LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

Publié le jeudi 10 décembre 2009 à 00h54min

PARTAGER :                          

Guillaume Ouédraogo

Etabli en France depuis 1981, Guillaume Ouédraogo, 48 ans, croyait pouvoir y mener une vie tranquille d’enseignant. Mais le virus de la politique, présent dans son sang depuis sa naissance, l’a bien vite rattrapé. En effet, ce fils du « pays des Hommes intègres » est, depuis un an maintenant, l’un des adjoints du maire de la ville d’Argenteuil, en région parisienne. Rien de surprenant pour cet homme, nourri au biberon de la politique. Avant d’assumer les fonctions de Premier ministre et de président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, son père, Gérard Kango Ouédraogo, a, en effet, été élu député au Palais Bourbon à Paris, en 1956…

« Si on m’avait dit, il y a quelques années, que je trouverais un originaire de la province du Yatenga (Nord du Burkina) au troisième étage de l’Hôtel de ville qui abrite les bureaux de plusieurs élus municipaux, je ne l’aurais pas cru. Et pourtant, c’est chose faite depuis 2008 », fait remarquer un habitant d’Argenteuil, issu de l’immigration. A l’ère de Barack Obama, la présence d’un fils du Burkina au sein de la majorité municipale de cette ville de 104 000 habitants peut certes sembler banale. Mais la performance est loin d’être mince. Car la France n’est pas, loin s’en faut, les Etats-Unis. Même si, paradoxalement, la Franco-Sénégalaise Rama Yade est la femme politique la plus populaire de l’Hexagone, les Noirs originaires d’Afrique peinent à se faire une place au soleil. Les partis politiques ne les mettent pas en position éligible sur leurs listes électorales. Il faut donc avoir des qualités indéniables et être un véritable « bosseur » pour sortir du lot.

Et des qualités, Guillaume Ouédraogo n’en manque pas. Comme tout Burkinabè, l’homme plaît par sa simplicité. Mais il ne boude pas son plaisir d’être reconnu dans la rue par les Argenteuillais ou de recevoir leurs félicitations pour la victoire du Parti socialiste, dont il est l’un des militants depuis 2002. Persévérant, le fils du « Duc du Yatenga » est surtout têtu. Mais pas comme une mule. Rien qu’à le regarder avec ses lunettes qui lui donnent plus l’air d’un intellectuel, on voit tout de suite qu’il « en a dans la tête ». En tant que professeur, il avoue ne pas faire preuve d’autoritarisme avec ses élèves, mais reste ferme sur les principes liés au respect d’autrui et de la vie en société.

Père de deux garçons de 20 et 10 ans - qu’il a eus avec son épouse, venue elle aussi du Burkina - l’élu local sait mettre les jeunes devant leurs responsabilités. En donnant bien son cours et en faisant, avec rigueur, son travail à la mairie, il sait qu’il peut leur servir d’exemple. « J’ai eu plus de chance que certains jeunes », confie-t-il, avec lucidité.

Un mentor nommé Philippe Doucet

C’est en tant que boursier que Guillaume Ouédraogo arrive, à l’âge de 20 ans, en France. Il atterrit d’abord à Brest, en Bretagne. Pour lui qui vient d’un pays enclavé, le choc est rude lorsqu’il découvre un paysage breton bordé par l’océan auquel il n’était pas habitué. Comme il ne l’était pas non plus avec le froid ! A la fin de ses études supérieures de biologie et de biotechnologie, il ne rentre pas au pays. « La décision de rester en France n’a pas été facile à prendre », jure-t-il aujourd’hui.

Après Antony et Rueil-Malmaison, deux autres villes de banlieue, Guillaume Ouédraogo s’installe, en 1996, à Argenteuil, où la famille est aujourd’hui propriétaire d’une maison, située à une minute à peine - à vol d’oiseau – de l’hôtel de ville. « Ce qui m’a frappé à mon arrivée dans cette ville, c’est une certaine chaleur humaine », se souvient-il. Il aurait pu ensuite ajouter en latin : « Ubi bene, Ibi patria » (La patrie est où l’on est bien). Toujours est-il qu’il prend racine dans cette ville du Val d’Oise. Puis le tournant se produit il y a six ans, au moment de son adhésion au Parti socialiste (PS).

