre du 13 comme celle du 18 décembre ont accouché d’une souris. Les deux camps opposés qui ne se sont pas enttendus sur le choix des candidats ont contraint le Toogo Naaba, 1er ministre du roi a repoussé la date des élections au 27 décembre 2009, pour permettre aux associations de procéder à des négociations.

Mais ce qui est dérangeant, c’est que le représentant de la communauté coutumière, en l’occurrence le Toogo Naaba, avait au nom du roi du Yatenga apposé sa signature sur le choix des représentants de l’AG du 13.

La 2e rencontre qui s’est déroulée le 18 décembre n’a abouti à rien. Seul le camp de Tasséré Sawadogo a arrivé à choisir le Toogo Naaba et Tasséré Sawadogo de l’AREDA comme membres de la CEPI Yatenga dans la composante de la société civile. Dans ce document également, le 1er ministre a donné son accord du choix et cela s’est matérialisé par une signature.

La date du 27 décembre pour que tout le monde se retrouve a vu la participation d’un camp qui s’oppose à la candidature de Tasséré Sawadogo.

Les associations présentes pour les élections du 27 décembre dernier ont mobilisé une centaine d’associations, comme les six ‘’S’’, l’association NEED, DSP, AMMIE, AFDR, MPDHD, MBDHP, AREDA… Le choix de cette assemblée générale s’est porté sur le même Toogo Naaba pour la communauté coutumière et Jean Abdoul Karim Barry pour la communauté religieuse.

Après cette assemblée générale, une délégation composée d’association et ONG est allée chez le Toogo Naaba qui s’etait auparavant s’excusé à l’assemblée générale, pour qu’il marque son accord sur son choix. Le Togo Naaba au nom de la communauté coutumière, a apposé sa signature. Juste après sa signature, son protocole vient lui annoncer que l’autre camp, conduit par Tasséré Sawadogo souhaiterait également le rencontrer. Ce camp adverse a été reçu juste après l’autre camp et rien n’est filtré de leur rencontre.

Le collectif d’associations et ONG décide d’aller rendre compte au roi du Yatenga des choix des associations sur les deux représentants. Sitôt arrivée, le groupe a constaté la présence du Camp conduit par Tasséré Sawadogo audit lieu. Tasséré Sawadogo qui était accompagné de deux autres personnes dont ‘’son garde du corps’’ voulait rencontrer le roi au même moment que l’autre camp.

Le groupe qui conteste la candidature de Tasséré y est opposé et cela s’est traduit par des échanges des coups de poings. Tasséré Sawadogo, vu les menaces, s’est retranché dans son véhicule et son garde du corps voulant le protéger a été déséquilibré par un coup de poing. Il brandit son arme et Souleymane Ouédraogo du Collectif des associatifs a balancé l’arme à terre.

Voyant le danger venir, le chauffeur de Tasséré Sawadogo démarre en trombe son véhicule . La cour royale s’est transformée en un ring. Un des compagnons de Tasséré qui n’a pas pu fuir, a passé des moments désagréables. Les vitres-arrière de la voiture de Tasséré ont été endommagés.

Les deux camps se sont retrouvés à la gendarmerie pour poser plainte certains pour avoir été menacés à l’armé a feu et d’autres pour des vitres endommagés. A la gendarmerie, la tension était vive et certains gendarmes ont du contrôler certains excités qui portaient des gourmettes aux bras.

La gendarmerie a pu récupérer le pistolet que le garde du corps de Tasséré a eu l’idée de cacher dans son sleep. Pour Jean Adboul Karim Barry qui a été choisi à l’unanimité des élections du 27 décembre dernier, Tasséré Sawadogo utilise de fausses associations pour se faire élire « Tous les représentants n’étaient pas là à la rencontre du 18 décembre mais il a pu choisir deux représentants par commune », a laissé entendre, Jean Abdoul-Karim.

Pour Etienne Ouédraogo, le changement à la tête de la société civile est une purification des associations de la dite localité, "Nous avons été meurtris d’apprendre que certains utilisent des associations ridicules comme l’association des creuseurs de tombes, l’Association des croque-morts pour se faire élire".

Les incriminations de Etienne Ouédraogo se sont focalisées sur la gestion de la société civile". Ceux qui se prétendent leaders de la chose n’ont rien à présenter, non seulement, ils ne représentent pas un groupe sérieux et ils n’ont pas une activité qu’il mène au compte de leur association », a conclu Etienne Ouédraogo.

Le coordonnateur de la société civile,Tassré sawadogo, rejette en bloc la tenue de l’AG du 27 et ne reconnaît pas la légalité de ces deux représentants. Tasséré a tiré des boulets rouges sur deux députés qu’il qualifie d’impopulaires. A l’entendre, ces deux députés montent les Associations contre lui. « Je ne suis pas venu à la rencontre parce qu’elle était politique. C’est une rencontre organisée par certains députés du CDP", s’est expliqué Tasséré Sawadogo.

Pour ceux qui qualifient les associations de Tasséré de fictives, il s’insurge contre elles et cite des associations, notamment l’ARCAN, action des jeunes pour la candidature de Blaise Compaoré, l’association des donneurs de sang. Pour Tasséré Sawadogo, la CENI ne reconnaît pas ces associations comme de la société civile et tous les mouvements de défense des droits de l’homme dont les membres sont composés de leurs épouses, grands frères et petit-frère.

