La séance plénière a d’abord débuté par la lecture du rapport de la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) qui a réfléchi et amendé le projet de loi.

C’est aux environs de 17h que le débat général a commencé sur le projet de loi n°2009/AN portant redécoupage des communes urbaines à statut particulier au Burkina Faso. "Statut particulier" voulant indiquer le statut des communes subdivisées en arrondissements. Les différents députés intervenant se sont essentiellement penchés sur le processus participatif qui a prévalu à l’élaboration du projet de loi. En effet, les députés membres du groupe parlementaire ADJ (Alternance, démocratie, justice), dont les députés Norbert Michel Tiendrebeogo et Yamba Malick Sawadogo, ont estimé, sur la base de procès-verbaux de réunions de conseils d’arrondissement, que l’avis de tous n’a pas été pris en compte dans l’élaboration de ce projet. D’où l’inquiétude de Norbert Tiendrebeogo, qui estime qu’il y a anguille sous roche et que "ce dossier va créer une crise profonde à Ouagadougou !" Cela n’a pas empêché le groupe parlementaire CDP (Congrès pour la démocratie et progrès) de trouver le projet "pertinent" et de dire qu’il y a eu bel et bien des consultations.

Ce qui a d’ailleurs été la conviction de Clément Sawadogo, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), défenseur du projet. Les débats ont également tourné autour de l’absence de dénomination des nouveaux arrondissements et secteurs, identifiés à ce stade par des chiffres. La députée Aline Koala a estimé que cette omission serait "très grave sur le plan historique", pendant que le député Victor Tiendrebeogo, c’est-à-dire le Laarlé naba Tigré, pense que les noms des arrondissements sont "les véhicules de notre culture." Clément Sawadogo a répondu que la question de la dénomination des arrondissements est toujours en réflexion. Il a plaidé pour l’adoption du présent projet, le texte pouvant être relu avant son entrée en vigueur, c’est-à-dire au prochain mandat communal, pour y intégrer les noms. Sur ce, le projet de loi, passé au vote, a été adopté avec 83 voix "pour", 11 "contre" et 5 abstentions. Il entrera en vigueur aux prochaines échéances électorales municipales. Ouagadougou comptera alors 12 arrondissements et 55 secteurs ; Bobo Dioulasso aura 7 arrondissements et 33 secteurs dont 36 villages rattachés.

Par Abdou ZOURE

Le Pays