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Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

Publié le mardi 29 décembre 2009 à 01h14min

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Dans quelques jours, l’année 2010 ouvrira ses portes. Comme celle qui s’achève, elle charriera ses problèmes, ses angoisses et aussi ses espoirs vrais ou illusoires. Pour le Burkina politique, les regards sont déjà rivés sur l’élection présidentielle prévue, en principe, pour le mois de novembre 2010. Dr Honoré achève son 1er bail de la Constitution rectifiée à « un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois ». Indubitablement, il demeurera dans la course. Ce n’est d’ailleurs qu’un secret de Polichinelle pour ses partisans et surtout pour le gigaparti au pouvoir.

Tout porte à croire que la présidentielle de 2010 risque d’être un remake de 2005. On se rappelle que Blaise Compaoré avait non seulement survolé - au propre comme au figuré - la campagne électorale, mais il a été élu par un score soviétique de 80.30. Pour l’échéance qui s’annonce, il ne faudra pas attendre de miracle. Du côté de l’opposition, l’union sacrée tant attendue est plutôt une arlésienne. Aussi légion qu’impuissants et donc incapables de proposer une alternative véritable face au rouleau compresseur du système Compaoré, les leaders de l’opposition sont réduits à être « la tête d’un rat que la queue d’un éléphant ».

Surtout qu’après moult tergiversations le pouvoir a fini par lâcher le bonnet d’âne de « chef de file de l’opposition ». Comme on le constate déjà, les opposants ou ceux qui se réclament comme tels ont toujours du mal à s’aligner derrière Me Bénéwendé Sankara, premier candidat officiellement déclaré. Même s’il a réussi le coup de force à se porter à la tête de l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (Unir/PS) qui se veut l’ultime regroupement des « héritiers » de feu le capitaine Thom Sank, il n’a toujours pas réussi à faire de tous les leaders sankaristes ses alliés. Norbert Michel Tiendrébéogo continue de faire cavalier seul avec son Front des forces sociales (FFS), ou ce qui en reste. Plusieurs autres de ses camarades ne sont pas rentrés dans les rangs. Pire, ils continuent de ramer à contre-courant de la fameuse « union ».

A moins que les présidentiables de 2005 ne se laissent dissuader par le doublement de la caution à la présidentielle - de 5 à 10 millions de francs CFA - et surtout par le sulfureux parrainage par « 50 élus dans au moins 7 régions », on devrait assister encore à une pléthore de candidatures. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui manque le plus au Faso. Le plus dur sera certainement d’avoir un vrai challenger suffisamment herculéen pour inquiéter Blaise Compaoré. A tort ou à raison, celui-ci se ferait plus de souci pour prolonger son bail en 2015 - contre l’esprit et la lettre de l’article 37 de la Constitution - que de se faire élire en novembre 2010. A moins d’un imprévu, la guerre de l’alternance n’aura pas lieu en novembre prochain. Toute chose qui risque de rendre la présidentielle insipide et sans enjeu.

F. Quophy

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2009 à 03:31, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

    Je n’arrive pas à comprendre la logique de ceux qui nous affirment que la réélection de Blaise Compaoré est assurée pour 2010. Seuls les citoyens savent pour qui ils vont voter, et on pourrait logiquement s’attendre aussi à ce que, dans la situation actuelle, une majorité d’entre eux vote pour le changement.

    Finalement, puisque le résultat des élections dépend en dernier ressort de la volonté des électeurs, seul un sondage en bonne et due forme peut indiquer une éventuelle tendance. Il est donc permis de douter sérieusement des pronostics et/ou élucubrations qui ne se tiennent aucun compte de l’opinion des électeurs.

    • Le 29 décembre 2009 à 14:50 En réponse à : Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

      Mon gars la logique est bien simple : nous ne sommes pas en démocratie. Seuls les électeurs choisissent leurs dirigeants en démocratie.

    • Le 29 décembre 2009 à 15:42 En réponse à : Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

      Je comprends bien ton optimisme à la Candide mais saches que l’élection se gagne bien avant le jour J : les Jounées du Paysans où ceux ci ont l’opportunité et l’insigne honneur de serrer la main du boss sans oublier que cela rapporte 50 000f/tête payés aux frais du contribuable ; les différents coupes , dons, ... des hautes personnalités de l’Etat et autres opérateurs économiques qui ne manquent pas de rappeler que c’est pour soutenir ou accompagner l’action du PF.N’oublions pas que l’élection se joue plus en campagne qu’en ville(peu vont voter et population urbaine plus faible que celle rurale..).
      Bref tout est mis en oeuvre pour éviter les surprises auxquels tu fais allusion et qui ne marchent que dans une vraie démocratie
      Alors lors de l’ouverture de la campagne et bien la touche finale est donnée par l’inondation du pays en gadgets divers et liquidés(même si cela peut entraîner une tentative de suicide et une privatisation de ...)
      2010 c’est joué alors Paris Rawa attendons la suite car si la modification de l’article 37 peut permettre une monachisation du pouvoir, elle peut créer un arrêt du MCA et des activités de l’US AID et aussi des restrictions de déplacements de personnalités et bien d’autre chose car il faut se dire que le Niger est très proche et il est facile de faire 500 bornes pour demander à Tandja comment il vit ces (dernières) heures au pouvoir.

      • Le 29 décembre 2009 à 17:44, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

        Je ne suis pas si naïf que cela sur l’inégalité des moyens dans les compétitions électorale au Burkina. Mais je persiste à croire qu’un peuple peut changer d’avis vis-à-vis du pouvoir, surtout quand l’avenir se bouche de plus en plus. Par ailleurs, mêmes ces paysans ruraux et illettrés dont on abuse de la confiance dans les campagnes électorales finissent par connaitre les défauts du système, ne serait-ce que parce que leurs enfants et leurs petits-enfants en sont victimes. Ils ne sont pas idiots et se rendent bien compte de la déception et du combat de leurs progénitures lycéens, universitaires, diplômés chômeurs et autres refoulés des différentes "immigrations choisies". Et n’oublions pas que la population est de plus en plus urbanisée, et que la pauvreté extrême pousse à réagir, ne serait-ce que par instinct de survie. Alors NON, rien n’est fait pour la présidentielle de 2010.

        Ceux qui souhaitent l’alternance ont des arguments qui pourraient faire changer la donne politique au Burkina Faso.

  • Le 5 janvier 2010 à 14:20, par Traps’ En réponse à : Présidentielle 2010 : En attendant la guerre de l’alternance

    S’il te plait ; Blaise , ne triche pas cette fois ci , Ok ?

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