LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

CRISE NIGERIENNE : La fermeté de la CEDEAO paiera-t-elle ?

Publié le jeudi 24 décembre 2009 à 01h04min

PARTAGER :                          

Encouragé par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le dialogue entre gouvernants et opposants du Niger en crise, enregistre de nouveaux couacs. En effet, du haut de son piédestal, le pouvoir nigérien a osé claquer la porte hier mardi. La veille seulement, le mandat du Président Tandja venait de prendre fin. Pour l’opinion internationale. L’intéressé, lui, reste accroché au pouvoir, arguant que le peuple lui a accordé un mandat supplémentaire de trois ans suite à un référendum. La CEDEAO dit avoir pris acte de la situation. Mais elle doit continuer à demeurer ferme face à l’arrogance de ce régime, et surtout à l’intransigeance d’un homme qui a choisi de bafouer impunément les règles de la bienséance et de la démocratie républicaine.

Elles sont en danger, ces négociations qui ont démarré péniblement à Niamey, après maintes et maintes concessions. Les partisans du président Tandja aujourd’hui dans l’illégalité, croient pouvoir contraindre l’opposition qui est dans son bon droit. Aussi, la CEDEAO doit-elle se montrer encore plus ferme afin qu’avance le processus. D’autant qu’elle se nourrit de la grande mobilisation de la société civile nigérienne. Celle-ci s’est montrée jusque-là très vigilante, déterminée et combative. Elle doit aller de l’avant.

Parallèlement, la CEDEAO doit revisiter ses textes, les adapter aux réalités du moment. Son pragmatisme doit la conduire à redéfinir et à approfondir son rôle. Les textes sont ce qu’ils sont. Mais la CEDEAO doit garder sa nouvelle vision. Ceci, pour éviter que de telles situations ne se reproduisent ailleurs. En effet, Tandja ne doit pas faire des émules dans la sous-région. Des clauses beaucoup plus contraignantes devraient être adoptées pour faire face à de telles velléités. L’Organisation doit poursuivre son but sans se laisser conter. Il lui faut évoluer sans se laisser piéger par des "pouvoiristes" qui veulent s’imposer à la fois à notre commune organisation, et à chacun des pays membres.

Comme on le voit dans le cas présent, la conjugaison des pressions porte toujours fruit. D’abord, les pressions propres aux Nigériens eux-mêmes, en dépit de l’intensification de la répression. Les coups de boutoir portés contre le régime Tandja, l’ont maintes fois fait vasciller, même s’il reste toujours en place. Cela a beaucoup impressionné la communauté internationale. Cette dernière a donc fini par y mettre de la sienne. Des actes posés par la communauté internationale, il faut se féliciter en particulier de ceux de l’Union européenne (l’UE) qui va par paliers. La suspension de l’aide aux sanctions ciblées, fait toujours mal. La CEDEAO, organisation sous-régionale, ne peut être à la traîne. Personne n’ayant intérêt à baisser la garde, il convient de poursuivre l’harmonisation des prises de positions, l’adoption et la mise en application de mesures de plus en plus rigoureuses. Que Tandja ferme la porte à la CEDEAO, ne doit point intimider. Toutefois, si l’on peut quitter l’Organisation comme on veut, sans conséquences, cela signifie qu’il y a un problème quelque part. Manifestement, cela montre que la CEDEAO n’est point indispensable. Autrement dit, ses performances sont telles qu’on pourrait s’en passer. Si la CEDEAO était aussi efficace et précieuse, aucun Etat ne prendrait des initiatives du genre de celles de Mamadou Tandja.

La démarche de Tandja signifie que l’égoïsme le pousse jusqu’à priver son pays des avantages de la coopération bilatérale et multilatérale. S’agissant en particulier de la CEDEAO, le Niger de Mamadou Tandja fait fi de l’intégration régionale. Il tourne désormais le dos aux réunions statutaires, au sommet des chefs d’Etats membres, entre autres. Il renonce du même coup aux bénéfices des grands projets communautaires, notamment les infrastructures routières, etc. Tout ça pour un nouveau mandat de trois ans !

