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Le point focal de Diabré : Et après encore ?

Publié le lundi 21 décembre 2009 à 00h33min

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Si en début mai 2009, les Burkinabè ne découvraient pas le visage de Zéphirin Diabré malgré l’éclipse new-yorkaise, où il fut le numéro 2 du PNUD, ils eurent droit par contre aux joutes intellectuelles émanant du site du SIAO, qui portaient sa marque et concernaient un sujet plus que sensible : l’alternance au Burkina Faso.

Des personnalités politiques, économiques, judiciaires et de simples quidams se sont en effet regroupés pour débattre des problèmes du Burkina, sous l’instigation de celui qui fut plusieurs fois ministre et président du Conseil économique et social(CES). Et quels problèmes ! La dévolution du pouvoir suprême.

Et en ce 1er mai 2009, Zéphirin Diabré assénait cette vérité : « Lorsqu’un peuple est dirigé par les mêmes personnes pendant un certain temps et que cela dure et perdure, forcément il commence à se poser des questions... toute démocratie reste inachevée tant qu’elle n’a pas produit d’alternance. Notre démocratie appartient à cette catégorie » ; le thème en lui-même était tout un programme « L’alternance : un fondement de la démocratie ». Ce raout, qui oscillait entre politique et société civile au regard de son initiateur et des forumistes de l’époque, avait suscité moult commentaires et surtout une interrogation : Quelle suite à cette belle œuvre ? Tel était d’ailleurs le titre de notre Commentons l’évènement du 4 mai 2009.

Qu’allait devenir ce forum qui a eu le mérite de poser un problème évoqué fréquemment, du reste dans les gargotes et les salons feutrés ? Ce forum allait-il demeurer une simple Agora où se confronteraient des visions intellectuelles ? Ou se muer en parti politique, dans la mesure où on prête à son concepteur des ambitions présidentielles ?

Sept mois après ce forum, on a désormais la réponse depuis ce 13 décembre 2009, puisqu’en lieu et place de cette chose informelle, il y a maintenant le Forum des citoyennes et citoyens de l’alternance (FOCAL) qui se veut une organisation de la société civile. Un pas vient d’être franchi. Autrement dit, le forum ne pourra plus être suspecté d’être une nébuleuse. Est-ce qu’il y aura un autre pas dans le sens de la création d’une formation politique, ou le FOCAL restera-t-il en l’état, pour servir seulement comme une des boussoles de la société civile ?

En vérité, tout se ramène à cette interrogation basique : l’actuel proche collaborateur « d’Atomic » Anne à Areva renouera- t-il un jour avec ses anciennes amours ? L’homme a plongé quelques années dans ce qu’il nomme lui-même la « marmite chaude », ayant été élu député dans le Zoundwéogo. N’essayez surtout pas d’obtenir une réponse de l’intéressé ; il se contentera d’affirmer que le Forum a été créé pour enrichir les débats que mènent les citoyens.

Quand même on sait - et Zéph. ne l’ignore pas également - que parler d’alternance, c’est évoquer un sujet éminemment politique. Surtout dans un Burkina où cette question sera d’actualité les prochaines années, si elle ne l’est déjà. L’actuel article 37 de la Constitution circonscrivant le nombre de mandats présidentiels à deux, en principe en 2015 l’actuel locataire de Kosyam devrait passer la main. Le fera-t-il ou pas ?

Et puis, dans l’acronyme FOCAL il ya toujours le mot « alternance » ; décidément, la rotation du pouvoir et l’égalité des chances restent chevillées au corps de cette organisation de la société civile. Qu’attendre après ce point focal ?

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2009 à 04:55 En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    Souvent nous voyons et entendons certains s’intéroger sur le comportement du Président Compaoré après 2015. Laissera-t-il la place ? Je préfère me poser la question autrement. Nous burkinabé le laisserons-nous continuer et avec honte ?
    Je pense que nous devons montrer que en tant que burkinabé, nous sommes un peuple mûr, digne de respect. NOus exigeons une démocratie mûre qui se juge pas au bon vouloir d’une personne ou de sa famille. Il est plus que temps que les intélectuels amènent le peuple à comprendre que nous devons avancer. Ce n’est pas parce qu’on aime Blaise ou pas mais c’est ainsi. Il nous faut faire ce effort et donner au peuple à voir autrement la question. Il faut assumer l’alternance, décorer ceux qui le mérite et leur dire ``BONNE RETRAITE``.

  • Le 21 décembre 2009 à 10:12, par ZAS En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    Au Burkina Faso, le mot ALTERNANCE trouble la quiétude de nos dirigeants. Alors quand on crée un forum pour promouvoir l’alternance, on est en plein dans la politique.
    Alors déclarez vous Monsieur Diabré.

  • Le 21 décembre 2009 à 14:45 En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    Salam.
    Je profite de ce post pour proposer le plus sérieux du monde de transformer le pouvoir présidentiel en pouvoir monarchique. A l’image du royaume d’Angleterre. Si, si. Ne riez pas.
    La démocratie reste un luxe pour nous les africains. On ne l’a pas encore bien cerné. Je m’explique. La démocratie à l’américaine par exemple se base sur le fait que le pays est un projet de société où chacun vient y ajouter sa pierre. Les dirigeants ne sont pas tenus de "terminer les chantiers", ni de voir leur aboutissement. Mais ils ont un idéal et tendent vers cet idéal. Ils ne font qu’apporter leur pierre à l’édifice national qui a commencé depuis les pères fondateurs. Généralement dans ce genre de démocratie il y a un slogan ou un leitmotiv (qui existe depuis la création de l’Etat et qui est assez unificateur) adopté par tout dirigeant quelque soit son bord politique. Et surtout ils ne le remettront jamais en cause. Pour les pays africains cet idéal n’existe pas. Ce qui fait que chaque dirigeant trouve, à mon sens, une espèce de vide à son arrivée et donc se croit et se voit comme une espèce de messie qui doit tout réinventer et tout réorganiser. Il aura le sentiment de n’avoir pas fini sa soupe lorsque son mandat arrivera à échéance, puisqu’il n’a pas trouvé d’idéal à son arrivée et pensera que tout part de lui. L’ego faisant le reste il lui devient donc difficile de laisser le pouvoir. Même s’il le souhaite, ceux de son clan, "ceux qui bouffent", ne le voudront pas. Donc soyons objectif : monarchie au Faso ou rien. Reste maintenant à s’entendre avec les chefferies déjà existantes sur les modalités pratiques. C’est là où ca peut coincer. Imaginer la cacophonie. Tant est il qu’il faut trouver une formule, car pour moi, le Blaizo n’a pas construit Kosyam pour l’abandonner au premier venu. Réfléchissons pour l’y maintenir sans que ca ne nous empêche de continuer à bâtir la nation.

    Abdoul Malick

    • Le 21 décembre 2009 à 17:22, par ZAS En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

      Mon frère, c’est un point de vue acceptable vu que nos démocraties restent à l’appréciation des occidentaux. Ils disent que c’est bon quand le regime protègent leurs interêts matériels. Et quand leurs interêts sont remis en cause, ils traitent regime de dictature.
      Mais nous, on ne saurait cautionner un regime qui n’a aucun respect pour la vie humaine. Essayer de Repertoriez la liste des personnes assassinées sous ce regime ; toutes les composantes de la population ont été touchées depuis les enfants (Eleve) jusqu’aux Hommes de Dieu( Prêtre), en passant par les journalistes, les chercheurs.... On n’appelle pas ça gouverner un pays. Le regime de Blaise Compaoré doit partir.

  • Le 21 décembre 2009 à 15:02, par elphata En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    L’expression FOCAL est la marque déposée de l’UNDD de Hermann YAMEOGO. ce parti a crée un cadre d’expression dénomé le Forum de Communication Altenatif (FOCAL) dont plusieurs manifestations se sont déroulées un peu partout dans le pays. Alors Zeph, quand on vient d’arriver il faut chercher à savoir ce qu’il y avait avant soi. N’usurpez pas la marque et les emmpreintes des autres.

    • Le 22 décembre 2009 à 01:20, par alternance En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

      Evitez de porter le debat sur des sujets sans interets pour notre pays.ces genres de critiques que vous faites ne sont pas constructives et ne font que decourager les gens qui osent penser a l’avenir de notre tres chere Faso.excusez-moi mais vous portez le debat la ou il n’est pas.Forum de Communication Alternatif est different de Forum des Citoyennes et Citoyens pour l’Alternance

    • Le 28 décembre 2009 à 22:05 En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

      Ah Ya ! ça commence,la guerre des usurpateurs. Laissez Zéph. tranquille. C’est un gars très bien. Le Président COMPAORE a de beaux jours devant lui, même après 2015 et ya quoi même si y a pas alternance. Mieux vaut la paix et la stabilité que l’alternance dans le cafouage. Pourtant, je ne mange rien de la part du Président COMPAORE et de son gouvernement. Mais j’aime mon pays. Baark Biiga, France.

  • Le 21 décembre 2009 à 17:09 En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    Monsieur Alphata, épargne nous de ces histoires. Herman n’a plus d’estime du peuple. Nous volons des personnes honêtes et soucieuses du développement du pays et non des égoïstes et c’est cela qu’on reproche au pouvoir en place dont Herman ne saurait se départir s’il est un jour élu président de ce pays. On se rappelle que c’est à cause des biens de son défunt père qu’il a dû battre en braîche sa candidature en 1991. C’est aussi le cas de Gérard et son fils.

  • Le 21 décembre 2009 à 23:04, par Aross freedland En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

    Salut chers internautes qui participez avec ardeur et assiduité au débat sur le net ! Pour ma part, je veux juste inviter l’ensemble du peuple burkinabé à prendre conscience et à avoir la conviction d’une chose : La machine de l’alternance est déjà en marche. C’est un processus irréversible auquel nul n’a de droit ni d’excuse à se soustraire ! Nous disons vouloir l’alternance, nous pouvons instaurer l’alternance, nous devons l’instaurer et nous allons l’instaurer ! Nous devons le faire pour ne pas trahir notre mission et notre rôle devant l’histoire. Nous sommes la dernière génération de ceux qui doivent apporter le changement définitif. Alors, tous, levons nous et fasons barrage aux vélléités dictatoriales du régime COMPAORE.Disons massivement et tous ensemble non à toute modification d’un iota de l’article 37 de la constitution et à toute tentative de référendum comme ce fut le cas au Niger.Nous en avons marre. Je m’exprime en révolté car je suis né quand le Président SANKARA mourait assassiné lachement et depuis lors je n’ai connu qu’ul seul régime, un seul soleil, une seule caste dirigeante, les mêmes, le régime COMPAORE avec famille, alliés(ADF par exemple), obligés (UPR notamment), protégés et compagnons politiques d’intérêts.SOS, mon pays va mal.Il attend son médecin.Et ce médecin, c’est moi, c’est toi, c’est nous !CARTON ROUGE au régime de Blaise !VIVE LE BURKINA FASO

    • Le 28 décembre 2009 à 22:09 En réponse à : Le point focal de Diabré : Et après encore ?

      C’est pas comme ça qu’on aime son pays. Il faut venir continuer le travail déjà accompli par Monsieur Le Président COMPAORE... y a que comme ça qu’il faut réfléchir et pas faire table rase de ce que le régime COMPAORE a fait... Baark Biiga, France.

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