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Ibrahim Sanon, président de la coordination provinciale des jeunes du CDP/ Houet : « Nous refusons l’idée que les jeunes de Bobo sont des paresseux »

Publié le mardi 15 décembre 2009 à 02h14min

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Dans le cadre de « l’animation et la dynamisation » de ses démembrements, la coordination provinciale des jeunes du CDP/Houet a effectué, les 5 et 6 décembre 2009, des tournées dans les arrondissements de Bobo-Dioulasso. A l’issue de la sortie, le président de cette coordination, Ibrahim Sanon, nous a entretenu sur les enjeux et les leçons tirées des rencontres avec les structures de base de la jeunesse.

Sidwaya (S.) : La coordination provinciale des jeunes du CDP a effectué, les 5 et 6 décembre derniers, une sortie dans trois arrondissements de Bobo-Dioulasso. C’était dans quel cadre ?

Ibrahim Sanon (I.S.) : Nous avons inscrit des rencontres périodiques dans notre programme d’activités, dans le cadre duquels, nous avons eu à échanger avec la coordination provinciale du parti.

De là ont découlé les initiatives de la journée de réflexion, les assises et la rencontre avec la base, d’où cette sortie des 5 et 6 décembre 2009 dans les arrondissements. Il était indispensable pour nous, de repartir à la base après les assises, afin de remercier les jeunes qui ont été exemplaires durant cette rencontre. Nous en avons profité pour voir en profondeur, ce qui ne va pas, les structures qui ne sont pas très fonctionnelles.

Cette sortie s’est avérée être très utile pour la coordination provinciale des jeunes du CDP/Houet, car elle a permis de toucher du doigt les réalités. D’autres sorties sont prévues dans les 12 départements de la province. Cela nous permettra de nous enquérir de l’état de fonctionnement des coordinations départementales et des villages, de les galvaniser en vue des échéances électorales à venir.

S. : Quel a été le message livré par la coordination aux jeunes des arrondissements ?

I.S. : Nous leur avons demandé de cultiver la cohésion, d’être unis, car c’est dans la concertation et la solidarité que l’on parvient à aplanir les difficultés et à leur apporter des solutions. En somme, il s’agissait de trouver des stratégies qui permettent de garder une constance dans l’évolution même de nos structures de base pour que nous soyons prêts pour les défis futurs.

S. : Quelles sont les préoccupations que les jeunes ont soumises aux membres de la coordination ?

I.S. : : Ils sont revenus à plusieurs reprises sur la question de l’employabilité, l’accès à l’information interne et externe. Sur ce dernier point, nous avons opté pour la messagerie électronique, les SMS. Un autre problème qui est revenu de façon récurrente, est la question de la formation. Beaucoup de jeunes ne se servent pas des moyens usuels de communication et cela fait qu’il y a des informations importantes qui ne leur parviennent pas.

Je prends l’exemple du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) qui a été lancé à coup de publicités à la télévision. Mais j’avoue que bon nombre de jeunes n’étaient pas au courant de ce fonds que le président du Faso a initié à l’ intention de tous les jeunes du Burkina Faso.

Sans garantie, il suffit d’avoir une formation, un projet bancable et vous pouvez avoir un financement de 250 000 à 2 000 000 de F CFA. Pour un jeune qui ne travaille pas et qui veut exercer une activité, voila une possibilité pour lui de pouvoir faire quelque chose. Nous sommes également en pourparlers avec certains bailleurs de fonds de façon à ce que les jeunes qui ont reçu une formation, puissent bénéficier de trousses pour s’installer à leur compte.

S. : Vous avez promis, lors des assises de la jeunesse du CDP, Houet de juillet dernier, une restructuration pour insuffler une nouvelle dynamique aux actions des jeunes de la province. Qu’en est-il de cet engagement quatre mois après ?

I.S. : Là où nous sommes passés, nous avons constaté que les bureaux se réunissaient au moins une fois dans le mois. C’est une chose qui n’existait pas à un moment donné. Les jeunes se sentent concernés par la chose politique.

Il nous appartient de continuer sur cet élan suscité lors des assises. Au secteur n°17 par exemple, le bureau des jeunes se retrouve régulièrement comme dans un « grin » et cela permet de voir ce qui ne va pas dans le quartier et d’y remédier solidairement. Vous ne pouvez pas vouloir faire de la politique sans approcher les gens. Qui allez-vous convaincre ?

S. : Les assises de juillet ont eu pour thème : « Jeunesse et animation de la vie politique ». Comment comptez-vous relever le défi de la participation des jeunes à la chose politique ?

I.S. : Nous avons entamé les sorties de terrain justement dans ce sens. Indépendamment de cela et concernant l’animation de la vie politique, nous avons eu à parrainer des compétitions sportives dans les trois arrondissements pour réunir les jeunes.

S. : De façon générale, comment appréciez-vous la participation des jeunes du Houet à la politique ?

I.S. : : C’est une question complexe. On dit aujourd’hui que la jeunesse est le fer de lance de notre pays, c’est véritablement important. Elle se retrouve dans tous les secteurs d’activités. L’engagement est là, mais il y a des explications à donner à cette jeunesse, ne serait-ce que sur ce que je disais plus haut, l’accès à l’information sur les fonds mis à leur disposition.

Les jeunes ont compris que le premier des Burkinabè, le président Blaise Compaoré se bat pour leur cause et ils doivent à leur tour, se donner la main pour soutenir le développement de ce pays. C’est ainsi que je vois l’engagement politique de la jeunesse dans le Houet. Nous avons une situation spécifique à Bobo-Dioulasso, où les jeunes sont souvent traités de paresseux…

Nous refusons maintenant cette idée. Nous sommes là à tous les rendez-vous et nous nous préparons à toutes les échéances à venir.

S. : 2010 est une année électorale. Il y a aussi le cinquantenaire de l’indépendance du Burkina dans les Hauts-Bassins. Quels sont les défis que ces échéances posent à la jeunesse du Houet ?

I.S. : Sur les échéances électorales, nous nous engageons à relever le taux de participation au scrutin mais aussi, le nombre de voix pour notre parti.

Nous savons que la nouvelle Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) sera la pièce-maîtresse. Beaucoup de jeunes n’en disposent pas. Nous allons les sensibiliser à s’en procurer. Nous sommes déjà engagés dans les préparatifs du cinquantenaire.

Le maire de la commune de Bobo nous a assurés de son soutien à la réalisation de nos initiatives : la propreté de la ville, la mobilisation de tous les fils de la région pour la réussite de l’événement. Nous allons les mettre en œuvre conformément aux orientations qui seront données par le comité national d’organisation.

Nous en remercions le président du Faso qui a fait confiance à notre région pour célébrer le cinquantenaire. La jeunesse de Bobo est prête à accompagner son action pour que vivent la ville de Sya et le Burkina Faso.

Entretien réalisé par Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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