Tandja aura donc suffisamment fait la preuve qu’il ne sait pas résister à la boulimie du pouvoir. Sa manière de s’accrocher au pouvoir, montre également que même à la fin de ce mandat arraché de force aux Nigériens, il ne voudra plus quitter le palais présidentiel. Sa conduite, il la tient aussi du silence coupable de plusieurs de ses homologues chefs d’Etat.

En effet, très peu d’entre eux ont vraiment osé s’exprimer sur la situation prévalant au Niger. Les paravents de la CEDEAO et de l’UA ne sauraient à eux seuls justifier ce lourd silence. Ce silence assourdissant est bien la preuve, s’il en est, que les desseins de tripatouillage des Constitutions sont bien présents dans les esprits de certains dirigeants africains. A l’image de Tandja, ils caressent sans doute le désir secret de massacrer la loi fondamentale de leur pays pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Qui sait si à leurs yeux Tandja n’est pas aujourd’hui l’empêcheur de présider à vie. Par sa manière de faire, il a certainement mis à nu les faiblesses de nombre de dirigeants. Tout ce beau monde doit être mal à l’aise. D’où sans doute ce lourd silence plein de signification.

Mais, peut-on vraiment parier sur un quelconque renoncement de leur part ? Assurément non. Tout incite à croire que le cas Tandja fera école. Très peu de dirigeants africains oseront céder devant l’alternance démocratique qui s’impose désormais en Afrique. Aussi, faudra-t-il observer la fermeté face à de tels comportements.

"Le Pays"

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 24 décembre 2009 à 12:10, par franck dit aspirant Barde En réponse à : CRISE NIGERIENNE : La fermeté de la CEDEAO paiera-t-elle ?

    Que celui qui est sans faute lui jette la première pierre Mon Afrique va mal pasque ont a mal a notre intelligence,combien de personne en Afrique savent pertinemment qu’un président n’est pas élue a vie. Combien de personne savent ce qu’est le rôle d’un premier ministre,combien personne savait ce que fait un député a l’assemblé national,dans qu’elle ville d’Afrique,qui après des élections que cette ville,soit prise par l’opposition,redouble d’ardeur a travail dans la gestion de cette ville,pour ce les remporté aux élections suivantes,si bien qu’avec un taux d’illettrisme de 80% au qu’une élection crédible ne ce feras en Afrique en l’état actuel des chose ou le peuple obéit a un mot d’ordre plus souvent de pouvoir en place que de cette frange de ce même groupe de personne qu’il ne comprenne pas.Il suffit de dire que Sankara veut la place de Blaise et dans tous les village on va dire(ouaiiiti bouin)ou qu’elqu’un veut celui de Wade,et on va (astrafourlay)Bédié est parti non qu’il laisse Bagbo tranquille oué !!.A qu’el Saint mon Afrique va se voué si on n’a vraiment pas envie dinstruire notre population .Alors que vaut une constitution,que sert t’elle,que l’on efface une ligne et la remplacer par un autre qu’est que ça fait a plus de 90%de la population qui ne savent pas qui de l’opposition ou du pouvoir a raison.Bref qui est bête quand il veulent le NAM ils font semblent de ce battre après on les voient qui mange ensemble

  • Le 25 décembre 2009 à 02:17, par diallo nene galle En réponse à : CRISE NIGERIENNE : La fermeté de la CEDEAO paiera-t-elle ?

    Tanja bluffe-S’il sort de la cedeao, il prive ses compatriotes des avantages de la libre circulation dans la region-Par exple, les nigeriens circuleront dans l’espace avec des visas-En outre, la cedeao et le nigeria ont investi dans l’interconnexion des réseaux electriques entre le niger et le nigeria- Ce dernier peut bloquer la fourniture de l’électricité au niger- Aussi faut il souligner qu’un embargo du nigeria sur l’exportation des mmarchandises et en particulier du pétrole etoufferait complètement l’économie du niger-Tandja s’amuse avec le feu-

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique