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Mgr GABRIEL SAYAOGO, ADMINISTRATEUR APOSTOLIQUE DU DIOCESE DE OUAHIGOUYA : "Dans l’Eglise, la nomination d’un évêque n’est pas une histoire de campagne"

Publié le mardi 29 décembre 2009 à 01h14min

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Il s’appelle Mgr Gabriel Sayaogo et est l’administrateur apostolique du diocèse de Ouahigouya. Il est aujourd’hui notre interlocuteur. Avec lui il a été question dans l’entretien qu’il nous a accordé, des relations entre les catholiques et les autres confessions religieuses et de la nomination d’un évêque pour le diocèse de Ouahigouya.

"Le Pays" : Comment témoignez-vous de votre foi dans votre diocèse à majorité musulman ?

Ce que le Christ demande à ses disciples, c’est d’être le sel de la terre et le levain dans la pâte. Nous sommes dans un environnement où nous sommes en petit nombre mais cet environnement ne nous est pas hostile. Musulmans, catholiques, protestants et adeptes de la religion traditionnelle, nous vivons en bonne entente. Ce que nous avons à faire est d’œuvrer à renforcer ces liens de fraternité, d’amitié et de faire sentir à l’homme que l’homme est quelque chose pour l’homme. L’homme a de la valeur pour l’homme. C’est donc révéler le visage humain à l’autre. Nous devons vivre notre foi car il n’ y a pas meilleure manière de témoigner de sa foi que de la vivre. Nous avons les principes de notre religion et nous allons essayer de les vivre pour faire plaisir à notre Dieu et ensuite les vivre pour que les autres nous les voient vivre.

Quelles sont vos relations avec les autres confessions religieuses ?

Les relations que nous entretenons avec les autres confessions sont des relations de fraternité. Ce sont également des relations de respect mutuel. Les relations interconfessionnelles se vivent dans les familles et dans la société. Lors des événements heureux et/ou malheureux, nous nous rendons visite mutuellement et c’est un témoignage de notre dialogue aux yeux des autres. Nous avons des relations de considération, de paix, de fraternité. Il y a des foyers où les conjoints sont de religions différentes mais s’entendent très bien.

Quelle lecture faites-vous de la démarche de Monseigneur Philippe Ouédraogo qui a pris part à la grande prière des musulmans le jour de la Tabaski à Ouagadougou ?

Monseigneur Philippe Ouédraogo participant à une prière musulmane, ce n’est ni étrange ni nouveau ; il l’a toujours fait quand il était à Ouahigouya. Il a toujours eu le désir de rentrer en relation avec toutes les autres confessions religieuses et de partager la foi chrétienne avec elles. A l’occasion de la fête de Noël par exemple, le message qu’il a toujours livré est un message pour l’ensemble des confessions religieuses de la région. A Ouahigouya, il était toujours présent aux grandes prières des musulmans. Il veut toujours entrer en dialogue avec l’autre et c’est une manière d’inviter les autres à accepter le dialogue que l’Eglise propose. Ce qu’il a fait est une continuité de sa mission, une continuité de sa pastorale : son désir que tous les hommes s’acceptent même si les confessions religieuses sont différentes.

A quand un évêque pour le diocèse de Ouahigouya ?

La nomination d’un évêque relève de la compétence exclusive du Saint-Siège. C’est le Pape qui est habilité à nommer un évêque. Bien sûr, il se sert de structures comme la nonciature apostolique pour faire ses enquêtes nécessaires avant la nomination de l’évêque. Maintenant à quand un évêque pour le diocèse de Ouahigouya, je ne saurai le dire. Je me dis que le Pape a commencé ses investigations et quand tout sera prêt, quand la providence divine lui permettra de doter, de pourvoir le siège de Ouahigouya d’un pasteur, il nous communiquera son nom.

Est-ce à dire que, Monseigneur, l’administrateur que vous êtes sera confirmé dans cette fonction ?

Dans l’Eglise, la nomination d’un évêque n’est pas une histoire de campagne ou de pronostic. Monseigneur Philippe Ouédraogo est parti à Ouagadougou suite à sa nomination comme archevêque et pour que le siège de Ouahigouya qui était vacant ait un gouvernement intérimaire, le Saint-Siège a voulu nommer un administrateur apostolique en ma personne. Ce qui est intéressant pour le moment est que je puisse jouer ce rôle pleinement jusqu’à ce que le Saint-Siège, par la providence divine, arrive à nommer un nouveau pasteur pour le diocèse de Ouahigouya. Priez pour que l’administrateur soit un bon prêtre et qu’il joue bien son rôle d’administrateur.

Nous sommes à l’orée du nouvel an, quels sont vos vœux pour 2010 ?

Une année est en train de finir et une autre va commencer. Nous avons vu ce qui s’est passé en 2009. Au début de la nouvelle année, nous souhaitons la paix, la santé, la prospérité, le bonheur et tout ce qui est nécessaire pour notre épanouissement. L’année 2009 s’est déroulée comme le destin ou le cours de l’histoire l’a voulu. L’année 2010 va arriver à son tour et mes vœux pour cette année sont que les hommes continuent de découvrir le visage de Dieu dans leur vie. Avec Dieu, nous vivrons en paix, avec Dieu nous vivrons dans le respect l’un de l’autre, avec Dieu nous construirons un monde fraternel, un monde de justice, un monde où il fait bon vivre. Je souhaite donc que chaque chrétien, chaque être humain voit la réalisation de ses voeux les plus chers et que chacun puisse contribuer à la construction d’un monde d’amour, d’un monde plus fraternel, d’un monde de paix. Bonne année à tous !

Propos recueillis par Koyir Désiré SOME et Abdoulaye OUEDRAOGO

Le Pays

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