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Assoumou N’Goran, président de l’ONG Notre nation : “Blaise Compaoré mérite le prix Félix-Houphouët-Boigny et même plus”

Publié le mardi 15 décembre 2009 à 02h15min

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Assoumou N’Goran

L’ONG Notre nation, basée en Côte d’Ivoire a, en 2008, attribué le prix de la cohésion nationale au président du Faso, Blaise Compaoré pour ses efforts de médiation et de paix en Côte d’Ivoire. Depuis quelques temps, l’ONG est à pied d’œuvre pour que le facilitateur Blaise Compaoré soit nominé pour le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Présent à Ouagadougou, dans le cadre d’un séminaire pour le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises, le président de cette ONG, Assoumou N’Goran, justifie le choix porté sur le président du Faso.

Sidwaya (S.) : Quelles sont les principales activités de l’ONG "Notre nation" ?

Assoumou N’Goran (A.N.) : L’ONG a été créée en 1996 à l’issue de ce que nous avons vécu en Côte d’Ivoire et qui a été appelé le boycott actif. A cette époque, nous avons tous vu des populations déplacées et pratiquement chassées de leur campement. La cohésion nationale avait été sérieusement malmenée.

Car les pratiques de certains politiciens contenaient les germes d’un conflit grave. Nous avons donc commencé à sensibiliser à la manipulation des sentiments d’appartenance ethnique ou religieuse. Nous avons réalisé une émission télé qui s’appelait "Brassage" afin de montrer comment les Ivoiriens doivent vivre ensemble.

Il y a eu aussi "Fantastique Fanta" qui dénonçait les violences et les exclusions faites aux femmes. Nous avons aussi publié un livre intitulé "Le succès à votre portée" qui disait aux jeunes de ne pas désesperer face à la crise.

En 1999, nous avons fait signer par tous les partis politiques significatifs de cette periode, une charte pour l’harmonie inter-ethnique. Ils s’étaient engagés à ne pas utiliser la manipulations, des sentiments d’appartenance ethnique à des fins politiciennes.

L’ONG "Notre nation" existe depuis 13 ans et est visible sur le terrain par des activités bien ciblées dans le domaine de la démocratie et de la lutte contre la pauvreté.

S. : Depuis 2004, votre ONG a institué le prix de la cohésion nationale qui a été attribué en 2008, au président Blaise Compaoré. Pouvez-vous nous indiquer le sens de cette distinction ?

A.N. : La crise sociopolitique que traverse la Côte d’Ivoire a fait beaucoup de mal au pays. C’est pour cela que l’ONG "Notre nation" a trouvé nécessaire d’instituer en 2004, un prix dénommé prix de la cohésion nationale qui a pour objectif, d’encourager les acteurs nationaux et internationaux à poser des actes qui aident la Côte d’Ivoire à sortir de la crise.

En 2008, après la signature des accords de Ouagadougou, nous avons décidé d’attribuer ce prix au président Blaise Compaoré pour ce qu’il a fait, même si le processus n’a pas encore abouti. (Barak Obama vient d’être attributaire du prix Nobel de la paix après juste un discours).

En attribuant ce prix au président Compaoré, nous avons voulu l’encourager et lui exprimer la reconnaissance de la Côte d’Ivoire. Car, il pouvait facilement se désengager compte tenu des antécédents et de tout ce qui avait été dit sur lui dans la presse ivoirienne. Il a accepté malgré tout de nous aider et les choses sont sur la bonne voie.

Auparavant, le prix avait été attribué en 2007, à Laurent Dona Fologo et en 2006, au président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma, pour le rôle qu’ils ont joué dans la mobilisation des Ivoiriens autour de la cause de la paix. Le prix que nous décernons est très symbolique.

Nous n’avons pas voulu lui attacher une valeur monétaire car s’aurait été insignifiant. Il est constitué d’un trophée et d’un tableau. Il a été remis en son temps, à l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire. Je crois savoir qu’il est parvenu au président Blaise Compaoré, puisqu’il nous a écrit pour nous remercier.

S. : Vous venez de lancer une initiative proposant le président Blaise Compaoré cette fois-ci pour le prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Qu’est-ce qui justifie ce choix ?

A.N. : C’est toujours le même esprit qui anime l’ONG "Notre nation", c’est-à-dire traduire au président Blaise Compaoré, la reconnaissance du peuple ivoirien. Car quelqu’un qui use de son temps pour sortir la Côte d’Ivoire de la crise, il faut quand même lui être reconnaissant. Nous estimons que le prix de la cohésion nationale est bien, mais c’est un prix purement local, l’œuvre accomplie par Blaise Compaoré mérite d’être portée à un échelon plus élevé.