Au cours des deux assemblée générales, le premier ministre du roi a signé dans les deux documents et Tasséré de dire ceci : « Si le Toogo Naaba a signé dans les deux camps, il sera entre deux feux ».

La déclaration de Tasséré Sawadogo s’est confirmée quand le 27 décembre aux environs de 17h, les membres des différentes associations sont allés pour déposer leurs documents au haut-commissariat.

Contre toute attente, le Roi du Yatenga somme son premier ministre de ne pas déposer les documents parce que en autre groupe l’aurait manqué du respect, à travers les internautes. Pour Tasséré Sawadogo, la lutte de ses adversaires est vaine car son groupe a pu déposer auprès du commissaire de la CENI, El Hadji Adama Sakandé, la composition des membres de la société civile depuis le 20 décembre dernier.

Jean Victor OUEDRAOGO


Quelques témoignages

Ganamé Adama :

On a dit à Tasséré d’attendre car notre délégation était en train de voir Naaba Kiiba, ils ont refusé et ils ont voulu faire la violence, il y a un de ses éléments qui a fait sortir une arme, heureusement pour nous, un de notre groupe a suivi le geste de sa main en faisant tomber l’arme. Il a pu prendre l’arme et accéder au véhicule et fuir. On a été menacé à l’arme

Ouédraogo Souleymane

J’ai passé tout mon temps à le remarquer. Son protocole avait toujours ses deux mains dans ses poches. Quand il a fait sortir le pistolet, j’ai suivi le mouvement de sa main et j’ai tapé sa main.

JVO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2009 à 04:39 En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    Qu’est-ce que le Naba Kiiba peut faire pour concilier un choix de représentants à la CEPI, lui, puisqu’il avait dit publiqueement qu’il est militant du CDP ?

  • Le 30 décembre 2009 à 07:15, par Sidbala En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    Ce chef du Yatenga nous faites honte. Dans les vieux temps nos chef traditionels incarnaient la SAGESSE. Mais de nos jours avec la politique ils sont devenus avides des moindres intérêts. Helàs, Cela donne bien raison à l’autre qui disait que "dans la barbe de certains vieillards gît la bêtise".

  • Le 30 décembre 2009 à 13:47 En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    Attention aux fautes

  • Le 30 décembre 2009 à 17:43, par LE CERVEAU En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    disant Naaba Kiiba. faut Naaba. un naaba politicien est un bandit au col blanc comme ce chromagnon de kiiba.

  • Le 30 décembre 2009 à 19:51, par TIENTIKI En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    CE QUI ARRINE AU YATENGA N’EST PAS SURPRENANT. C’EST EXACTEMENT A L’IMAGE DE LA DESIGNATION DU PRESIDENT DE LA CENI (Moussa Michel Taosoba) OU TASS TASS ETAIT UN DES GRANDS ACTEURS.JE CROIS QUE C’EST MAINTENANT QUE LES GENS DECOUVRENT VRAIMENT SON MANEGE. IL SE TAPPENT DES MILLIONS A CHAQUE ELECTION ; N’EST-CE PAS LUI QUI A VENDU LES CARTES D’ELECTEUR ET LES ACTES DE NAISSANCE AU CDP ET A L’ADF/RDA AUX ELECTIONS PASSEES ?

  • Le 30 décembre 2009 à 22:05, par adams de benguè En réponse à : LES chefs coutumiers et la politique

    Je suis du yatenga mais le cas de notre naba tout comme tous les autres chefs coutumiers qui font la politique sous la bannière d un parti politique me fait honte.
    Un chef coutumier est censé incarner l’unité et la fraternité de sa communauté. Il a aussi le droit de faire la politique mais ’il veux se présenter à une élection il devrait être un candidats indépendant.Il ne devrait non plus soutenir un candidat parce qu’il est de tel parti.
    Imaginer quelqu’un qui n est pas du même bord politique que son chef et qui se retrouve en face de lui pour un problème(je pense au pauvre paysans).
    L’ assemblé national devrait voter une loi interdisant les chefs coutumier de se présenter à une élection pour un parti politique.( qu’ils fassent le choix entre le trône et les partis politiques)
    C est pourquoi je suis pour les reformes politiques.
    Ce qui vient de se passer dans le yatenga n’est que la parti visible de l ice-berg. plein de gens souffrent ou meurent dans les villages à causes de ces naba politiciens.

  • Le 4 janvier 2010 à 16:20 En réponse à : Choix des représentants de la société civile : Deux camps à couteaux tirés à Ouahigouya

    Au journal LE PAYS : Vous avez fait au MBDHP un préudice que vous ne pourrez jamais réparer car cette structure n’a jamais été mêlée à la CENI et le MBDHP/Yatenga n’était à aucune de ces rencontres de partage de butin indignes de la société civile.Relisez les écrits de certains internautes le 28 décembre pour vous en convaincre. Je suppose que vous l’avez fait par ignorance et espère que vous envisagez de mieux rendre compte de certains faits sans entacher la dignité des hommes intègres comme Alidou OUEDRAOGO et SABA Moulaye vers qui les imposteurs eux mêmes se tournent pendant les temps d’orage.

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