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Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

Publié le mardi 29 décembre 2009 à 01h14min

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Quel avenir pour les médiations menées par le président Blaise Compaoré ? Question légitime, au regard du calendrier chargé qui l’attend dans les prochains mois. C’est, en effet, en cette année 2010 que le locataire de Kosyam va remettre son mandat en jeu. Certes, dans la situation actuelle et sauf tremblement de terre, l’enfant terrible de Ziniaré est assuré de rempiler tranquillement pour les cinq (dernières ?) années. Ce mandat étant prévu comme le dernier de sa longue carrière à la tête de l’Etat, il est évident qu’il mettra les petits plats dans les grands pour gagner avec la manière. Pour cela, il doit se concentrer un peu plus sur les questions nationales.

Il y a belle lurette, en effet, que le chef de l’Etat semble avoir abandonné les affaires locales aux mains de ses collaborateurs. Lui-même a la tête dans des questions délicates et franchement complexes. Personne ne peut dire avec certitude quand prendra vraiment fin la crise ivoirienne. La détermination d’une date pour la tenue de cette élection relève d’un miracle, tant les contours sont difficiles à cerner. Et pourtant, le chef de l’Etat a donné le meilleur de lui-même. Il a multiplié les bonnes actions pour apaiser la situation. Plus d’une fois, il a sacrifié des dossiers nationaux au profit de sa médiation en Côte d’Ivoire.

Pour autant, les choses n’ont pas franchement évolué au bord de la lagune Ebrié. Des sujets qui fâchent continuent de ralentir l’évolution de la sortie de crise. Les deux plus sensibles sont ceux du désarmement et des grades des Forces nouvelles. Le retour à la normale, c’est-à-dire à une vie politique civilisée, n’est pas pour demain. Même au cas où l’élection présidentielle se tiendrait dans la fourchette arrêtée par la dernière rencontre entre les quatre leaders, la crise ne serait pas finie pour autant, et c’est précisément à ce moment que le facilitateur doit tout mettre en œuvre pour que les perdants soient fair-play et que les vainqueurs n’écrasent pas les autres.

Dans une année électorale au Burkina, on peut douter que le locataire de Kosyam ait une telle disponibilité. Son emploi du temps n’étant pas extensible à souhait, il sera confronté tôt ou tard à un dilemme. Le choix sera d’autant plus cornélien qu’il est également médiateur dans la crise togolaise. Or, là encore, les choses n’évoluent pas dans le bon sens. Certes, on s’achemine vers l’organisation d’une élection présidentielle, mais il y a une divergence prononcée entre les principaux acteurs. La mouvance présidentielle et les partis de l’opposition ne parlent pas le même langage, si bien que la tenue de la présidentielle annoncée pour début 2010 sera source d’une nouvelle crise. L’opposition politique menace en effet de la boycotter si le mode de scrutin qui est à un tour n’est pas transformé en scrutin à deux tours. Or, le pouvoir en place à Lomé ne semble pas vouloir faire la moindre concession sur le point. Là encore, on attend du Blaiso qu’il s’investisse à fond.

The last but not... the liste, la crise guinéenne est, elle aussi, tout aussi compliquée. La tentative d’assassinat du chef de la junte a davantage corsé l’équation. L’enfant terrible de Ziniaré a beau être de bonne volonté, les contraintes objectives l’empêcheront d’être sur tous les fronts. C’est pourquoi on peut se demander s’il n’a pas ratissé trop large. Sans remettre en cause ses talents de médiateur-facilitateur, il aurait été judicieux pour lui de concentrer ses efforts sur un seul de ces dossiers pour espérer un succès.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2009 à 01:17 En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

    Tertius nous a loyalement roulé dans la farine, très bon communicateur, il a réussi beaucoup plus ses discours que ses projets de sociétés. Son bilan, lui seul le connait.

    A son actif des inondations à Ouagadougou, un Burkina émergent selon lui, déficits céréaliers, prix des carburants très élevés, aucune fraude punies,... Pourtant Dieu seul sait quelle a été le contenue de sa politique générale.

    Le pouvoir actuel sachant qu’un Burkina émergent sera celui de la jeunesse, voici la météo de la politique qui se profine.