Nourri à la triple mamelle de la justice sociale, de la solidarité et de la laïcité, Guillaume Ouédraogo pense que cette formation est en phase avec sa pensée politique. Il y fait ensuite, en 2003, la connaissance de Philippe Doucet, et participe, un an plus tard, à la campagne de ce dernier pour les élections cantonales. Elu conseiller général du canton d’Argenteuil-Nord, Philippe Doucet constitue un groupe de travail. Malgré les divisions qui minent le PS lors du congrès de 2005, l’équipe ne se décourage pas et part à la conquête de la mairie, lorsque Philippe Doucet est désigné tête de liste pour les municipales à Argenteuil. La ville est alors administrée, depuis 2001, par la droite, après 65 ans de règne communiste. C’est sur la Dalle d’Argenteuil – un des quartiers populaires de la ville – que Nicolas Sarkozy prononce, en 2005, le mot « racaille ». « On va vous en débarrasser ! », promet alors l’actuel locataire du palais de l’Elysée. Les jeunes issus de l’immigration s’en offusquent. Lilian Thuram, ex-international de football, ne cache pas son courroux.

Quelque chose a changé…

Philippe Doucet a, de son côté, l’intelligence de constituer une liste métissée, à l’image de la cité dont il aspire à prendre les rênes. Il profite aussi des errements du camp adverse, notamment en matière de logement, et mène l’Union de la Gauche à la victoire, le 16 mars 2008. Il propose un poste d’adjoint au maire au couple Ouédraogo. Contrairement à sa femme, Guillaume, qui enseigne la biotechnologie dans un lycée à Asnières (une banlieue proche de Paris), a un emploi du temps compatible avec un mandat électif. Il accepte et se voit alors attribuer la délégation liée à la voirie, aux infrastructures, aux bâtiments et au stationnement. Sa mission ? Améliorer le cadre de vie des Argenteuillais à travers les travaux de rénovation et d’entretien de la voirie communale, aménager les trottoirs pour permettre la circulation des personnes âgées et handicapées et, aussi, sécuriser les abords des écoles pour les enfants.

Aujourd’hui, quand Guillaume Ouédraogo arbore son écharpe tricolore, notamment pour célébrer des mariages, les gens viennent lui confier que quelque chose a vraiment changé à Argenteuil. Et il en est fier ! Tout en sachant qu’il faut travailler davantage pour mériter l’estime des autres. Et l’Afrique dans tout ça ? Guillaume Ouédraogo n’a jamais tourné le dos à son continent d’origine. La municipalité envisage de lancer un projet de jumelage avec plusieurs villes africaines. Mais la liste n’a pas été définie. Il y aura peut-être une ville du Burkina…

François Katendi

Fasozine

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 décembre 2009 à 06:47, par Harouna Guindo En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Felicitations Guillaume.J’avais perdu tes traces depuis le Lycee. Je suis vraiment fier de toi. Succes a ton nouveau boulot. Bien de choses a ta famille. Take care.

  • Le 10 décembre 2009 à 07:17 En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Hey. on s´en fou te tout ca. Vive les étalons

  • Le 10 décembre 2009 à 11:56, par BAUER En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    PREUVE QUE NOTRE PAYS EST EN RETARD SI UN BURKINABE PEUT ETRE ADJOINT DU MAIRE EN FRANCE POURTANT UN BOBO OU UN DAGARA PEUT PAS ETRE MAIRE A OUAGA PARCEQUE ON LUI DIRA QU’IL N’EST PAS MOSSI CA M’ENVERVE TOUT CA

