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ELECTIONS CONTESTEES A LA CEPI/YATENGA : La version des protagonistes

Publié le mercredi 30 décembre 2009 à 04h05min

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Comme nous le relevions dans notre édition du 29 décembre, la désignation des 2 représentants de la société civile pour figurer dans la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) du Yatenga ne s’est pas faite sans contestation. Des protagonistes en sont même venu aux mains par rapport à la désignation du Toogo Naaba Kougri au titre des coutumiers et de Jean Abdoul Karim Barry au titre des religieux. Aujourd’hui, nous donnons la parole à ce dernier et à Tasséré Sawadogo dit Tass-Tass qui conteste notamment son choix.

JEAN ABDOUL KARIM BARRY : "Nous sommes les représentants de la société civile"

"Le Pays" : Qu’est-ce qui s’est passé le matin du 27 décembre ?

Jean Barry : « Ce qui s’est passé ce matin est à l’image de ce qui s’est passé le 13 décembre dernier. Il y a Tasséré qui a réuni ceux en qui il avait confiance qu’ils allaient le proposer. La communauté coutumière, notamment le Toogo Naaba et moi-même, avons été désignés au compte de la société civile. C’est nous qui allons être les représentants au niveau de la CEPI et de la CECI. Et en ce jour béni du Seigneur, je remercie Dieu, je remercie tous ceux qui ont fait le déplacement.

Aujourd’hui, c’est votre nom et celui du Toogo Naaba qui ont donc été retenus !

Oui, au niveau de la société civile. Lorsque la société civile m’a proposé, il a été dit que Tasséré a longtemps représenté la société civile et il n’y a pas de raison que la société civile ne soit pas représentée par une autre structure.

Pourquoi le Toogo ne s’est-il pas présenté ce matin ?

Il a dit que tout est rentré dans l’ordre. On s’est vu la veille de Noël et c’est lui-même qui a proposé la date d’aujourd’hui. C’est le chef qui l’a proposé et il n’y avait pas de débat.

Est-ce qu’il y a d’autres structures qui se sont ralliées à l’autre camp ? Est-ce toute la société civile du Nord qui s’est réunie ?

Oui. Je suis fier parce que j’ai vu parmi la société civile, des organisations des droits de l’homme, de grands groupements qui représentent surtout le Yatenga comme le Groupement Naam qui a même présidé la séance. Il y a un pasteur qui a été rapporteur. J’ai même parlé avec certains représentants.


TASSERE SAWADOGO : "Je conteste la désignation de Barry"

Tass-Tass : Je n’ai pas été ce matin à la rencontre parce que ce n’est pas une rencontre de la société civile. C’est une rencontre des députés du CDP, de quelques associations de théâtre, des donneurs de sang, de l’association Action des jeunes pour la candidature de Blaise Compaoré. La société civile, de par sa définition adoptée en 2002 à Bobo, est toute organisation en dehors des Etats, de la famille, qui fait de la promotion des droits de l’homme et des libertés. Je ne participe pas à une rencontre convoquée par les députés. A l’AG du 18 décembre, le Toogo a signé nos procès-verbaux (PV) et ils ont été déposés par le commissaire de la CENI, Adama Sakandé. Chez nous, au niveau de la société civile, on s’est réuni le 18 décembre dernier. Le nommé Barry qui représente l’Eglise, je le conteste. Je suis allé voir l’administration de l’Eglise qui dit qu’il va voir le nommé Jean qui a signé nos PV et qu’on va s’entendre. Nous avons fait de telles sortes qu’il ait 2 religieux. Je déclare et je confirme que l’AG qu’ils ont tenue est nulle et n’a aucun effet. Je n’assiste pas à une AG convoquée par les députés.

Plus de 100 associations ont été mobilisées. Combien d’associations revendiquez-vous sur les 100 qui ont été mobilisées pour les élections ?

Notre coordination a 102 associations. Au niveau de la CENI, c’est une élection de la mairie. On nous reproche que durant 10 ans, nous n’avons pas développé Ouahigouya. Il y a un problème à la CENI. Un mois après les proclamations des résultats des élections, les démembrements sont dissous.

L’autre camp vous reproche d’avoir utilisé des associations fictives et donner des mandats à des élèves pour venir voter !

Si on a des associations qui n’existent pas, il appartient à quiconque de montrer que ces associations n’existent pas. Partout, elles ont leur récépissé. Elles travaillent à leur rythme.

Le Toogo a-t-il signé les PV ?

Le Toogo, s’il les a signés, cela ne m’engage pas puisqu’il a signé notre PV que nous avons déposé.

Vous êtes donc le coordonnateur légitime ?

Nous sommes le coordonnateur légal et légitime pour ceux qui adhèrent. Une coordination, c’est un réseau auquel des associations adhèrent librement et se retirent quand elles le veulent.

Vous avez le soutien du président de la CENI ?

Je n’ai le soutien de personne. J’ai le soutien de la légalité des droits de l’homme et des libertés.

Adama SINARE

Le Pays

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