    Le système politique actuel va manquer d’argument, lui a fonctionné avec les complots comme système de gouvernement. Depuis le 15 octobre le pourvoir a toujours crié au complot pour éliminer nos compatriote. Nous avons de manière unanime dénoncé la violence politique.

    A défaut de comploter par la violence, le pouvoir s’est transporté sur le terrain juridique et politique.

    Que de discours pompeux, des promesses jamais tenues, une corruption qui assèche le pays et enrichit les poches des dignitaires du régime.

    La météo 2010 se dessine comme suit :

    1. Réélection de Blaise COMPAORE comme président du Faso.

    2. Éjection de Simon COMPAORE de la Mairie pour les prochaines municipales.

    3. Éjection de Rock Marc Christian KABORE de la présidence de l’Assemblée Nationale.

    4. Tentative de modification de la constitution avec une forte contestation de la société civile. Le CDP va aller s’inspirer de l’expérience du Niger.

    5. Salif DIALLO va rejoindre l’opposition.

    6. Tertius va être remercié et mis à la retraite.

    7. Fissures entre les titans du CDP. Beaucoup de Ministres et haut fonctionnaires risquent de continuer à exhiber les grosses carrosseries, les villas futuristes.

    je souhaiterai que les gens complètent ou ajustent les prévisions.

    La vie chère risque encore de provoquer une crise sociale, si le cout des hydrocarbures et des denrées alimentaires ne sont pas stabilisée. Les yeux des Burkinabès sont ouverts, et les burkinabès attentes des actes des gouvernants.

    ’’ Touche à ma constitution ’’

    • Le 29 décembre 2009 à 06:22, par dp En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

      Apres 22 ans au pouvoir, chaque Burkinabe doit sasseoir et faire lui meme le bilan de notre developpement avec blaise Compaore.
      Il faut absolument que ns prenions tous et toute conscience de la realite. Notre pays peut bien se developpe et tous les citoyens burkinabe peuvent vivre en mangeant a leur faim, en etant capabel de se soigner quand il le faut, bref heureux. Mais il faut que tous et toutes se mettent au travail. Il n ya que le travail. Si ns ne travaillons pas, nous mourrons.
      Mais le systeme de gouvernance reste la clef a tout cela. Pour cela il ns faut une gouvernance transparente, des dirigeants qui aiment leur pays et se battent reellement pr son developpement.
      Le regime actuel doit alors absolument quitter le puvoir et laisser la place a un nveau regime avec de nouvelles idee qui agira pendant 2 mandats, pas plus ni moins.

    • Le 31 décembre 2009 à 04:06 En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

      ....Et nos braves populations rurales toujours sans eau potable, sans électricité (même pas le solaire) et sans systéme éducatif adapté.... Il faut aussi penser à créer des systèmes d’irrigation pour le maraicher à la saison sèche. Ces paysans, qui constituent la majorité au Burkina Faso et qui devraient faire basculer une élection populaire pourraient mettre un peu de beurre dans leurs épinards quand même non ?

  • Le 29 décembre 2009 à 11:38, par bhagus En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

    il est difficile d’etre juge et parti , blaise compaore et de pres ou de loin implique dans toutes ces crises , cote d’ivoire , togo et maintenant la guinnee et le comble c’est qu’il pretend vouloir faire la paix chez les autres en oubliant que son propre pays est une vrai poudrillere pret a s’enflammer bientot , wait and see , il sera surprit

  • Le 30 décembre 2009 à 02:19, par lasoluq En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

    ...the last but not the least... S’il vous plait juste un element vous aurez a faire attention a vos fautes journalistes du Burkina Faso. Merci

  • Le 30 décembre 2009 à 23:18 En réponse à : Blaise Compaoré et les crises politiques : Les enjeux de 2010 tueront-ils les médiations ?

    Si Blaise aimait seulement le Burkina, il devait demissionner pour 2010 parce que tu diriges un pays pendant 22 ans et ce pays devient de plus en plus pauvre et tu leur promet une societe d’esperance, en realite tu leur vent de l’air chaud comme souvent notre ONEA.

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