Le prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix est quand même un prix international. Nous ambitionnons d’aller encore plus loin. Pourquoi pas le prix Nobel de la paix . Le président Blaise Compaoré le mérite aussi. Car il ne s’investit pas seulement en Côte d’Ivoire. On s’aperçoit que tout le monde vient vers lui maintenant dès qu’il y a des tensions quelque part en Afrique.

Le président Barack Obama vient de recevoir son prix Nobel (10 décembre) en Norvège. Quand on suit bien son parcours, en termes de paix, il n’a pas encore fait grand-chose. Mais, le président Blaise Compaoré a déjà fait beaucoup. Malheureusement en Afrique, par notre faute, nous faisons en sorte que les gens ne nous prennent pas au sérieux. C’est donc à nous de faire la promotion de l’Afrique et de ses valeurs. Et c’est ce que nous avons commencé petitement à faire en Côte d’Ivoire. Avec le temps, nous y arriverons.

S. : Où en êtes-vous présentement avec le dossier de la candidature du président Blaise Compaoré pour le prix Félix-Houphouët-Boigny ?

A.N. : Le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la paix est un prix géré par l’UNESCO. La procédure exige que ce soit les ministères de la Culture des Etats qui formalisent les propositions. Nous sommes donc en train de mobiliser la société civile en Côte d’Ivoire. Nous avons initié une pétition et on a pu recueillir 1500 signatures que nous avons déposées chez les autorités ivoiriennes.

Le 13 novembre dernier, dans le cadre de la Journée nationale de la paix célébrée en Côte d’Ivoire chaque année le 15 novembre, nous avons organisé une procession qui nous a conduits à la primature où nous avons déposé la pétition.

S. : Quelles sont les chances de succès de votre initiative ?

A.N. : La société civile et les autorités politiques ivoiriennes sont mobilisées autour de ce projet. Si nous ne pensions pas que Blaise Compaoré méritait ce prix, nous n’aurions pas initié la démarche.

Nous allons donc poursuivre notre œuvre de mobilisation et de sensibilisation, car nous avons bon espoir que nos efforts aboutiront à une nomination formelle du président Blaise Compaoré au prix Houphouët-Boigny. Comme c’est un prix qui est attribué périodiquement, c’est sûr qu’à un moment donné, tout le monde se rendra compte de l’importance du travail que Blaise Compaoré a au quotidien en faveur de la paix en Côte d’Ivoire, au Togo, au Soudan, en Guinée.

S. : Les autorités burkinabè sont-elles impliquées d’une manière ou d’une autre, dans votre initiative ?

A.N. : Nous n’avons pas voulu associer les autorités burkinabè pour ne pas donner l’impression que notre action est suscitée. Nous voulons que le prix Félix-Houphouët-Boigny soit pour le président Blaise Compaoré, un symbole de reconnaissance de la Côte d’Ivoire. Notre action vise essentiellement, à mobiliser la société civile et l’opinion ivoirienne.

Avant tout, ce sont eux qui doivent dire merci au président Blaise Compaoré. Nous n’avons pas associé de manière formelle, le Burkina pour ne pas donner l’impression que nous faisons tout cela à des fins mercantiles. Lorsque le prix lui sera attribué, on fêtera ensemble.

S. : Quel commentaire faites-vous de l’engagement du président Blaise Compaoré dans de nombreux pays en Afrique ?

A.N. : Il faut toujours soutenir les personnalités qui suscitent un consensus autour d’elles. Car si vous ne donnez pas de bons résultats, personne ne viendra à vous. Si le président Blaise Compaoré n’avait pas tant de succès dans ses médiations, les gens ne viendraient pas à lui pour solliciter ses services.

Il est maintenant une référence en Afrique et c’est tant mieux pour nous. Nous sommes de ceux qui pensent que nous devons utiliser nos ressources et nous considérons le président Blaise Compaoré comme une personne-ressource au service de l’Afrique. Nous devons par conséquent, nous inspirer de sa sagesse pour bâtir des Etats stables en Afrique.

S. : Quel bilan faites-vous de la situation actuelle de votre pays, après encore un ènième report des élections ?

A.N. : Il est très facile de détruire, mais très difficile de reconstruire. Sortir d’une crise comme celle que la Côte d’Ivoire a connue n’est pas très aisée. Car il y a eu entre-temps, des intérêts qui se sont constitués et tout le monde n’est pas forcément favorable à un retour à une situation normale.

Mais, l’Ivoirien moyen est fatigué de cette crise et veut en sortir. Pourtant, ce n’est pas pour cela qu’il faut se presser, il faut aller doucement. Il ne sert à rien d’organiser encore des élections calamiteuses qui nous replongeraient dans la crise.

A ce moment, tous ces efforts que tout le monde a consentis n’auraient servi à rien. Donc si l’on a besoin de deux, trois mois en plus pour organiser des élections propres et non contestables à la fin, c’est tant mieux. Parce qu’on ne peut pas aller aux élections sans des listes électorales fiables.

Interview réalisée par Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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