  • Le 10 décembre 2009 à 15:38, par seve En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Je ne sais quoi dire, mais oui j’ai trouvé on est fière de lui,en tout cas on est content de son succès en France comme toute personne qui accède a un nouveau poste.
    Toujours est-il qu’il n’apporte rien a son chère pays. Mais on est qu’a même fière c’est avant tout un burkinabé d’origine, même si il est devenu Français.
    La fuite de cerveau au profit de l’occident, la domination de l’occident a encore une fois frappé le pays des hommes intègres. Pourvue que Guillaume Ouédraogo ne nous oublie pas sa patrie s’il elle s’avère tres chère pour lui. Ca fais plaisir de savoir qu’un burkinabé est bien placé dans un autre pays mais sa donne aussi a réfléchir a beaucoup réfléchir le burkina. Pourvue que nous devenons comme l’inde ou la population a l’extérieure aide considérablement le pays a devenir une puissance, la on peut dire que la fuite de cerneau, n’est pas en réalité une fuite mais une stratégie et jespere que notre Guillaume Ouédraogo saura le prouver.
    Pour l’instant on lui souhaite bon vent mais on triple pas sur le faite qu’il soit devenu ajoint de maire, seul le fasonet et bien d’autres triple,Moi je triplerai quand un burkinabé de l’extérieur apportera quelque chose de considérable au pays.

  • Le 10 décembre 2009 à 16:26 En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Il est francais, pas burkinabé.

    Il est mal habillé : on ne boutonne pas entierement une veste de ce genre. Un bouton ou deux doit rester libre.

  • Le 28 décembre 2009 à 19:21, par bebnamsda En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    MR MAUER il ne faus pas inventer des choses qui n’existe pas au faso j’ai jamais enttendue que la candidature d’un dagara ou un bobo a ete regeter a un scrutin de municipalité parce qu’il n’est pas mossi .la constitution burkinabé puni amerement ces genres d’actes alors il ne faus pas essayer d’istaurer le tribalisme dans notre pays qui se frèye un chemin pour le developement.pitié mr bauer
    fraternelement

  • Le 11 janvier 2010 à 12:11, par Traps’ En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Sambiga , on s’en fou de tout ça. Viens construire le Faso , ç’est ça l’essentiel.

  • Le 19 janvier 2010 à 12:51 En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    Trap’s, Toi-même qu’est-ce que tu as fait pour construire le pays avant de donner des leçons aux autres ? Avant de voir la paille qui est dans l’oeil du voisin, il faudrait peu-être te préoccuper à ôter la poutre qui est dans le sien.
    Les commentaires désobligeants de certains internautes laissent accroire que la Méchanceté, la Mesquinerie, et la Médiocrité sont les trois maux qui freinent indubitablement le développement du Burkina Faso. Je suis convaincu que mon Frère et Collègue Guillaume apporte beaucoup plus au Burkina Faso en étant adjoint au Maire à Argenteuil. Grand bravo à toi Guillaume et ne considère même pas les messages négatifs de certains internautes dont le rôle capital est de dénigrer systématiquement sans aucun fondement les autres. Me Paul KERE, Avocat au Barreau de Nancy, Chevalier de l’Ordre National Burkinabé.

    • Le 23 janvier 2010 à 00:30, par renoaga En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

      (Me Paul KERE, Avocat au Barreau de Nancy, Chevalier de l’Ordre National Burkinabé) du baratin, toi aussi tu veux qu’on se rappelle de toi ? mon oeil moi je bois mon kyapalo chez lanoagyiri on s’en fout. Chapau à guillaume mais toi mba paulé tu cherche publicité va voir zama publicité. tes titres et médailles on s’en moque, vive guilaume, courage

  • Le 30 janvier 2010 à 15:08, par RAMDE RAPHAEL En réponse à : Guillaume Ouédraogo : Fils de son père et maire adjoint à Argenteuil

    JE SUIS VRAIMENT FIER DE LUI...CELA FAIT LA FIERTE DU PAYS ET A TOUS LES BURKINABES...MAIS CE IDIOT QUI CROIT QUE LUI IL SAIT BIEN S HABILLE LA, QUI LE CONNAIT...IL NE SERA RIEN AUSSI...

    BONNE JOURNE A TOUS

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique